Episodios

  • Ahunna Eziakonwa: «L’architecture financière mondiale a été pensée dans un monde différent»
    Jun 28 2025

    Ce lundi 30 juin et jusqu'au 3 juillet s'ouvrira à Séville la quatrième conférence internationale sur le financement du développement (FfD4). C'est une étape déterminante pour repenser l’architecture financière mondiale afin de mieux répondre aux besoins des pays en développement et d'accélérer la réalisation des Objectifs de développement durable (2030). Il sera notamment question de mieux encadrer et alléger la dette des pays du Sud global ou de mobiliser d'avantage de financements climatiques et privés, afin de renforcer la gouvernance mondiale du développement dans la prochaine décennie ... Pour parler de ces enjeux, Liza Fabbian reçoit la directrice du bureau régional pour l'Afrique, au sein du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) - la nigériane Ahunna Eziakonwa, qui se trouvait cette semaine à Bruxelles où elle vient d'achever une série de rencontres stratégiques (dirigeants et donateurs internationaux).

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  • RDC-Rwanda: «Cet accord est basé sur le principe du retrait du Rwanda du Congo», note Jason Stearns
    Jun 27 2025

    C'est ce vendredi 27 juin que les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda doivent signer un accord de paix à Washington, en présence de leur homologue américain, Marco Rubio. Jusqu'à ce jour, à la demande des États-Unis, les termes de l'accord sont restés secrets. Mais le chercheur américain Jason Stearns a réussi à en connaître les grandes lignes. Jason Stearns est le co-fondateur de l'institut congolais de recherches Ebuteli. Il enseigne aussi à l'université Simon Fraser, au Canada. En ligne des États-Unis, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.

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    7 m
  • Alex Berger: «Mon ambition c’est de créer des séries avec des producteurs ivoiriens ou d’ailleurs»
    Jun 26 2025

    En Afrique, il n'y a pas que le Nigeria qui développe l'industrie du cinéma. La Côte d'Ivoire veut aussi se lancer dans une production audiovisuelle ambitieuse. C'est l'enjeu du 3ᵉ SICA, le 3ᵉ Salon international du Contenu Audiovisuel, qui s'ouvre ce jeudi à Abidjan avec 300 professionnels de 25 pays différents. L'un des intervenants n'est autre qu'Alex Berger, le producteur du « Bureau des légendes », la série française de langue française la plus exportée dans le monde. À quand de grandes sociétés de production africaines ? En ligne d'Abidjan, le célèbre producteur français répond à Christophe Boisbouvier.

