Affaire de drogue en Malaisie: le calvaire sans fin de Tom Félix, après presque deux ans de détention Podcast Por  arte de portada

Affaire de drogue en Malaisie: le calvaire sans fin de Tom Félix, après presque deux ans de détention

Affaire de drogue en Malaisie: le calvaire sans fin de Tom Félix, après presque deux ans de détention

Escúchala gratis

Ver detalles del espectáculo

Acerca de esta escucha

Accusé de possession de drogue en Malaisie, le jeune français de 34 ans Tom Felix devait être jugé cette semaine. Mais son procès a été suspendu au quatrième jour, ce jeudi 19 juin. Sa famille est très inquiète pour sa santé. Son cas rappelle celui d’autres ressortissants français détenus en Asie, où la législation est particulièrement stricte. Sur l’une des rares photos, on voit Tom Félix au premier jour de son procès devant la Haute cour criminelle de Alor Setar (nord-ouest), flanqué de deux policiers, le regard perdu. En tongs, le crâne rasé, cet ancien jeune cadre de Véolia Malaisie semble éprouvé, après presque deux ans de détention. Il dort à même le sol et partage sa cellule infestée de moustiques avec une vingtaine d’hommes. « Les prisonniers sont enfermés dans leur cellule 23 sur 24 heures, avec très peu de communication avec l’extérieur, affirme Marie-Lina Perez, responsable Asie et Afrique auprès de l’association « Ensemble contre la peine de mort », tout est en langue malaisienne, ce qui est très dur en particulier pour les étrangers. Les rations de nourriture sont très limitées, l’hygiène aussi ». À lire aussiLes parents d'un Français détenu en Malaisie, reçus par Emmanuel Macron, «espèrent» un changement « Il n’y a aucune preuve contre Tom » Tom Félix était sur le point d’ouvrir un restaurant sur l’île de Langkawi, lorsqu’il a été arrêté le 9 août 2023. Dans la maison, où il était hébergé par son associé malaisien, la police a trouvé plusieurs centaines de grammes de cannabis dans les parties communes. Mais il a toujours nié être le propriétaire de la drogue. Ces jours d’audience « ont confirmé ce que nous disions depuis le début : il n’y a aucune preuve contre Tom », a réagi son avocat François Zimeray, ancien ambassadeur pour les droits de l’homme, dans un message transmis à l’AFP, « il est temps que cesse le calvaire de Tom et que son innocence soit enfin reconnue ». Le procès de Tom Félix ne reprendra qu’en septembre prochain. Deux nouveaux jours d’audience sont prévus le 17 septembre et le 5 octobre. Son calvaire continuera donc sans le moindre jugement. Ses parents se disent « dévastés ». Tom Félix, décrit comme un garçon sans histoire dont le casier judiciaire était vierge, attendra la reprise de son procès en prison. Ensuite, il faudra compter encore au moins trois mois pour que la cour prononce son verdict. En Malaisie, comme à Singapour, en Indonésie ou en Chine, la possession et le trafic de drogue sont passibles de la peine de mort, si les quantités dépassent un certain seuil. « Jusqu’en 2023, la peine de mort était obligatoire dans les affaires liées à la drogue, explique Marie-Lina Perez, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Donc, le juge a retrouvé son pouvoir discrétionnaire en la matière, et nous espérons qu’il en fera bon usage. Si Tom Félix est toutefois reconnu coupable, il pourra être condamné à entre 30 et 40 ans de réclusion et au maximum à 24 coups de canne, ce qui est déjà énorme ». Ce qui n’est pas rassurant, même si on sait qu’aucune exécution n’a eu lieu en Malaisie depuis 2018. À lire aussiTrafic de drogue: la sévérité extrême mais inefficace de l'Asie du Sud-Est Plusieurs ressortissants français dans des prisons en Asie Le cas de Tom Felix n’est pas sans rappeler d’autres affaires liées aux stupéfiants en Asie. Un cas qui a fait beaucoup de bruit est celui de Serge Atlaoui, condamné à la peine capitale en 2007 en Indonésie, après avoir été arrêté dans une usine clandestine de fabrication d’ecstasy. Grâce à de multiples interventions de la France, ce sexagénaire originaire de Metz, père de quatre enfants, a finalement pu être transféré dans une prison française en février dernier. En revanche, au moins un autre Français purge encore sa peine en Indonésie. Félix Dorfin, originaire de Béthune, avait été arrêté en septembre 2018 à l’aéroport de Lombok, une île touristique proche de Bali, avec plusieurs kilos d’héroïne, d’ecstasy et d’amphétamines cachés dans une valise à double fond. Selon son avocat, Félix Dorfin ignorait transporter de la drogue. Agé de 35 ans à l’époque, il avait été condamné à mort, mais la Haute cour de Lombok a ramené à 19 ans de réclusion en 2019. À lire aussiCondamné à mort en Indonésie, Serge Atlaoui de retour en France et incarcéré « L’application de la peine de mort est teintée d’opacité » Difficile de suivre et de défendre ces ressortissants français pour l’association « Ensemble contre la peine de mort », comme le regrette Marie-Lina Perez : « De façon générale, l’application de la peine de mort est teintée d’opacité. Il est très difficile d’obtenir des données transparentes, en particulier en Asie, où pour certains états cela relève du secret d’...
Todavía no hay opiniones