Episodios

  • En visite dans le Paris Noir
    Jun 29 2025

    Depuis 2013, Kevi Donat emmène touristes français et anglophones sur les traces de l’histoire et de la présence noire dans la capitale. Suivez le guide !

    Dans la capitale la plus visitée au monde, pendant longtemps, c’est le narratif des Afro-américains ayant trouvé ici refuge, loin de la ségrégation qui a dominé et qui se racontait aux touristes, états-uniens notamment. Avec pour bande son, Joséphine Baker et ses deux amours: son pays et… Paris.

    Avec ses visites du «Paris Noir», de la Rive Gauche à Pigalle en passant par les bords de Seine, Kévi Donat va plus loin. Ce diplômé de Sciences Politiques né en Martinique, s’attache à replacer Paris dans son passé de capitale d’un empire colonial et esclavagiste, avec ses figures, ses statues, ses noms de rues, partout présentes à Paris.

    En particulier dans la dernière visite qu’il a initiée, la Seine Noire, où Kévi s’empare de figures politiques noires encore trop méconnues, les replace dans un contexte encore colonial en France, à la première moitié du XXème siècle. Entre le Palais Bourbon et la place de la Concorde, il aborde au passage la question de la statuaire contestée qui, depuis l’onde de choc du mouvement «Black Lives Matter» en 2020, a trouvé un écho dans les médias nationaux et internationaux.

    On le sait, Paris raconte l’histoire de la France, mais encore faut-il en révéler les coins sombres, maintenus dans l'ombre ? ; ce que fait brillamment Kévi, une tablette truffée de références bibliographiques et de visages noirs en main, de l’esclavage à la colonisation jusqu’aux décolonisations.

    Dans sa visite, il nous invite aussi à réfléchir aux statuts des Outre-Mer, au «colorblind», français en l'occurrence, une forme de cécité à la couleur ou «aveuglement racial», un concept notamment développé par des chercheurs américains. Ce faisant, il retourne pour ainsi dire le miroir «décolonial» à une France universaliste héritée des Lumières, qui peine encore aujourd’hui à assumer son passé colonial et qui a tendance à croire que le combat anti-raciste est derrière elle.

    En savoir plus :

    - Sur les visites guidées «Le Paris Noir» de Kévi Donat. En anglais et en français. Pensez à réserver en avance

    - Sur son livre «Le Paris noir» sorti en juin 2025 aux Éditions Faces Cachées

    - Sur le podcast «Dans la bibliothèque du Paris Noir» lancé par Kevi Donat avec la Fondation pour la mémoire de l’esclavage

    - Sur l’exposition «Le Paris Noir» proposée par le Centre Pompidou à Paris, jusqu’au 30 juin 2025

    - Sur les voyages sonores que nous avons déjà menés sur les traces de la présence noire à Montréal, Rome, Berlin ou encore Bruxelles.

