Pourquoi les banques ont-elles plus financé les énergies fossiles en 2024? Podcast Por  arte de portada

Pourquoi les banques ont-elles plus financé les énergies fossiles en 2024?

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Selon le rapport annuel « Banking on Climate Chaos » publié il y a quelques jours, le financement des énergies fossiles par les banques a augmenté de 25 % l'an dernier. Une augmentation de 162 milliards de dollars par rapport à 2023.

Charbon, gaz, pétrole... Les projets financés par les banques sont multiples. Rien que pour l'année 2024, sur 65 banques étudiées, le rapport « Banking on Climate Chaos » parle de 869 milliards de dollars. Une grosse enveloppe qui peut aller vers de l'extraction par exemple, ou encore vers des infrastructures de transports. Plus précisément, et pour près de la moitié de cette somme, ce sont des financements vers des entreprises qui ont des projets d'expansion.

Le problème derrière cette augmentation des financements vers les énergies fossiles polluantes et émettrices de gaz à effet de serre, est que nos chances de limiter le réchauffement climatique s’amoindrissent. Pourtant en 2021, beaucoup de banques avaient annoncé soutenir les objectifs de neutralité carbone lors de la COP 26. Depuis, le financement global des combustibles fossiles était en baisse.

Volonté politique et taux d’intérêt

Selon l’ONG Reclaim Finance, ce constat peut s’expliquer par un contexte global de retour en arrière des autorités publiques et des acteurs financiers. On peut parler par exemple de la Commission européenne qui a proposé de repousser l'application de certains textes du Green Deal (Pacte Vert). Aux États-Unis, le retour de Donald Trump et sa politique pro énergies fossiles peut aussi jouer.

Autre élément d’explication : les taux d'intérêt. Pendant plusieurs années, ils étaient remontés et pouvaient peut-être dissuader les entreprises du secteur pétrolier ou gazier à avoir recours aux banques, d'autant que les grandes entreprises faisaient des superprofits grâce à la flambée des cours. Mais l'an dernier, les intérêts étaient plus intéressants pour elles.

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Dans le rapport « Banking on Climate Chaos », c'est la banque JP Morgan qui arrive en première position avec 53,5 milliards de dollars de soutien aux énergies fossiles l’an dernier. On retrouve juste derrière Bank of America et Citigroup. Dans les arguments pour se défendre, certaines banques affirment financer en parallèle la transition et le développement durable. Mais « ce n'est pas la bonne méthode » explique Lucie Pinson, Directrice de l'ONG Reclaim Finance qui a travaillé sur le rapport : « Dans tous les cas, ça ne suffit pas de financer du renouvelable pour être dans une bonne direction. Il faut vraiment réduire les financements aux énergies fossiles progressivement, en commençant dès maintenant par un arrêt des financements à l’expansion – au développement – de nouveaux projets, de charbon, de gaz et de pétrole. »

Contraindre les banques

Selon Lucie Pinson - Directrice de l'ONG Reclaim Finance – la solution est de contraindre les banques à agir : « Les banques ont continué "business as usual" malgré les grandes promesses qu’elles ont pu faire sur le climat. Donc il va falloir que des acteurs interviennent, que les parties prenantes des banques se mobilisent pour pousser les banques, contraindre les banques à agir que ce soit à travers l’adoption de mesures réglementaires ou à travers la mobilisation des autorités de supervision… » Et les acteurs qui doivent se mobiliser sont multiples, explique l'ONG : société civile, clients, actionnaires, et bien sûr, les autorités publiques.

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