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Européen de la semaine

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Chaque semaine, la rédaction Europe de RFI, fait le portrait d’un Européen qui est au cœur de l’actualité. Un portrait qui permet de découvrir les acteurs du monde dans lequel nous vivons et d’éclairer les évènements que nous commentons et dont nous témoignons dans les journaux de RFI.

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  • Sergueï Tikhanovski, figure de l’opposition biélorusse, libéré de prison
    Jun 27 2025
    L’opposant biélorusse Sergueï Tikhanovski est sorti de prison ce dimanche 22 juin, grâce à une médiation américaine. Le mari de Svetlana Tikhanovskaïa, devenue, en son absence, la principale figure d’opposition en exil, a passé cinq années éprouvantes en détention. Il a immédiatement réclamé la libération de tous les autres prisonniers politiques, détenus en Biélorussie, ex-République soviétique tenue d’une main de fer depuis 30 ans par le président Alexandre Loukachenko. Méconnaissable. Lorsqu’il est libéré le 22 juin 2025 de prison, Sergueï Tikhanovski n’est plus que l’ombre de lui-même. Extrêmement amaigri, visage émacié et crâne rasé, le blogueur trublion de la politique biélorusse craque lorsqu’il évoque devant la presse ses conditions de détention très difficiles. Coupé du monde dans sa cellule qu’il est forcé de nettoyer « quatre fois par jour », il manque de tout, il ne peut même pas « s’acheter un savon ou une brosse à dents », raconte-t-il. Il n’a aucun contact avec sa famille et ni d’accès à un avocat. Condamné en 2021 à 18 ans de prison pour « organisation d’émeutes et incitation à la haine », il a finalement été libéré au bout de cinq ans, grâce à une médiation des États-Unis. C’est en Lituanie, qu’il a pu rejoindre son épouse dès sa libération. Svetlana Tikhanovskaïa, devenue la figure de proue de l’opposition biélorusse, y vit en exil avec ses deux enfants. Elle qui n’a cessé de se battre pour réclamer sa libération se réjouit de son retour dans un entretien à RFI : « Je suis heureuse que le père de nos enfants puisse leur lire des contes de fées avant d’aller se coucher ou faire des barbecues avec eux ». Elle espère également « qu’il sera une voix forte de plus au sein de notre mouvement ». À lire aussiBiélorussie: l'opposant Sergueï Tikhanovski libéré après cinq ans de prison D’entrepreneur à blogueur, critique du régime Rien ne prédestinait Sergueï Tiskhanovski, âgé de 46 ans aujourd’hui, à faire de la politique. Linguiste de formation, il se lance dans l’évènementiel, organise notamment des concerts, fait partie du milieu de la nuit, dans les années 1990. Il monte les affaires. C’est en rachetant une maison pour la rénover et la transformer en lieu culturel qu’il est confronté à des problèmes administratifs et bureaucratiques, qu’il dénonce sur sa chaîne YouTube baptisée « Le pays à vivre ». « Il est devenu blogueur et a commencé à publier des vidéos, de plus en plus populaires. Il parlait de choses concrètes et il a obtenu le soutien de cette partie de la société qui n’était pas politisée, mais mécontente, explique le politiste Yauheni Kryzhanouski. Son idée était de construire un pays vivable. » Sergueï Tikhanovski fait des émules. « Dans une certaine mesure, on peut le comparer à Navalny [l’opposant russe à Valdimir Poutine, mort en détention en 2024, NDLR], car il a créé un blog où d’autres personnes peuvent s’exprimer et dénoncent le côté kafkaïen de cette administration dysfonctionnelle qui étouffe les initiatives des entrepreneurs », ajoute Olga Gille-Belova, maîtresse de conférences à l’Université Bordeaux-Montaigne. Ses critiques contre le système virent à la satire politique et aux attaques directes contre le président autoritaire Alexandre Loukachenko. Et c’est lorsqu’il décide de se présenter contre lui à la présidentielle de 2020 qu’il s’attire les foudres du pouvoir. Sa notoriété inquiète et sa candidature est invalidée. Son épouse Svetlana Tikhanovskaïa, alors enseignante, prend le relais et se présente à sa place. Sergueï Tikhanovski organise sa campagne et est arrêté à plusieurs reprises avant d’être enfermé pour de bon en mai 2020. « Il fait partie de toute cette vague de personnes arrêtées et condamnés à de lourdes peines, fabriquées par les autorités pour étouffer l’opposition », commente Olga Gille-Belova. Un destin lié à celui de son épouse En août 2020, Alexandre Loukachenko remporte une nouvelle fois la présidence. Les Biélorusses descendent massivement dans la rue pour dénoncer des fraudes. La répression est sévère. Svetlana Tikhanovskaïa, devenue une figure majeure de l’opposition, est menacée. Elle est contrainte de fuir, avec ses deux enfants, en Lituanie, d’où elle continue de mener son combat politique et plaide sans relâche pour la libération de son mari. « Svetlana ne voulait pas d’engager en politique, elle l’a fait un peu malgré elle. C’est engagement politique était aussi un moyen de faire libérer son mari », estime Yauheni Kryzhanouski qui a côtoyé l’opposante. Aujourd’hui libre, Sergueï Tikhnavoski a annoncé qu’il souhaitait continuer à soutenir l’opposition. « Il pourra jouer un rôle dans l’opposition, mais il ne va pas remplacer sa femme, prédit ...
