Salon du Bourget à Paris: Medicaero, l’ONG qui livre des médicaments par avion à Madagascar Podcast Por  arte de portada

Salon du Bourget à Paris: Medicaero, l’ONG qui livre des médicaments par avion à Madagascar

Salon du Bourget à Paris: Medicaero, l’ONG qui livre des médicaments par avion à Madagascar

Escúchala gratis

Ver detalles del espectáculo

Acerca de esta escucha

Record d'affluence battu cette année au Salon de l'aviation à Paris. L'un des stands les plus originaux sur le tarmac du Bourget était celui de Medicaero. L'Association humanitaire se compose de pilotes et médecins bénévoles. Depuis 10 ans, leurs petits avions transportent des médicaments dans les zones les plus reculées de Madagascar, au sud-est de l'Afrique. Le docteur Jean-Jacques Dumesnil en est le fondateur. RFI : vos avions transportent des médicaments et du matériel médical à Madagascar. Pourquoi Madagascar ? Jean-Jacques Dumesnil : C’est un pays au sud-est de l’Afrique où les besoins sont importants et où il y a énormément de gens malades. Et aussi beaucoup de zones sans routes praticables. Nos appareils se posent très bien en brousse et sur les chemins isolés et grâce à nos pilotes, dans toutes les conditions météorologiques. Sans les soins d’urgence, beaucoup de gens risquent de mourir alors que leur maladie peut se guérir. Quelle maladie soignez-vous en priorité ? Madagascar, comme beaucoup de pays africains, est touché par les maladies des yeux. Nous avons une priorité sur la cataracte qui rend les gens aveugles et qui finit par les faire mourir plus tôt qu’ils ne devraient. Il nous est arrivé de transporter des femmes enceintes vers la capitale à Antananarivo, lorsque l’accouchement fait courir un risque de mort pour la maman ou le bébé. J’ai déjà opéré également des enfants avec des problèmes de malformations nerveuses dans les bras et les mains, mais ce n’est pas de la grosse chirurgie. Rencontrez-vous des difficultés pour convaincre les patients de se faire soigner ou de se faire transporter vers les villes ? Oui ! Cela est arrivé, mais surtout à nos débuts. Nous avons compris et corrigé le problème en incluant des chefs de village pour leur expliquer ce que nous faisons et les guérisons que nous sommes capables d’apporter. Mais il arrive, c’est vrai, que du jour au lendemain, certains de nos patients ne reviennent plus, et cela, sans explications. Nos efforts portent là-dessus : le dialogue culturel lié à la santé et aux transports nécessaires. Comment imaginez vos avions ? Ils sont capables de se transformer en salles d’opérations de chirurgie ? Non ! Mais grâce aux progrès techniques, nous installons un mini-hôpital, avec du matériel de premiers secours devant l’avion qui est ainsi capable d’accueillir les patients. Nous sommes alimentés à l’énergie solaire donc en respect de la nature. De plus, nous avons la capacité de désinfecter l’eau que nous prélevons dans les rivières ou les marigots les plus proches des endroits où nos avions atterrissent. Au Salon International de l'aéronautique et de l'espace, vous avez fait appel aux dons pour pouvoir franchir un cap, celui de l’avion médical que l’on appelle avion-hôpital, expliquez-nous ! C’est un prototype d’appareils où là, nous ferions des opérations chirurgicales directement dans l’appareil. Ce type d’avions existe déjà, mais reste très cher. C’est pourquoi nous avons besoin de dons. Avec un avion-ambulance, nous serions plus à même d’assurer de soins de proximité tout en respectant la volonté des villageois de se faire soigner près de chez eux. Dans le domaine de la santé, on parle beaucoup des drones transporteurs de médicaments, vous utilisez ce genre d’engins ? Là encore, comme l’avion-hôpital, ce sont de fabuleux engins, mais qui sont trop chers pour Medicaero. Avec des drones médicaux, il est possible de parcourir jusqu’à 1 000 km avec des charges de 150 kg de médicaments. Ils sont aussi très utiles si une urgence nécessite des poches de sang. Les températures sont froides et les drones en vol ne s’échauffent pas. Ce sont vraiment des appareils idéaux pour le transport médical. Dans quels pays envisageriez-vous pour transporter des médicaments et soigner à l’avenir ? Nous réfléchissons à des pays où la situation politique est stable et où il n'y a pas de guerre. Dès que ce sera possible, j’aimerais travailler au Gabon ou en République démocratique du Congo (RDC). À lire aussiMadagascar: des sources médicales contestent l'empoisonnement défendu par les autorités lors du drame d’Ambohimalaza
Todavía no hay opiniones