France: la prise de drogue régulière fait peser un risque grave sur la santé des consommateurs Podcast Por  arte de portada

France: la prise de drogue régulière fait peser un risque grave sur la santé des consommateurs

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Le 26 juin 2025, l'agence des Nations unies chargée de la lutte contre la drogue et la criminalité (ONUDC) publiera son rapport annuel sur les drogues dans le monde. Toute la semaine, nous vous proposons une série de reportages en France où, comme partout, la consommation de stupéfiants est en hausse constante. Aujourd'hui, nous abordons le volet santé. Injecter, fumer, sniffer, inhaler ou ingérer sont autant de manières de consommer les drogues avec des risques graves pour la santé : maladies respiratoires et cardiaques, risques neurologiques, transmission de virus, overdose. Contrairement aux idées reçues, arrêter une drogue n'est pas une question de volonté.

Assis sur un banc, Olivier rejette la fumée d'une cigarette, il consomme de la cocaïne et revient sur les effets de cette drogue psycho active. « Vous avez une montée. Et en cinq minutes, vous avez la descente. Après, le cerveau réclame », témoigne-t-il. Alors pourquoi le cerveau réclame ? « Il y a des régions cérébrales qui vont être sollicitées quand il y a un stimulus positif. Il y a un circuit de la récompense qui va s'exprimer au niveau du cerveau par une libération excessive de dopamine qui va entretenir cette sensation de plaisir, qui va faire qu'on va y retourner. », détaille le docteur Élisabeth Avril, qui soigne les toxicomanes depuis 30 ans.

Toutes les drogues sont addictives avec des effets très graves sur la santé. Mais en cas de manque, les symptômes ne sont pas les mêmes selon les produits. L'héroïne, par exemple, fait partie de la famille des opiacées et ses symptômes sont très douloureux pour le consommateur en sevrage. « Quand on a une dépendance, il va y avoir un manque et ce manque va se manifester par des symptômes physiques très violents. Il y a une recherche vitale en fait pour la personne de calmer ses douleurs, ses diarrhées. C'est très bruyant en fait comme manque. »

« Notre vie ne tient plus qu'à un gramme d'héroïne. On se met à contrôler toutes nos prises, à regarder l'heure parce que sinon je n'en aurai pas le lendemain », abonde Dylan, 29 ans, rencontré dans un centre d'aide aux toxicomanes. Il n'existe pas de produits de substitution à la cocaïne, mais la méthadone est proposée pour le sevrage à l'héroïne. « C'est un médicament qui est un opiacé également et que l'on va pouvoir proposer à des gens qui sont dépendants aux opiacés, pas aux autres drogues », explique le docteur Avril.

On entend souvent des riverains en colère qui ne supportent plus la présence dans leur quartier des usagers de crack, ce dérivé fumable de la cocaïne qui fait des ravages. Ils demandent à ce que l'on enferme les gens pour un sevrage forcé, une aberration pour le docteur Avril. « On sait que les pays qui pratiquent le sevrage forcé, que ce soit le Vietnam, la Russie, l'Iran, n'ont pas de meilleurs résultats que nous », argumente-t-elle.

Se défaire d'une addiction est très difficile et ce n'est pas une question de volonté, mais certains y arrivent. « Il y a des gens, malgré tout, qui arrivent à arrêter complètement. J'ai des patients maintenant, cela fait 30 ans qu'ils ont pu arrêter, pendant dix ans. Et puis à l'occasion de tel événement, ils ont repris. Et après, ils ont arrêté de nouveau. Vous voyez, la vie n'est linéaire pour personne », raconte Élisabeth Avril. Faute de pouvoir arrêter complètement, l'essentiel pour le docteur est que les toxicomanes soient exposés au moindre risque.

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