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    9 m
  • Fernando Lima, journaliste: «L’alternance démocratique n’existe pas encore au Mozambique»
    Jun 25 2025
    Cinquante ans après l'indépendance du Mozambique, les uns se félicitent que la guerre civile soit terminée depuis 1992. Mais les autres déplorent que la démocratie et la prospérité, promises par Samora Machel en 1975, ne soient toujours pas au rendez-vous. À Maputo, Fernando Lima est le rédacteur en chef du média indépendant Zitamar News. En ligne de la capitale mozambicaine, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI: Fernando Lima, le drapeau du Mozambique présente l'image d'un fusil automatique Ak-47, pourquoi cette singularité ? Fernando Lima : C'est très simple, c’est parce que le fusil représente la lutte armée pour la libération des Mozambicains. Alors c'est pour ça qu'on a décidé de faire un drapeau comme ça. Même s'il y a présentement dans le pays des secteurs qui s'opposent à cette représentation, qui se maintient encore sur le drapeau national. Il y a maintenant des Mozambicains qui demandent à ce qu'on enlève le fusil du drapeau ? Mais oui, parce qu’une partie des Mozambicains sont très saturés des différentes guerres pendant les 50 années d'indépendance du pays. Alors, comme l'Angola, le Mozambique a conquis son indépendance en pleine guerre froide. D'où une guerre civile qui a duré jusqu'en 1992. Est-ce que le Mozambique d'aujourd'hui garde encore des stigmates de cette période de guerre fratricide entre le Frelimo et la Renamo ? C'est très clair que les signes sont là. On peut rappeler par exemple toutes les confrontations pendant les dernières élections générales, et même le sens des hostilités vers l'opposition et vers le principal leader de l'opposition, Venancio Mondlane. Et le parti Frelimo continue de refuser d’accueillir l'opposition au sein du gouvernement et des institutions officielles. C'est-à-dire que, 50 ans après l'indépendance, l'ancien mouvement de libération Frelimo continue de revendiquer le pouvoir sans partage ? Oui, à mon avis, c'est ça qui se passe. Il y a toujours ce sentiment d'un héritage du parti unique qui se maintient, même si la Constitution a changé. L'alternance démocratique n'existe pas encore au Mozambique. À écouter aussiMozambique : la promesse trahie de l’indépendance Alors, vous parliez de l'opposant Venancio Mondlane. À la présidentielle du mois d'octobre dernier, le candidat du Frelimo. Daniel Chapo a officiellement gagné avec 70 % des voix. Mais l'opposant Venancio Mondlane, qui a fait une grande campagne anti-corruption, a revendiqué la victoire et la répression des manifestations a causé la mort, selon l'ONG Plataforma Decide, de plus de 390 personnes. Comment sortir de cette crise aujourd’hui ? À mon avis, je pense qu'il faut parler et avoir un dialogue constructif avec Venancio, pas simplement d'une façon protocolaire ou d'une façon formelle. Mais il faut démontrer que des propositions de Venancio sont incluses dans un programme de gouvernement pour l'avenir du pays. Mais vous pensez que le Frelimo de Daniel Chapo pourrait un jour accepter de partager le pouvoir ? Je pense que, même s'il y a des secteurs au Frelimo qui ne sont pas d'accord avec ce partage pragmatique, le parti Frelimo va être forcé d’accueillir les partisans de Venancio parce que, s'il refuse, ça sera catastrophique et désastreux pour le pays. Depuis cinq ans, une insurrection jihadiste a causé la mort de plus de 6000 Mozambicains dans la province du Cabo Delgado, à l'extrême-nord de votre pays, est-ce qu'il y a une solution ? Oui, je pense qu'il y a des solutions. Le problème, c'est que jusqu'à présent, il y a seulement une solution militaire. À mon avis, il faut trouver d’autres mesures sociales et économiques qui assurent la stabilité de cette province, du Cabo Delgado en particulier. C'est-à dire-que le soutien militaire du Rwanda et de la SADEC, le soutien financier de l'Union européenne, tout cela, c'est bien, mais ça ne suffit pas ? Mais oui, il ne faut pas que la population soit seulement spectatrice de la situation dans cette province. Si tu peux y voir du développement, si ton fils va à l'école, si les familles peuvent avoir des médecins, des hôpitaux, alors ça peut améliorer la situation dans ce territoire. À lire aussiMozambique: 25 juin 1975, le crépuscule de cinq siècles de colonisation portugaise
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    5 m
  • Le président J. Maada Bio (Sierra Leone) devra «s’assurer que la Cédéao respecte la démocratie»
    Jun 24 2025
