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Comores: 50 ans après, sans Mayotte, une indépendance incomplète [1/4]
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Les Comores célèbrent ce dimanche 6 juillet le cinquantième anniversaire de leur indépendance. Les Comores, c'est historiquement un archipel de quatre îles : Grande Comore, Anjouan, Mohéli et Mayotte. Sauf que cette dernière île est restée un département français, que l'État comorien revendique encore et toujours. Les Comoriens les plus engagés pour le retour de Mayotte estiment que leur gouvernement, malgré sa position officielle, est trop complaisant avec Paris.
De notre envoyé spécial à Moroni,
On pourrait poser la question mille fois dans les rues de Moroni sans que la réponse varie : le retour de Mayotte au sein de l'État comorien est une cause nationale. En 1974, la France demande aux Comoriens par referendum s'ils veulent l'indépendance. Près de 95% répondent « oui », mais à Mayotte, le « non » l'emporte à plus de 63%. Les indépendantistes considérant que le scrutin vaut pour l'ensemble de l'archipel, Paris décide de le prendre en compte île par île.
L'année suivante, Paris reconnaît l'indépendance des Comores, à l'exclusion de l'île de Mayotte. Depuis, les gouvernements comoriens successifs ne cessent de le marteler : « Mayotte est comorienne. » Aujourd'hui encore, Houmed Msaïdié, ancien ministre et conseiller spécial à la présidence en charge des questions politiques, parle d'un « objectif stratégique » :
« Cet abus de la part des autorités françaises à un moment donné de notre histoire fait qu'aujourd'hui, il y a des Mahorais qui ne connaissent pas les Comores. Ça fait 50 ans qu'on s'est séparés. Maintenant, c'est le moment. On est pour des discussions sérieuses avec la France, mais surtout, on est pour la discussion directe entre nos frères de Mayotte et les autres îles. Il faut qu'on essaie d'identifier ce qui peut nous rassembler. L'objectif des Comores est clair et net : c'est l'intégrité territoriale. »
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Mais cette position officielle ne convainc pas tous les Comoriens. Depuis 50 ans, l'Union africaine et les Nations unies reconnaissent l'appartenance de Mayotte aux Comores, contre la position française. Mais le sujet s'est progressivement effacé, car Moroni et Paris, loin de s'affronter sur la scène internationale, sont des alliés : échanges économiques, programmes de développement...
Le docteur Mohamed Monjoin est le président du Comité Maore, qui milite pour « la fin de l'occupation coloniale française à Mayotte ». Il affirme : « Il est temps d'arrêter le dialogue bilatéral, il n'a rien apporté de bien. Notre force, c'est le soutien international. Moroni doit mettre Mayotte à l'ordre du jour de l'Assemblée générale des Nations unies. Il faut qu'il y ait une discussion et un vote sur la question de Mayotte, cela n'a pas été fait depuis 30 ans par les différents gouvernements successifs. C'est le bâton et la carotte. Le gouvernement comorien craint un coup d'État. Aux Comores, il y a eu beaucoup de coup d'État fomentés par la France, qui vous dit que c'est fini ? Et il reste bien sûr la petite carotte : l'aide au développement. »
Cinquante ans après, les Comoriens célèbrent donc une indépendance que tous jugent inachevée.
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