Comment l'intelligence artificielle va révolutionner nos villes et nos transports Podcast Por  arte de portada

Comment l'intelligence artificielle va révolutionner nos villes et nos transports

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Le Salon Vivatech vient de fermer ses portes à Paris. Cinq jours de rencontres autour des technologies du futur. Du président français Emmanuel Macron aux industriels du transport, tous ont salué le rôle de l'intelligence artificielle dans l'économie de demain. Routes, ports, aéroports, véhicules, le transport mondial a déjà commencé sa transformation. L'un des concepts évoqués entre professionnels est le jumeau numérique. Explications avec Clément David, directeur de l'entreprise Theodo Cloud. RFI : Qu’est-ce qu’un jumeau numérique dans le transport ? Clément David : Le jumeau numérique est en fait la copie conforme de votre infrastructure – bateau, voiture, aéroport, route, pont, rails – sur ordinateur qui permet de le dessiner ou d’en recréer l’image en toutes dimensions et de le faire vivre en situation réelle. Cela signifie le soumettre à la pression atmosphérique, aux sécheresses, aux hauteurs de vagues. La technique est déjà répandue chez les constructeurs et ingénieurs, un exemple emblématique ? Le port de Rotterdam aux Pays-Bas, le plus grand port d’Europe. Imaginez le nombre de grues qui déchargent les paquebots sur les quais. Là-bas, grâce aux jumeaux numériques de l’infrastructure du port et des outils, ils peuvent calculer les capacités des grues, mais également des paramètres ambiants comme le personnel. Et donc être en mesure d’évaluer les moments de risques ou de pénurie. C’est simple, si un jour, il y a une épidémie de grippe ou une grève, la simulation permet de gérer et de prévoir la quantité d’ouvriers ou d’autres personnels sur l’ensemble du port. Le jumeau numérique d’un port agit pour la prévention des risques et aussi la gestion des accidents survenus. On sait à quel moment une grue va bloquer sous les chargements ou combien il faut ajouter de personnes ou de grues en cas d’arrivages massifs de bateaux en même temps. La technique, dites-vous, a du succès en Europe. C’est l’une des réussites européennes qui sont à la pointe des simulations et des calculs numériques dans les transports. D’ailleurs, la SNCF va travailler à la construction et la rénovation de ses chemins ferrés en utilisant les jumeaux numériques. Ailleurs dans le monde, le transporteur de colis UPS, se sert du jumeau numérique de ses véhicules, dotés de capteurs et d’imageries des routes pour optimiser ses stockages et ses délais de livraison. C’est une technique qui reste coûteuse ? Mais comparés aux bénéfices qu’une entreprise fait en utilisant les jumeaux numériques, il n’y a pas de doute, c'est très rentable. Imaginez, si vous construisez un pont, cela vous évite le risque de tout détruire ce que vous aviez construit à cause de paramètres imprévus. Cela s’est vu et cela se voit encore dans l’histoire des constructions. Durant ce Salon Vivatech, comme dans tous les autres salons, ce sont principalement les avancées technologiques américaines ou bien chinoises qui ont été mises en avant. Mais l’Europe a-t-elle une carte à jouer dans le domaine du jumeau numérique ? C’est certain, en tout cas pour le moment. Et pourquoi est-ce que l’Europe n'a pas saisi le développement de la voiture autonome par exemple et a investi davantage dans le jumeau numérique que les États-Unis ou la Chine ? C’est parce qu’elle souffre de ses infrastructures vieillissantes. Chez nous, les chemins de fer, les chaînes de véhicules, etc. Tout est basé sur des modèles d’il y a 50 ou 100 ans. Ce que permet le jumeau numérique est de gagner du temps et de l’argent en prolongeant la durée de vie des modèles existants et vieillissants. Pour l’Afrique, ses constructeurs et ses ingénieurs, cela va permettre des bonds extraordinaires en sautant les étapes vers de constructions résistants aux sécheresses à venir ou aux aléas des déserts ou des métropoles ? Parfaitement. Pour un pays en développement, c'est un atout majeur pour l’avenir de ses infrastructures et de sa logistique de transport de marchandises et de passagers. Singapour en Asie avec ses aéroports est l’exemple d’un pays qui a su se servir des techniques numériques sur ordinateur pour construire ses villes. L’Asie est-elle adepte de ce concept de jumeau numérique ? Prenez une ville en Chine que je connais très bien : Shenzhen. Il y a 30 ans, c’était un petit port et village de pêcheurs. Aujourd’hui, le port est l’un des hubs – plateforme de routes et de connexions – les plus importants du monde. C’est incroyable, ils ont su construire en intelligence avec le port relié à des entrepôts proches des industries qui elles-mêmes sont reliées aux chemins de fers et aux routes vers l’intérieur du pays et les autres ports. Les axes se connectent sur l’ensemble de la Chine. À lire aussiBIM, le jumeau numérique
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