
Draga: la révolte féministe frappe fort avec «Ô Guérillères»
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Le groupe Draga, tout nouvellement formé, sort son premier album Ô Guérillères. Une œuvre musicale largement inspirée des textes de la militante féministe française Monique Wittig. Le collectif propose un hommage vibrant à son roman Les Guérillères publié en 1969, mis en musique et porté à la scène par cinq artistes.
À l’origine de cette formation, une rencontre artistique explosive entre cinq artistes : Lucie Antunes à la batterie et aux percussions, Pr2b à la guitare, Théodora Delilez à la basse, Narumi Herisson aux claviers, et Anna Mouglalis à l'interprétation parlée et chantée du texte Les Guérillères de Monique Wittig.
Moins d’une année seulement s’est écoulée entre la volonté de monter ce projet et la sortie de l’album, tant chacune ressentait l’urgence de partager ce message fort. « Au moment où on travaillait sur ce projet, il y avait le procès Pelicot en parallèle. Franchement, ça a tellement résonné en nous » confie Lucie Antunes. « La semaine où on a enregistré, on a vécu des moments de rires, de joies, de pleurs, d'émotions, c'était très fort. Et Monique Wittig était là, ça a l'air complètement fou, mais on a vraiment ressenti sa présence, chacune à notre manière. On s’est beaucoup demandé ce que ça aurait changé si on avait étudié ses textes à l'école ».
Un texte puissant où résonne le féminin plurielDans Les Guérillères, Monique Wittig décrit la vie d’une communauté de femmes unies contre le patriarcat. Elles imaginent une nouvelle société, où elles prennent le pouvoir et instaurent une solidarité féminine radicale. Ce roman, œuvre clé du féminisme lesbien, mêle colère, humour et surtout l’invention du possible. On y revisite la violence de celles qui se battent pour la liberté et l’égalité, rythmé par la répétition de deux mots : « Elles disent », symboles d’une nouvelle langue où le féminin l’emporte.
« Monique Wittig revendique depuis toujours le fait qu'on soit enfermées – en tant que femmes – par le langage, puisque le masculin l'emporte sur le féminin » explique l'interprète Anna Mouglalis. « Et dans Les Guérillères, Monique Wittig fait exister le féminin pluriel comme universel. C’est extraordinaire. »
L'urgence d'un cri collectifSur Ô Guérillères, la musique dépasse largement le simple rôle d’accompagnement du texte. Draga navigue entre des ambiances rock, garage, punk. Son inspiration puise dans le groupe lesbien The Organ et leur unique album Grab That Gun. Mais aussi chez la chanteuse canadienne Peaches, l’artiste britannique PJ Harvey, ou encore le compositeur américain Steve Reich, notamment pour son approche de la musique répétitive.
Le résultat ? Un son puissant et précis, où chaque musicienne apporte sa force sans chercher à dominer, le tout sublimé par la voix d’Anna Mouglalis, à la musicalité explorée à son maximum.
Le premier album de Draga est une œuvre à découvrir sur scène, où toutes les musiciennes sont placées côte à côte, sans hiérarchie, preuve de leur force collective. Leurs concerts, moments d’écoute attentive et de joie partagée, sont une invitation à être ensemble, en harmonie et en résistance.
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