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  • Chamonix, l’appel des montagnes
    Jun 22 2025
    Rencontres au sommet, à l’occasion du Chamonix Film Festival, autour de la montagne, un terrain de jeux et d’enjeux pour les grimpeurs et passionnés du monde entier. Connue pour être la capitale mondiale de l’alpinisme, la ville de Chamonix a accueilli pour la cinquième année le Chamonix Film Festival, qui s’est tenu à la mi-juin au pied du Mont-Blanc, plus haut sommet d’Europe et point culminant des Alpes, réunissant passionné.e.s de montagne et d’aventure : réalisateurs-réalisatrices, alpinistes et grimpeurs-grimpeuses de tous bords. En 2019, l’alpinisme a été classé au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco ; car la montagne est une culture à part entière, un monde d’altitude, de neige et de roche où la manière de se mouvoir, d’appréhender son environnement, de vivre, écrire les éléments sont singuliers, à part. Les figures historiques, les pionniers passés par Chamonix, y ont laissé des traces et transmis des valeurs propres à la montagne. Terrain de jeu des alpinistes, la montagne est aussi un terrain d’enjeux sociétaux, économiques ou environnementaux, à commencer par le réchauffement climatique. En haute montagne, parmi des glaciers qui reculent et des roches qui s’effondrent, la hausse des températures est encore plus significative qu’en contrebas et elle se vit au quotidien. De plus en plus de récits, de films et de grimpeurs s’emparent d’ailleurs de cette question, conscients que la montagne est fragile et en première ligne. Autre enjeu : l’accès aux sommets. En effet, depuis que l’alpinisme ou les sports d’hiver se sont développés dans les Alpes ou ailleurs, force est de constater que la montagne est devenue un espace de privilèges, masculin souvent, de blanchité aussi, un domaine d’altitude réservé à ceux qui ont les moyens de l’arpenter, de s’y projeter. Mais des passionné.e.s cherchent à la partager, perpétuant ainsi cet idéal, né à l’après-guerre en France, d’une montagne pour tous et toutes. Car les gens de montagne le savent, pour y avoir grandi ou s’y être trouvé : la montagne fait du bien ; elle est un environnement précieux, un refuge naturel qui soigne le corps et l’âme, loin du fracas du monde. Avec : La grimpeuse et ex-championne d’escalade Liv Sansoz, qui a notamment achevé, en 2018, son rêve de gravir les 82 sommets des Alpes de plus de 4 000 mètres. Récemment, elle s’est envolée du deuxième plus haut sommet du monde, le K2, en parapente biplaceL’alpiniste prodige Benjamin Védrines, âgé de 32 ans, qui affiche un palmarès insolent de premières en montagne, comme à l’été 2024 avec le record d’ascension du K2 sans oxygène ou, plus récemment, la première ascension en solo et en hiver de la voie BASE des DrusLe réalisateur français et fondateur du Chamonix Film Festival Christophe Raylat. À lire aussiAlpinisme : la prouesse de Liv Sansoz qui a gravi le K2 sans oxygène et en duo En savoir plus : Sur le Chamonix Film Festival qui s’est tenu à la mi-juin à ChamonixSur Chamonix, capitale mondiale de l’alpinismeSur Benjamin Védrines, le champion français de la grimpe et parrain du FestivalSur Liv Sansoz et son film K2 mon amour, prix du Public au Chamonix Film FestivalSur les Éditions Guérin, basées à Chamonix, qui publient, depuis 30 ans, récits de montagne et d’alpinisme. À écouter aussiAlpinisme: la voie des cimes
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  • On the road avec Sylvain Prudhomme
    Jun 15 2025

    Dans « Coyote », Prix Nicolas Bouvier au dernier Festival Étonnants Voyageurs, l’écrivain français nous embarque en road trip le long de la frontière entre le Mexique et les États-Unis, le pouce levé mais surtout à l’écoute des autres.

    Longtemps après son retour, Sylvain Prudhomme a continué d’être hanté par le voyage en autostop sur près de 2 500 km, qu’il avait réalisé le long de la frontière américano-mexicaine, en 2018 pour la revue française « America ». Quelques années plus tard, il a alors décidé de rouvrir ses carnets et de nous livrer un récit de non-fiction hybride, mêlant notes personnelles, polaroïds et paroles recueillies sur la route auprès d'automobilistes, mexicains surtout, qui ont bien voulu le prendre en stop. En route, chacun.e se livre à sa guise, dans d’épatants monologues reconstitués par l’auteur, où l’on devine en creux la présence et l’écoute pudique de l’écrivain qui sait s’effacer devant son sujet : la frontière et ceux qui la vivent, la côtoient, l’éprouvent.

    Même si, de Tijuana côté Pacifique jusqu'au poste-frontière de Matamoros, non loin du Golfe du Mexique, le mouvement et la route sont partout présents, « Coyote » se tient loin du récit de voyage, du genre autocentré. Il se lit, s’écoute comme un collage, choral et sensible, au sujet d'un territoire désertique hanté par le mur de Trump, son absurdité et sa violence ; hanté aussi par les représentations héritées du cinéma, américain notamment. À ces représentations, l’écrivain oppose la force du témoignage, la complexité du réel, où la frontière se révèle un monde en soi, un entre-deux qui sépare autant qu'il relie. Alors, dans l’habitacle des voitures et des intimités qui s’y racontent, le lecteur devient passager et l’écrivain passeur.

