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Comores: 50 ans après l'indépendance, l'accès à l'eau s'est dégradé [2/4]
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Les Comores célèbrent ce dimanche 6 juillet le cinquantième anniversaire de leur indépendance. RFI propose à cette occasion une série de reportages et d’entretiens. Dans la capitale Moroni, et a fortiori dans le reste de l'archipel, l'accès à l'eau reste une préoccupation pour les Comoriens. La situation a même empiré entre deux générations.
De notre envoyé spécial de retour de Moroni,
« Là, on est dans ma cuisine, c'est le robinet. Voilà, tu vois que ça ne donne rien… rien du tout. C'est très gênant même, surtout quand on a eu une famille nombreuse. Si l’eau manque, comment vivre aisément ? C'est impossible. »
La famille d'Ibrahim Selemane habite dans le quartier Bacha, au cœur de la capitale. À deux pas, même la borne fontaine publique qui garantissait auparavant de l'eau aux ménages les plus démunis est aujourd'hui à sec. Les Nations unies ont installé quelques citernes en plastique dans la ville, où les ménagères viennent remplir des bidons, qu'il faut ensuite porter. Sinon, une seule solution, pour ceux qui le peuvent : payer.
« Tu vois, je suis obligé de remplir de l'eau ici. J'ai une énorme bassine. Une bassine que vous voulez acheter. Il faut remplir de l'eau pour pouvoir laver la vaisselle ».
- Et où achetez-vous, l'eau ? « Il y a des voitures qui passent ici. On nous fait vendre à 200 francs le jerrican de 20 litres. » Et pour Ibrahim Selemane, de l’eau, il doit en acheter beaucoup : « Pour la préparation, laver les assiettes à la cuisine, à la douche, laver les vêtements, tout cela nécessite beaucoup d’eau quand même. Ça devrait être un service public. On nous le vend, mais on n'a pas le choix. »
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Nasrat Mohamed Issa préside la Fédération comorienne des consommateurs. Elle-même a rénové la cuve que son père avait installée sur le toit de la maison familiale, qu'il avait cessé d'utiliser, et qui se révèle à nouveau indispensable. Après 50 ans d'indépendance, elle tire un triste bilan : « La situation s'est dégradée et se dégrade. Moi, je suis née avant l'indépendance, il y avait de l'eau dans les robinets. Ma fille, que j'ai eue en 2001, il y a des enfants de cette génération-là qui ne voient pas de l'eau courante. Il y a des infrastructures qui doivent être remises à neuf ou s'adapter à la population qui grandit. Parce que, en 50 ans, la population continue à grandir, les habitations continuent à pulluler. On nous chante plusieurs projets, il y a même des inaugurations, mais au bout, ça n'arrange pas les choses. »
Les autorités se veulent pourtant rassurantes : Houmed Msaïdié, ancien ministre et conseiller spécial à la résidence : « Il y a des projets concrets. On voit les travaux qui se font pour régler cette question de l'eau à Moroni et ailleurs d'ici 2027. On travaille pour que 63% de la population comorienne ait accès à l'eau directement chez elle. On est en train d'installer les infrastructures nécessaires pour cela. »
Plusieurs projets sont en cours, soutenus par les partenaires internationaux des Comores.
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