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  • Blaise Metreweli, première femme à la tête du MI6
    Jun 20 2025
    Une nomination historique au Royaume-Uni. Blaise Metreweli devient la première femme à prendre la tête des services de renseignements extérieurs, le MI6. Après une longue carrière dans les services secrets, à des postes opérationnels ou à la direction, elle sort de l'anonymat et succèdera cet automne à Richard Moore, chef des renseignements depuis 2020. Regard bleu, cheveux blonds, boucles d’oreille en argent. Le portrait officiel publié par le gouvernement britannique est l'une des seules images qui circule de Blaise Metreweli. Elle est la future cheffe des services de renseignements du Royaume-Uni, que l'on connaît aussi sous le nom de code « C », l'équivalent du personnage de « M », interprété par l'actrice Judi Dench dans la saga James Bond. Blaise Metreweli est issue d'une famille originaire de l'Europe de l'Est, son patronyme est d’ailleurs le dérivé du nom géorgien Metreveli. Elle deviendra à l'automne la première femme à diriger le MI6 depuis sa création, en 1909. Le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué une nomination historique. « L'idée que le travail dans les renseignements est effectué par des sosies de Daniel Craig qui conduisent des voitures rapides et tirent sur des gens est fausse, mais elle a un impact réel sur les femmes qui voudraient faire carrière dans le renseignement, explique Dan Lomas, chercheur en relations internationales à l'université de Nottingham. Metreweli, fonctionnaire relativement jeune, très performante, je pense qu'il s'agit d'un signal fort. C’est la nomination d'une personne qui a été choisie sur la base de son CV. Mais cela dit aussi qu'il s'agit d'une personne qui est parvenue au sommet grâce à un travail acharné et qui peut potentiellement servir d'inspiration à la prochaine génération de femmes agentes », poursuit-il. Une longue carrière dans les renseignements Si en théorie, le chef des renseignements extérieurs britanniques est le seul membre du MI6 à être connu du grand public, beaucoup d'informations sont accessibles sur la vie et la carrière de l’agente de 47 ans. « Elle a rejoint le MI6 en 1999. Elle est diplômée en anthropologie de l'université de Cambridge. Elle a servi à l'étranger, dans certaines parties du Moyen-Orient et de l'Europe. Elle a travaillé un temps pour le MI5, les renseignements intérieurs. Et elle est actuellement à la tête de la branche Q du MI6, c'est-à -dire directrice des services d'innovation technique du Service des renseignements extérieurs. Ils sont chargés de créer des gadgets pour communiquer avec les agents à l'étranger », explique Dan Lomas. La branche Q, qui, elle aussi, dira peut-être quelque chose aux fans des aventures de l'agent 007. En 2022, Blaise Metreweli a donné une interview dans le Financial Times sous couvert d'anonymat. « Ada », le nom d’emprunt qui lui permet de témoigner en tant qu’agente du MI6, y parle beaucoup de sa vie d'agent des renseignements en poste à l'étranger et de sa vie de mère. « Elle parle des problèmes liés au fait d'être à la fois enceinte et de travailler pour le MI6. On en apprend sur l'éducation de ses enfants, son engagement à travailler pour les services. Et sur l'amour qu'elle porte à son travail. Nous savons également qu'elle est assez athlétique », décrypte Dan Lomas de l’Université de Nottingham. On apprend dans la presse britannique que pendant ses études d'anthropologie, elle a fait partie de l'équipe d'aviron de Cambridge, et qu'elle s'est engagée pour que l'on recrute davantage de personnes neuro divergentes dans les services de renseignement. Une geek autoproclamée Dans l’interview qu’elle accorde en 2022 au Financial Times, Blaise Metreweli indique être une « geek autoproclamée ». Une compétence qui lui a sans aucun doute servi pour obtenir son nouveau poste. Pour le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, Blaise Metreweli était « une candidate idéale dans un contexte d'instabilité mondiale et de nouvelles menaces pour la sécurité de nos concitoyens ». La passion de la future cheffe du MI6 pour la technologie et l'IA est essentielle dans le contexte actuel. « Les auditeurs peuvent s'imaginer que lorsqu'on parle d'espions, on parle de personnes en trench-coat qui transmettent des documents avec un journal sous le bras, plaisante Dan Lomas. Ce type d'espionnage existe encore. Mais il y a certaines cibles qu'il est très, très difficile de rencontrer face à face. La Russie, l'Iran, la Chine... Comment communiquer avec eux ? L'habileté consiste aujourd'hui à utiliser des méthodes ancestrales, mais à les appuyer à l'aide des nouvelles technologies. C'est là que Metreweli entre en jeu. C'est une déclaration importante de la part du MI6 : il prend ses innovations technologiques au sérieux parce qu'il choisit de placer la directrice de la branche Q au poste le plus élevé ». Blaise Metreweli va ...