    On attendait le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye. C'est finalement le Sierra-Léonais Julius Maada Bio qui a été choisi pour présider pendant un an la Cédéao, l'organisation sous-régionale de l'Afrique de l'Ouest. La décision a été prise dimanche, lors d'un sommet à Abuja, au Nigeria. Pourquoi ce choix ? Quelles seront les priorités de ce président africain qui, à la différence de beaucoup de ses pairs, a promis de ne pas se représenter pour un troisième mandat ? Le chercheur sénégalais Pape Ibrahima Kane est un spécialiste des questions régionales en Afrique. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : C'est le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye qui était fortement pressenti pour prendre la tête de la Cédéao au nom de l'alternance anglophone francophone. Mais finalement, c'est le Sierra-Léonais, Julius Maada Bio qui a été choisi. Pourquoi cette désignation surprise ? Bon, je sais que la Cédéao est dans une dynamique de négociation avec l’Alliance des États du Sahel, l’AES, un militaire parlant à des militaires, c'est peut-être une bonne méthode d'approche de la situation. D'autant plus qu’il y a beaucoup, beaucoup de méfiance entre la Cédéao et les États de l’AES. Ces éléments-là ont certainement dû jouer depuis un an. Les lignes commencent à bouger et il y a à peine dix jours qu'une réunion s'était tenue à Accra et qui avait réuni beaucoup, beaucoup d'acteurs, aussi bien des États de l'AES que des États de la Cédéao. Et les choses se sont très très très bien passées. Les lignes bougent. Rappelez-vous l'interview que le ministre des Affaires étrangères du Mali a récemment fait à une télévision togolaise. Mais l'approche était totalement différente de ce qu'il y avait il y a un an. Oui, dans cette interview, le ministre malien Abdoulaye Diop a déclaré que les trois États de l'AES entraient dans une phase d'apaisement et de réalisme avec la Cédéao. Il a appelé à la conclusion rapide d'un accord sur les questions commerciales et la libre circulation des personnes. Est-ce à dire que les trois États de l'AES veulent garder les avantages de la Cédéao tout en quittant l’organisation ? Tout à fait. Je pense que, avec la situation qui prévaut sur le terrain, notamment au plan sécuritaire et aussi au plan économique, les États de l’AES réalisent que les choses ne sont pas aussi faciles. Et je pense que la réunion qui s'est tenue à Bamako entre le président de la Commission et les ministres des Affaires étrangères a vraiment permis de déblayer le terrain. Et comme l'a dit le président Tinubu dans son discours, il pense que tôt ou tard, les trois pays reviendront dans la maison mère. Alors, vous l'avez dit, Julius Maada Bio est un ancien militaire putschiste qui s'est converti à la démocratie puisqu'il y a presque 30 ans, il a quitté volontairement le pouvoir, puis il a été élu deux fois démocratiquement et promet aujourd'hui de ne pas faire de troisièmes mandats. Est-ce à dire que sur les questions constitutionnelles, il sera vigilant avec les onze autres États membres de la Cédéao ? Il est obligé d'être vigilant parce qu’aujourd’hui, c'est lui qui est le gardien du respect de toutes les règles communautaires que la Cédéao s'est donnée en la matière. Vous avez rappelé qu'il a lui-même décidé de ne pas faire un troisième mandat et donc son rôle en tant que président en exercice, c'est de s'assurer au moins que la Cédéao respecte la démocratie et respecte les droits de l'homme. Et si, par exemple, Alassane Ouattara sollicite un quatrième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire, est-ce que vous pensez que son homologue sierra-léonais fera une observation ? La communauté sera obligée de se prononcer sur cette question. Parce que si nous sommes là, c'est parce qu’un certain nombre de règles n'ont pas été respectées. C'est parce que beaucoup de présidents se sont donné la liberté de faire ce qu'ils voulaient. Maintenant, on va voir si Julius Maada Bio est le président de la Commission, M. Touré, vont être courageux pour mettre les dirigeants devant leurs responsabilités. Ce qui s'est passé au Togo, ces manipulations de constitution. Un président qui quitte le poste de président pour devenir Premier ministre, simplement pour rester au pouvoir, ce sont des choses qui ne doivent pas être acceptées dans une région. La Cédéao doit montrer cela aux dirigeants de manière à ce que le déficit de confiance qu'il y a entre la Cédéao et les populations, que ce déficit-là s'amenuise. Et si, contrairement à sa promesse initiale, le général Mamadi Doumbouya se présente à la future présidentielle en Guinée ? Est-ce que vous pensez que son voisin de Sierra Leone sortira le carton jaune ? Cette question ne relève pas seulement de la Cédéao, elle relève aussi de l'Union africaine. Si vous vous rappelez, il y a deux présidents militaires ...
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    8 m
  • Côte d'Ivoire: «Ouattara s’inscrit dans une stratégie qui consiste à court-circuiter l’opposition»
    Jun 23 2025