    Avec Sylvain Prudhomme, écrivain français et auteur d’une dizaine de romans.

    À lire :

    - « Coyote ». Sylvain Prudhomme. Éditions de Minuit. 2024

    - « Par les routes ». Sylvain Prudhomme. Éditions Gallimard. 2019

    - « Les Grands » Sylvain Prudhomme. Éditions Gallimard. 2014.

    En savoir plus :

    - Sur le Festival Étonnants Voyageurs qui s’est tenu du 7 au 9 juin 2025 à Saint-Malo en France

    - Sur le Super Mama Djombo, orchestre mythique de Guinée-Bissau auquel a rendu hommage Sylvain Prudhomme dans son livre « Les Grands ». Quelques articles dans le site Pan African Music

    - Sur James Agee, auteur de « Louons maintenant les grands hommes », récit méticuleux, total et à hauteur d’homme(s) sur la vie des métayers du vieux Sud américain en 1936. Une référence pour Sylvain Prudhomme.

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  • Dans le sillage d’Anita Conti
    Jun 8 2025

    Alors que la 3è conférence des Nations unies sur l’Océan se tient à Nice du 9 au 13 juin 2025, il faut plus que jamais écouter, réécouter cette grande voix des océans qu’était Anita Conti.

    Née à l’aube du XXè siècle, cette pionnière de l’océanographie moderne, également photographe, vidéaste et écrivaine française, a sillonné les mers du monde en quête de sciences, d’images, de mots et surtout d’horizons. Et suivre le sillage d’Anita Conti, c’est instantanément sentir un vent de liberté souffler, charriant avec lui les mots « avant-garde », « poésie » ou « engagement », mêlés aux intonations enjouées, à jamais gravées dans les archives radiophoniques françaises, de celle que l’on surnommait la Dame de la mer.

    Anita Conti, née Caracotchian, a donc traversé son siècle avec une détermination sans faille, seule femme à bord des bateaux de pêche, que ce soit des chalutiers terre-neuvas dans l’Atlantique Nord ou des pirogues des mers chaudes, pendant ses dix années passées en Afrique de l’Ouest. Tour à tour relieuse d’art, journaliste, scientifique, résistante engagée sur les démineurs en 1939, écrivaine, lanceuse d’alerte sur les dégâts de la surpêche industrielle ou précurseure notamment de l’aquaculture, Anita Conti a inspiré des générations d’enfants de la mer.

    À ceux qui lui demandaient si elle était un garçon manqué, Anita Conti répondait : « Non, je suis une femme réussie ! » ; une femme qui jusqu’à son dernier souffle, en 1997, à l’âge de 98 ans, va s’attacher à donner une voix aux océans et à ceux qui les peuplent et en vivent…

    Un reportage de Céline Develay-Mazurelle et Laure Allary, initialement diffusé en février 2025.

    En savoir plus :

    - Sur la 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan qui se tient du 9 au 13 juin 2025 à Nice

    - Sur Les Pêcheries de Fécamp qui avaient imaginé en 2024 l’exposition « Anita Conti, la Dame aux semelles de vent »

    - Sur le Fonds Anita Conti conservé par les Archives de Lorient depuis 2003. Il se compose d'archives papier, d'environ 40 000 photographies, des centaines d'objets et d’une bibliothèque de 1 800 ouvrages.

    - Sur Laurent Girault-Conti, fils adoptif d’Anita qui œuvre, depuis des décennies, à transmettre l’œuvre, la vie et le message d’Anita. Il a notamment publié le très bel ouvrage « Anita Conti et la Bretagne »

    - Sur les ouvrages d’Anita Conti paru en France aux Éditions Payot.