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  • Groenland: Jens-Frederik Nielsen, un jeune Premier ministre face aux appétits de Donald Trump
    Jun 13 2025
    Emmanuel Macron se rend en visite officielle au Groenland ce dimanche. Ce territoire autonome du Danemark est convoité par Donald Trump qui a répété qu’il voulait s’en emparer. Le président français annonce s'y rendre pour éviter toute « prédation » et toute « menace » et pour « être en solidarité avec le Premier ministre groenlandais », Jens-Frederik Nielsen. Celui-ci, arrivé au pouvoir en mars, doit veiller à maintenir l’unité de l’île face aux pressions extérieures. Avant de conduire son parti Demokraatit à la victoire, en mars, Jens-Frederik Nielsen était déjà, à maintes reprises, monté sur la première marche du podium, mais dans une tout autre catégorie. Avant de devenir chef de gouvernement, il était surtout connu des Groenlandais pour ses performances au badminton. Membre de l’équipe nationale, il a remporté le championnat à plusieurs reprises. « C’est un très bon joueur. Il est très talentueux en sport. Il est très bon au handball, très bon au foot », raconte son ami d’enfance Hans Brummerstedt, qui a, lui aussi, pratiqué le badminton dans le même club. Pour le jeune homme, qui vit depuis six ans au Danemark et qui s’excuse par avance pour son impartialité, « Jens-Frederik Nielsen est la meilleure personne pour diriger le Groenland aujourd’hui », louant ses qualités de « concentration » et de « persévérance ». Le jeune dirigeant aux yeux rieurs pratique aussi la chasse aux rennes et aime se promener dans la nature en famille. Il élève trois enfants avec sa compagne à Nuuk, la capitale. Il joue aussi du soft rock sur sa guitare lors d'événements de son parti. « Il est très charmant, affable. Il est peut-être jeune, mais il a eu l'expérience d'un rôle ministériel important dans un passé récent », affirme Dwayne Ryan Menezes, directeur du groupe de réflexion britannique Polar Research and Policy Initiative. Le Groenland n’est pas à vendre Avant d’accéder au poste de chef du gouvernement, Jens-Frederik Nielsen a été ministre du Travail et des Ressources minérales à 28 ans. Un an plus tard, il prenait les rênes du parti social libéral Demokraatit. Son ascension politique a été rapide. Étudiant en sciences sociales, il est repéré par la cheffe du parti de l’époque, Nivi Olsen, séduite par ses écrits sur les réseaux sociaux, comme elle l’a raconté sur le site de KNR, la radio publique nationale du Groenland. Lorsqu’elle est nommée ministre, elle en fait son secrétaire. Il n’a alors que 22 ans. À moins de 30 ans, il accède à la tête du parti social libéral, arrivé premier des élections législatives en mars. À seulement 33 ans, il est le plus jeune Premier ministre du monde, avec de nombreux dossiers à traiter, dont le plus sensible : le statut de l’île, territoire danois autonome de quelque 57 000 habitants, convoité par Donald Trump. « We need Greenland » (« Nous avons besoin du Groenland »), répète à l’envi le président américain. Face à ces velléités, Jens-Frederik Nielsen affiche la fermeté : « le Groenland ne fera jamais partie des États-Unis, nous ne serons jamais à vendre et nous ne serons jamais Américains. Nous ne voulons pas non plus être Danois à l’avenir, nous voulons être indépendants, mais pour l'instant, nous faisons partie du Royaume du Danemark et c'est ainsi ». Si l’indépendance du Groenland est l’objectif final pour tous les partis politiques du territoire, les moyens d’y parvenir et le calendrier différent. Personne n’envisage sérieusement un rattachement aux États-Unis. Le parti Demokraatit est favorable à une indépendance, à terme, du Groenland, qui possède un statut d’autonomie renforcée au sein du Royaume du Danemark. « Jens-Frederik Nielsen a opéré un changement en pivotant vers le Danemark et l'Europe », souligne le Dr Dwayne Ryan Menezes. « Le gouvernement précédent ne ressentait pas tellement le besoin de discuter des relations entre le Groenland et le Danemark. En l'absence de l'éléphant américain dans la pièce, les problèmes essentiels étaient les griefs du Groenland à l'égard du Danemark. Et soyons honnêtes, ils étaient légitimes. Mais avec le gouvernement Nielsen, il y a eu un renforcement des liens avec le Danemark. Parce que, sur fond de menace Trump, il prend conscience que le statu quo n'est peut-être pas si terrible que cela », complète le spécialiste. C’est d’ailleurs aux côtés de la Première ministre danois Mette Frederiksen que Jens-Frederik Nielsen accueillera Emmanuel Macron dimanche. Large gouvernement de coalition Face aux provocations américaines, le Premier ministre groenlandais a formé un large gouvernement de coalition, sans précédent dans l’ile arctique, composé de quatre des cinq partis élus, en plus de Demokratit, Siumut, IA et Atassut. Seuls les ultranationalistes de Naleraq n’en sont pas. Dans l’accord ...
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