
Conflit frontalier Thaïlande-Cambodge : la Première ministre thaïlandaise sur un siège éjectable
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En Thaïlande, le gouvernement de Paetongtarn Shinawatra est mis à rude épreuve après le départ, il y a une semaine, du principal partenaire de la coalition au pouvoir. La fuite d’une conversation privée où la Première ministre s’en prend à l’armée a plongé le royaume dans une énième crise politique, sur fond de conflit frontalier avec le Cambodge qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Le parti qui a quitté la coalition au pouvoir vient d'annoncer ce matin qu'il allait déposer une motion de censure à l'encontre de la Première ministre. Éclairages
Avec notre correspondant à Bangkok,
Les accrochages militaires, fin mai, à la frontière entre les deux royaumes ont fragilisé Paetongtarn Shinawatra, accusée par les franges nationalistes de ne pas réagir assez fermement pour défendre le territoire thaïlandais.
Et un scandale, la semaine passée, n’a fait qu’aggraver son cas : dans une conversation enregistrée à son insu avec Hun Sen, l’ex-Premier ministre du Cambodge toujours très influent, la jeune dirigeante de 38 ans critique la toute-puissante armée et, aux yeux de ses détracteurs, courbe un peu trop l’échine dans un contexte de différend territorial.
D’autant que les dynasties Shinawatra, en Thaïlande, et Hun, au Cambodge, sont connues pour entretenir des relations étroites.
Éteindre le feuAprès avoir présenté ses excuses face caméra, la Première ministre Paetongtarn Shinawatra s’est rendue le week-end dernier près de la frontière cambodgienne où se sont déroulés les heurts, dans la province d’Ubon Ratchathani. Objectif : véhiculer une image de cohésion avec l’armée. Sur place, elle a aussi rencontré le général qu’elle avait qualifié « d’opposant » lors de l’entretien controversé qui a fuité, assurant qu’il n’y avait plus aucun problème entre eux.
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Parallèlement, le gouvernement Shinawatra tente de recoller les morceaux en adoptant une position plus ferme à l’égard du Cambodge, alors que les deux pays sont à couteaux tirés et ont recommandé à leurs ressortissants d'éviter tout voyage non essentiel. L’armée thaïlandaise a drastiquement restreint les passages de l’autre côté de la frontière.
Garde le pouvoirBien que dans la tourmente, la Première ministre a fait savoir qu’elle souhaitait rester à la tête du gouvernement. Malgré les appels à la démission ou à la dissolution du Parlement des conservateurs royalistes comme des progressistes, Paetongtarn Shinawatra entend rester au pouvoir. Mais jusqu’à quand le pourra-t-elle ?
En raison du départ de son principal partenaire de coalition après le scandale, la dirigeante ne dispose désormais que d’une courte majorité à l’Assemblée pour gouverner. Et de nombreux défis l’attendent. Samedi, une manifestation anti-gouvernementale organisée par les royalistes est prévue à Bangkok. Des sénateurs ont déjà engagé une procédure judiciaire afin de la destituer.
Pour rappel, son prédécesseur Srettha Thavisin fut évincé l’an passé pour bien moins que cela.
Enfin, le spectre d’un coup militaire, certes peu probable pour le moment, est néanmoins une option qu’il ne faut jamais écarter en Thaïlande, pays qui a connu plus d’une dizaine de putschs réussis depuis 1932. La jeune héritière Shinawatra ne le sait sans doute que trop bien : son père Thaksin, puis sa tante Yingluck, ont tous deux été renversés par l’armée.
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