Politique, le choix de la semaine Podcast Por RFI arte de portada

Politique, le choix de la semaine

Politique, le choix de la semaine

De: RFI
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Chaque semaine, les reporters du service politique de RFI proposent une chronique de la vie politique détachée de l’actualité immédiate. Une chronique de reportage ou bien de décryptage, issue de leurs propres observations sur le terrain des leaders et de l’activité des partis qu’ils couvrent. La politique vue sous un angle original, pour éclairer parfois les coulisses, dresser des portraits ou bien approfondir un point d’actualité traité de manière plus factuelle à l’antenne.

France Médias Monde
Política y Gobierno
Episodios
  • Pourquoi le RN menace-t-il toujours de censure le gouvernement?
    Jun 29 2025

    Malgré les obstacles majeurs rencontrés par le Rassemblement National (RN) depuis la condamnation de Marine Le Pen, le parti s’efforce de maintenir sa présence sur la scène politique en se positionnant comme le principal opposant au gouvernement. Bien que le RN semble prêt à accorder un répit à François Bayrou cet été en s’abstenant de voter une motion de censure, il n’en demeure pas moins résolument menaçant, continuant d’exercer une pression constante sur l’exécutif.

    Tous les porte-parole du Rassemblement national (RN) annoncent un rendez-vous à l’automne pour l’examen du projet de loi de finances. Cette semaine, Marine Le Pen a accentué la pression sur le gouvernement dans une interview accordée à Valeurs actuelles. Elle critique les premières pistes budgétaires de François Bayrou, déclarant : « Les orientations de François Bayrou pour le prochain budget montrent qu’il suit la même voie que son prédécesseur, [Michel Barnier] ». Ces propos traduisent une volonté claire de mettre en difficulté le Premier ministre, qui recherche 40 milliards d’euros d’économies et appelle à des efforts de la part de tous les Français.

    Quel intérêt pour le RN de brandir la menace d’une censure ?

    La stratégie du RN, qui envisage une motion de censure, peut sembler paradoxale, car une dissolution de l’Assemblée nationale est désormais possible. À partir du 8 juillet, le président de la République recouvrira son pouvoir constitutionnel de dissolution. Cependant, une telle éventualité placerait Marine Le Pen dans une position délicate : bien qu’elle ait fait appel de sa condamnation à une peine d’inéligibilité, elle ne pourrait pas se présenter à d’éventuelles élections législatives anticipées. Malgré cela, les proches de la double finaliste de l’élection présidentielle se montrent confiants. En off, ils affirment : « En cas de législatives anticipées, Marine saisira le Conseil constitutionnel pour défendre son droit à se présenter. Et si cela lui est refusé, cela ne l’empêchera pas de pousser pour une censure, car notre priorité est de protéger les Français ».

    Le RN croit-il vraiment en une dissolution ?

    En réalité, le RN ne semble pas convaincu qu’une dissolution soit probable. Selon un proche de la présidente des députés RN, une telle décision serait contre-productive pour le président : « Ce serait se tirer une balle dans le pied. il subirait une lourde défaite et serait contraint à la démission ». Ainsi, le parti à la flamme privilégie la menace d’une censure sans chercher activement une nouvelle dissolution. Cette posture permet au RN de maintenir une opposition crédible tout en tenant compte des déboires judiciaires de sa leader. Cependant, rien n’est certain : le 9 juin 2024, personne, y compris le RN, n’avait anticipé la dissolution de l’Assemblée nationale.

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  • Bloc central: entre mésentente et zizanie
    Jun 22 2025

    C'est un bloc central qui n'a plus rien d'un bloc. Entre tensions, ambitions divergentes et désaccords stratégiques, l'ambiance est morose ce qui affaiblit l'unité macroniste à l'approche de 2027.

    Les sujets de friction sont nombreux. Proportionnelle, zones à faibles émissions (ZFE), interdiction du port du voile aux jeunes filles de moins de 15 ans.

    Entre Horizons avec Édouard Philippe, le Modem de François Bayrou et Renaissance de Gabriel Attal, depuis la dissolution le mariage s'est de plus en plus transformé en « cohabitation ». Dans cette maison commune du macronisme, chacun fait de plus en plus chambre à part. Et plus la présidentielle de 2027 approche plus les ambitions s'aiguisent dans chaque parti créant des fragilités dans la cohérence d'ensemble.