    En Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara fait durer le suspense... Hier, à l'issue du congrès du parti au pouvoir RHDP, le président ivoirien a répondu ni « oui » ni « non » aux militants qui lui avaient demandé la veille, à l'unanimité, d'être candidat à un quatrième mandat présidentiel le 25 octobre prochain. Il a simplement dit qu'il prendrait sa décision « dans les jours qui viennent ». Pourquoi cette stratégie de l'attente ? Le chercheur ivoirien Geoffroy-Julien Kouao a publié récemment deux ouvrages, Faut-il désespérer de la Côte d’Ivoire ? et Côte d'Ivoire : une démocratie sans démocrate ?, aux éditions Kamit. En ligne d'Abidjan, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Ce 22 juin, tous les militants du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) attendaient qu'Alassane Ouattara leur dise tout simplement : « Oui, j'accepte d'être votre candidat. » Mais le chef de l’État n’a répondu ni oui ni non et s'est donné quelques jours de réflexion. Comment expliquez-vous cette non-réponse ? Geoffroy-Julien Kouao : Je m'y attendais un peu parce que le président de la République s'inscrit dans une stratégie qui consiste à voir la réaction de ses principaux opposants qui sont Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo. Dans tous les cas de figure et selon toute vraisemblance, il est fort possible que le président Ouattara accède à la requête de ses militants. Mais si Alassane Ouattara n'a fait que reporter de quelques jours l'annonce de sa candidature, pourquoi n'a-t-il pas profité dimanche de ce grand rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de ses militants pour galvaniser son parti ? C'est vrai que les rencontres du samedi et du dimanche étaient une véritable démonstration de force politique pour le RHDP. Mais le président de la République a d'autres occasions. Souvenez-vous que, en 2020, c'est à l'occasion de son discours pendant la fête nationale, le 7 août, qu'il a annoncé qu'il serait candidat. Il peut rester dans cette logique. Alors, quand vous dites qu'Alassane Ouattara ne dévoile pas tout de suite son jeu parce qu'il attend les réactions de ses principaux adversaires, que voulez-vous dire par rapport notamment à Laurent Gbagbo et à Tidjane Thiam ? Vous savez très bien que Monsieur Laurent Gbagbo et Monsieur Tidjane Thiam sont pour l'instant disqualifiés de la course présidentielle. Et ils se sont mis ensemble en créant un front commun pour leur réinscription sur la liste électorale. Et dans la foulée, Monsieur Laurent Gbagbo a annoncé qu'il s'opposerait à un quatrième mandat du président Ouattara. Donc, si le président avait annoncé sa candidature hier dimanche, cela aurait donné du temps à Monsieur Thiam et à Monsieur Gbagbo pour mettre en place une stratégie politique consistant à faire pression sur le régime d'Abidjan. Vous savez que le front commun entre Monsieur Thiam et Monsieur Gbagbo obéit à une logique, celle de leur réinscription sur la liste électorale. Et s’ils arrivent à mobiliser assez d'Ivoiriens autour de leur combat, cela pourrait peut-être influencer le régime d'Abidjan. Voulez-vous dire qu'Alassane Ouattara attend éventuellement le dernier moment pour dévoiler son jeu et pour annoncer sa candidature afin d'empêcher ses adversaires de mobiliser leurs partisans ? Monsieur Alassane Ouattara, il est évident qu'il connaît la capacité de mobilisation de Laurent Gbagbo et aussi de Tidjane Thiam. Et évidemment, devant la démonstration de force opérée par son parti le samedi et le dimanche dernier, il s'inscrit dans une stratégie qui consiste à court-circuiter l'opposition sur ses propres bases. C'est-à-dire qu'en n’annonçant pas tout de suite sa candidature, il laisse l'opposition dans l'incertitude, c'est ça ? Oui. Ça lui permet de voir quelle stratégie celle-ci va mettre en place, puisque bientôt ce sera le début des parrainages. Pour qu'il y ait parrainage, il faut qu'il y ait des noms proposés. Or, pour l'instant, l'opposition ne veut pas présenter de plan B. Et si les parrainages commencent, si l'ouverture des dépôts de candidatures débute, peut-être que l'opposition serait dans l'obligation de proposer d'autres noms que ceux de Monsieur Thiam et de Monsieur Laurent Gbagbo. Ce qui permettrait à Monsieur Ouattara d'apprécier objectivement la situation et peut-être lui aussi de proposer un plan B. Alors ce plan B, justement, est-ce qu'un autre cadre du RHDP pourrait porter les couleurs du parti le 25 octobre prochain ? Et qui pourrait être cet autre responsable ? Oui, il y a d'autres cadres et le premier que je vois en tant qu’analyste politique et observateur, c'est le vice-président de la République, Monsieur Tiémoko Meyliet Koné. Il y a aussi d'autres personnalités comme l'ancien Premier ministre Patrick Achi. On peut aussi penser au gouverneur de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest...
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    7 m
  • Neila Tazi, fondatrice du Festival Gnaoua: «La culture doit être au top des priorités»
    Jun 21 2025

