En quoi les data centers sont-ils des gouffres écologiques? Podcast Por  arte de portada

En quoi les data centers sont-ils des gouffres écologiques?

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La consommation d'énergie (et d'eau) des centres de stockage de données informatiques est en constante augmentation. Au risque de créer des conflits d'usage alors que de plus en plus de data centers sont construits dans des zones frappées par la sécheresse. On les utilise tous les jours, sans le savoir, mais leur impact sur la planète pourrait s'avérer catastrophique. On parle ici des data centers, des centres de stockage de données informatiques par où transitent tous nos usages numériques : mails, moteurs de recherche, vidéos, intelligence artificielle... À lire aussiPourquoi investir plusieurs milliards d’euros dans des data centers en France? Les chiffres donnent une idée de l'ampleur du problème : alors que le numérique représente aujourd'hui 3 à 4% des émissions de gaz à effet de serre, on compte au moins 6 000 gros data centers dans le monde, et il y en aura 1 000 de plus à la fin de l'année. Ils représentent aujourd’hui jusqu'à 1,5% de la consommation mondiale d'électricité, et ce sera 3% en 2030, l'équivalent de la consommation annuelle d'un pays comme le Japon. Après la fabrication des équipements, les data centers sont la deuxième source de pollution du numérique. Chaleur numérique La quantité de données informatiques en circulation sur la planète, et qui transitent le plus souvent par les data centers, augmente chaque année de 40%. Le moteur de cette croissance, c'est l'intelligence artificielle. L’IA mobilise des machines et des calculs de plus en plus impressionnants. La dernière version de Chat GPT consomme ainsi 10 à 100 fois plus d'énergie que la précédente. En 2040, 3 milliards de personnes pourraient utiliser l'intelligence artificielle. Si les data centers consomment autant d’énergie, c’est d’abord pour faire tourner des ordinateurs qui ne sont jamais éteints pour pouvoir répondre à n'importe laquelle de nos sollicitations, 24 heures sur 24. Ces grosses machines ont aussi besoin d'être refroidies – à notre niveau, quand on utilise un PC, ça chauffe alors imaginons la chaleur que dégagent des milliers de mètres carrés d'ordinateurs... Les systèmes de refroidissement représentent à eux seuls 40% de la consommation d'énergie des data centers. Pour refroidir, on utilise de l'électricité, mais aussi de l'eau. Pour une vingtaine de questions qu'on lui pose, ChatGPT consomme un demi-litre d'eau. Sécheresse numérique On en arrive pourtant à ce paradoxe : de plus en plus de data centrers sont construits dans des zones arides. Pour éviter la corrosion des ordinateurs et des composants, les géants de la tech privilégient les zones où le taux d'humidité est faible. Microsoft a reconnu que plus de 40% de l'eau qu'il utilisait provenait de régions en stress hydrique. Des projets de data center sont prévus en Arabie saoudite. Tiktok va en construire un dans une région du Brésil frappée par la sécheresse. Quant à Amazon, il va lancer trois nouveaux data centers dans la région de Saragosse, l’Aragon, qui connaissait déjà des problèmes de sécheresse au mois de mars. Boire ou prompter, il va falloir choisir. À lire aussiL'impact des data centers à Marseille, hub internet mondial qui se transforme Face à ce « palmarès » environnemental, les entreprises de la tech se disent plus vertueuses. En région parisienne, la construction d'un centre de données s'accompagne de la promesse de chauffer 7 000 logements. Aux Etats-Unis, pour utiliser une énergie décarbonée, un data center a même été installé au sein d'une centrale nucléaire, ce qui a fait scandale. Les entreprises de la tech misent aussi beaucoup sur la géothermie, pour produire leur propre électricité, en puisant l'énergie dans les entrailles de la Terre, jusqu'à 8 000 mètres sous terre aujourd’hui. Mais à quel prix ? Pour forer aussi profondément, on utilise des composés chimiques qui contiennent du plomb et de l'arsenic, avec le risque d'empoisonner les nappes phréatiques. Il a aussi été démontré que la géothermie pouvait provoquer des séismes. Oui, la révolution numérique est bel et bien un tremblement de terre.
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