    Chacun tente de faire cavalier seul

    Gabriel Attal, Édouard Philippe, Gérald Darmanin. Trois personnalités qui appartiennent au bloc central et dont les envies de se présenter ne trompent personne et agacent au plus haut point aussi bien le président de la République que le Premier ministre. Des divergences idéologiques entre eux exacerbées par une querelle des ego. L'ancien Premier ministre Edouard Philippe s'est affiché il y a quelques semaines en Une de l'hebdomadaire Le Point avec un titre évocateur « Je suis en colère ». Il estime que tout va mal et livre un diagnostic sévère sur le pays, manière de prendre de la distance avec Emmanuel Macron et François Bayrou et alors même qu'il a déjà officialisé sa candidature pour 2027 il y a quelques mois. Gabriel Attal lui a surpris sa famille politique et ses alliés en proposant d'interdire le voile aux jeunes filles de moins de 15 ans. François Bayrou s'est immédiatement désolidarisé. Quant à Gérald Darmanin, il a annoncé il y a quelques semaines sans en informer grand monde de la création d'une prison de haute sécurité en Guyane provoquant la colère présidentielle.

    Ce bloc central peut-il tenir jusqu'en 2027 ?

    Prochain crash test, les municipales en 2026 dans moins d'un an et dont les prémices laissent déjà présager un éclatement de cette union dans la plupart des grandes villes. De mauvais augure pour la présidentielle ? En coulisses les politiques qui plaidaient et pensaient possible une candidature commune pour 2027 déchantent. On se dirige donc vers un morcellement et un proche d'Édouard Philippe le confiait, « s'il y a deux ou trois candidats macronistes et LR la droite et le centre mourront ». Un effacement au profit du RN et de la gauche que le Premier ministre tente d'éviter. Afin de recoller les morceaux du socle fissuré il a organisé trois dîners récemment avec les composantes du bloc central. Le Premier ministre a également le projet d'organiser une nouvelle réunion des chefs de parti. Ce serait seulement la seconde depuis sa nomination fin 2024. Reste à savoir si ces « agapes » seraient suffisantes pour sauver le mariage abîmé de la macronie.

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  • Les retraites, un dossier piégé pour François Bayrou
    Jun 15 2025

    Le conclave sur les retraites s'achève ce mardi. Selon la stratégie déterminée par François Bayrou, le dossier reviendra ensuite devant le Parlement, avec potentiellement un nouveau texte à étudier. Si les discussions entre les partenaires sociaux semblent avoir légèrement avancé ces derniers jours, le consensus n'est toujours pas trouvé et les oppositions comptent bien mettre la pression sur le gouvernement.

    La France Insoumise l'a déjà promis : elle déposera une motion de censure si la réforme Borne, passée en force il y a deux ans, n'est pas abrogée. La France insoumise se sent d'autant moins contrainte que la CGT, syndicat dont elle est le plus proche, a claqué la porte des discussions voilà des mois.

    À lire aussiRetraites : y a-t-il un problème français ?

    Mais une nouvelle fois, c'est le Parti socialiste qui pourrait s'ériger en arbitre. Le PS n'écarte pas de censurer le gouvernement Bayrou, mais son Premier secrétaire tout juste réélu, Olivier Faure, n'en fait pas une posture automatique. Il attend surtout l'épilogue des discussions entre partenaires sociaux. Proche du syndicat CFDT, qui négocie toujours avec le patronat, le parti à la rose pourrait s'accommoder de mesures sur la pénibilité, les carrières hachées, voire un changement de l'âge minimal de départ avec une pension complète sans avoir validé tous ses trimestres. La CFDT propose de le ramener à 66 ans au lieu de 67 actuellement. Mais « si c'est le statu quo, je ne vois pas comment on ne censure pas », estime un influent sénateur PS.

    François Bayrou affiche son optimisme

    Le Premier ministre l'a répété cette semaine, il croit « qu'il existe un chemin » vers un accord entre syndicats et patronat... et par là-même un moyen pour lui de s'éviter une motion de censure délicate. Le problème, c'est que des messages contradictoires venus de ses propres rangs ont émergé ces derniers jours. Son prédécesseur Edouard Philippe défend toujours l'idée de relever l'âge légal de départ mais aussi introduire une part de capitalisation, c'est-à-dire une épargne individuelle. L'idée fait son chemin dans les rangs macronistes, où le député Pierre Cazeneuve a par ailleurs indiqué vouloir déposer une proposition de loi relevant à 65 ans l'âge légal de départ à la retraite.

    Des pistes susceptibles d'embarrasser le Premier ministre

    Le Rassemblement National ne veut absolument pas en entendre parler de ces propositions alors qu'à gauche, le projet même de privatiser les retraites, même en partie, est vu comme un casus belli. Un cadeau empoisonné donc pour François Bayrou, car un changement de système impliquerait de trouver des financements pour organiser la transition. Or le Premier ministre a une mission, celle de faire des économies, 40 milliards sur le budget 2026. Les semaines qui s'annoncent pourraient donc se transformer en pente très glissante pour le gouvernement Bayrou.

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