    À lire :

    - « Racleurs d’océans ». Anita Conti. Éd. originale 1953. Petite Bibliothèque Payot 2017

    - « Géants des mers chaudes ». Anita Conti. Éd. originale 1957. Petite Bibliothèque Payot 2021

    - « Le carnet Vikings. 70 jours en mer de Barents ». Anita Conti. Éditions Payot 2018

    - « L’océan, les bêtes et l’homme ou l’ivresse du risque ». Anita Conti. Éditions Payot 2019

    - « Anita Conti et la Bretagne ». Laurent Girault-Conti. Éditions Filigrane 2021

    - « Anita Conti ». Catell et Bocquet. Une biographie dessinée parue chez Casterman. 2024

    - « Anita Conti, la Dame aux semelles de vent », le catalogue de l’exposition des Pêcheries de Fécamp. 2024.

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  • L’Orient pas si Express
    Jun 1 2025

    Itinérance ferroviaire de Paris à Istanbul, sur le tracé historique de l’Orient-Express. Une éloge de la lenteur et du voyage en train, avec beaucoup d’escales.

    Paris-Munich-Vienne-Budapest-Bucarest-Istanbul : c’est le trajet historique de l’Orient-Express inauguré en 1883. Parti pour la première fois depuis la gare de l’Est à Paris, ce train de légende va ouvrir les portes de l’Orient, rapprocher les cultures et les hommes. À l’époque, certains commentateurs allaient même jusqu’à dire que le Bosphore était devenu la banlieue de Paris. L’avion n’en était alors qu’à ses balbutiements et quatre pour rejoindre directement Constantinople et cet Orient rêvé, fantasmé, c’était une vraie révolution ! Jusqu’en 1977, ce train mythique, luxueux, va embarquer toute une aristocratie européenne en mal de grands voyages et d’écrivains en quête de sensations. Aujourd’hui, au XXIe siècle, alors que le train revient en force et que les voyageurs s’interrogent sur l’impact carbone de leurs mobilités, il aura fallu aussi quatre jours à Sibylle d’Orgeval, notre reporter, pour rejoindre les rives du Bosphore, après de multiples escales, de rencontres inattendues, d’images furtives et de changements de train : six au total. Prenez votre billet, embarquement immédiat sur l’Orient pas si Express…

    Un voyage sonore de Sibylle d’Orgeval initialement diffusé en mars 2024.

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  • Socotra, l’île oubliée
    May 25 2025

    Perdu dans l’océan Indien, entre les côtes yéménites et somaliennes, l’archipel de Socotra fascine tous ceux qui s’y aventurent. Parmi eux, le reporter français Quentin Müller qui vient de publier un singulier récit de voyage, journalistique et géopolitique. Une ode aussi, sensible, à la grande île décidément magnétique.

    Dans le monde, il est des lieux où les superlatifs peinent à dire la force des éléments, la puissance des paysages et des solitudes qu'on y rencontre… L’archipel yéménite de Socotra, situé dans la mer d’Arabie, à l’entrée du Golfe d’Aden, est de ceux-là. Depuis des siècles, des millénaires, les relations qui en ont été faites par les voyageurs, de Marco Polo à Pline l’ancien ou Ibn Battûta ont suscité bien des légendes, faisant de Socotra et ses montagnes le lieu d’origine du phénix sacré, un repaire de pirates ou de sorciers, un jardin d’Eden voire une île cannibale.

    Aujourd’hui, même si la guerre du Yémen et la géopolitique tourmentée de la région ont rattrapé ces terres rocailleuses, isolées et longtemps peuplées de bédouins réfugiés dans ses grottes, on dit encore de son île principale, sanctuaire de fascinants arbres dragon, balayée par les vents et les tempêtes, qu’elle est «extraterrestre».