    Direction Essaouira, au Maroc, où s'est tenue du 19 au 21 juin la 26e édition du Festival Gnaoua, qui défend cette culture séculaire, cette transe thérapeutique qui lie le chant, la musique et la danse. Le festival est devenu au fil du temps un lieu de connexion, de débats importants à l’échelle du continent africain et bien au-delà. La fondatrice du Festival Gnaoua est notre Grande invitée Afrique. Neila Tazi répond aux questions de Guillaume Thibault, notre envoyé spécial à Essaouira.

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    5 m
  • Vers un accord de paix RDC-Rwanda le 27 juin: «Nous espérons que, cette fois-ci, ce soit la bonne»
    Jun 20 2025
    Un accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda est-il vraiment possible le 27 juin prochain ? « Oui, répond le ministre de la Communication du Congo-Brazzaville, car, cette fois-ci, il y a l'intervention d'une grande puissance, à savoir les États-Unis ». Thierry Moungalla, qui est à la fois ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement du Congo-Brazzaville, s'exprime aussi sur la présidentielle prévue dans son pays au mois de mars 2026. Le président Denis Sassou-Nguesso sera-t-il candidat à sa réélection ? De passage à Paris, Thierry Mougalla répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Ce mercredi 18 juin, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda se sont engagés à signer un accord de paix, le 27 juin prochain, lors d'une réunion ministérielle prévue à Washington, quelle est votre réaction ? Thierry Moungalla : Nous nous réjouissons de cette avancée qui nous paraît une avancée majeure. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'il est prôné un arrêt des hostilités, un désarmement des forces qui sont considérées comme rebelles et la possibilité d'aller vers la conclusion d'un accord de paix. Donc, nous, les pays voisins, nous nous réjouissons de cet accord et nous espérons que les différentes étapes qui semblent attendues soient franchies sans encombres. Et après 29 ans de guerre dans les Grands Lacs, vous croyez à une paix définitive ? Nous espérons que cette fois-ci, avec l'intervention d'une grande puissance comme les États-Unis, que cette fois-ci soit la bonne. Depuis deux mois, ce sont en effet les États-Unis et le Qatar qui font la médiation entre la RDC et le Rwanda. Est-ce que l'Afrique n'est pas marginalisée dans cette affaire ? Non. Je considère qu'objectivement, quand une maison brûle, tous ceux qui amènent des seaux d'eau pour éteindre l'incendie sont les bienvenus. Depuis un an, la location de 12 000 hectares de terre congolaise à une société rwandaise suscite beaucoup d'émotion à Brazzaville, mais aussi à Kinshasa, où beaucoup y voient le risque que l'armée rwandaise en profite pour ouvrir un deuxième front contre la RDC. Est-ce que c'est la raison pour laquelle vous venez d'annuler ce contrat foncier avec le Rwanda ? Non. Il faut que je précise en deux mots la situation. Il y a d'abord des accords d'État à État qui sont des accords de coopération bilatérale classiques. Ce sont des accords dans des matières essentiellement économiques. Ces accords ne sont pas remis en cause et ils n'ont aucune raison de l'être. Il y a, à côté de cela, des contrats ponctuels qui ont été conclus pour la relance de la production agricole dans des zones très riches. Ces accords ont été conclus avec des sociétés rwandaises. Et malheureusement, on a constaté leur caducité parce que les entreprises n'ont pas accompli les diligences qui étaient attendues d'elles. Et donc, naturellement, la condition de caducité a été mise en œuvre depuis le 8 décembre 2024. Et donc, comme vous le voyez, rien à voir avec le conflit que nous évoquions tout à l'heure. Il n'y avait là, il n'y a là absolument aucune connotation militaire. Et puis, d'ailleurs, comment voudriez-vous qu'il y ait des connotations militaires à ce type d'accord, alors que notre pays est situé à près de 1 500 kilomètres du théâtre des opérations concernées, c'est-à-dire l'est de la RDC et les confins du Rwanda ? En tout cas, les autorités de Kinshasa étaient inquiètes et elles vous l'avaient fait savoir. Nous échangeons régulièrement avec les autorités de Kinshasa. Je peux même vous dire que récemment, le ministre de l'Intérieur du Congo a eu l'honneur de rencontrer le président [de la RDC] Félix Tshisekedi. Et je suis certain que nous apportons au quotidien toutes les assurances de notre volonté de faire que ça se passe bien. La présidentielle au Congo, c'est l’année prochaine. Le président congolais Denis Sassou-Nguesso a le droit de se représenter, mais il est au pouvoir depuis plus de 40 ans. Est-ce que vous pensez qu'il pourrait envisager de laisser la place aux jeunes ? Bon, moi, je poserai la question plutôt dans l'autre sens. Aujourd'hui, nous sommes dans une grande stabilité. Nous avons un président de la République expérimenté. Je pense, je suis convaincu que le président de la République est celui qui va favoriser cette transition générationnelle dans la paix, dans la stabilité et dans la cohérence. Parce que quand on se précipite vers ce qui ressemble à un changement, on s'aperçoit bien vite que les mains inexpertes, à qui on confierait trop vite les choses, pourraient conduire le pays à l'impasse. Je souhaite que le président de la République soit candidat, mais ce n'est pas à l'ordre du jour au moment où nous nous exprimons, puisque nous sommes à neuf mois de l'élection présidentielle. Et le président a un mandat à ...
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