    «Le paysage est un état d’âme», disait Victor Hugo, parce qu’il n’existe, peut-être, que dans les yeux de celui ou celle qui le regarde… Aujourd’hui, c’est donc à travers le regard singulier, sensible, précis d’un spécialiste français de la péninsule Arabique et grand amoureux du Yémen, Quentin Müller, que nous allons voyager et regarder Socotra. Le reporter nomade vient de publier en France «L'arbre et la tempête» : un récit personnel, entre quête et enquête, qui replace l’île au cœur d’enjeux géopolitiques majeurs, complexes et qui s’attache surtout à rendre plus proche et plus humaine cette île oubliée du reste du monde. Sauf peut-être de ceux, qui comme lui, un jour, en ont rêvé et y sont allés…

    À lire :

    - «L’arbre et la tempête. Socotra, l’île oubliée», de Quentin Müller. Éditions Marchialy. 2025

    - Sur le classement au Patrimoine mondial de l’humanité, de Socotra par l’Unesco

    - Sur l’arbre dragon de Socotra, un reportage de Quentin Müller pour le Monde diplomatique

    - «Voulez-vous que je vous raconte le Socotra d’autrefois?», un article sur l’histoire de Socotra perçu comme un lieu d'exception. 2011. Par l’anthropologue française Nathalie Peutz.

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  • La Fille du grand hiver
    May 18 2025

    On file tout au nord du monde, en expédition sur un traîneau à chiens, quelque part sur l'inlandsis du Groënland. À sa tête, une femme, une grande exploratrice méconnue : Arnarulunnguaq.

    Arnarulunngaq est un nom qui ne vous dit sûrement rien et pourtant, cette exploratrice inuite, née à la fin du XIXè siècle est un monument à sa manière…

    Dans son sillage et celui du traîneau qui file dans le Grand Nord, on retrouve tout un pan de l’histoire de l’exploration de ces confins arctiques, la vie rude, impressionnante de ceux qui les peuplent, une déesse de la mer aux doigts coupés, le mythe de Thulé ou l’illustre anthropologue danois à l’âme aventureuse : Knud Rasmussen, avec l’horizon glacé, à perte de vue…

    De 1921 à 1924, Arnarulunngaq a participé à la célèbre cinquième expédition de Thulé de Knud Rasmussen, qui va les emmener, sur près de 3 ans, de Ummannaq au détroit de Béring, à travers l’Arctique canadien jusqu’en Alaska. Cette mission épique et héroïque va permettre de comprendre l’origine du peuple inuit, mais aussi de rassembler une collection de près de 20 000 artefacts, qui aujourd’hui représente l’une des plus grandes collections au monde sur les peuples de l’Arctique, désormais dans les musées danois.

    Cette semaine, on part pour un voyage polaire et littéraire, où une fois n’est pas coutume, une femme, qui plus est autochtone, est au centre, avec la navigatrice et écrivaine française Isabelle Autissier, qui voyage, cabote régulièrement dans ces contrées. Elle vient de publier en France aux Éditions Paulsen « La Fille du grand hiver », un récit romancé qui nous raconte la destinée à la fois extraordinaire et terriblement humaine d’Arnarulunngaq, une femme qui, un jour, a percé le plafond de verre ou plutôt de glace…

    En savoir plus :

    - Sur Arnarulunngaq, le site de visitgreenland met en lumière cette héroïne. En anglais

    - Sur la célèbre 5e mission de Thulé de Knud Rasmussen. En anglais

    - Sur « La Fille du grand hiver » d’Isabelle Autissier, paru aux Éditions Paulsen

    - Sur Ada Blackjack, une autre femme inuite au destin extraordinaire, surnommée la survivante de l’Arctique ou la « Robinson Crusoé au féminin ». Le livre de Jennifer Niven, préfacé par Isabelle Autissier, est paru aux Éditions Paulsen.

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  • À Lorient, berceau de la Compagnie des Indes
    May 11 2025
    La cité portuaire bretonne porte en elle l’histoire de cette grande aventure du commerce du lointain, vers l’Asie, au XVIIe et XVIIIe siècle. Une aventure commerciale, maritime, politique, coloniale et esclavagiste. En 1664, quand l’intendant de Louis XIV, Jean-Baptiste Colbert décide de la création de la Compagnie des Indes orientales, la France arrive en retard dans la compétition commerciale à laquelle se livrent déjà les grandes puissances européennes du XVIIe siècle. Les Portugais qui ont franchi le Cap de Bonne Espérance en 1488 ont ouvert la voie des Indes par la mer et, dix ans plus tard, Vasco de Gama rejoint Calicut en 1498. Dans leur sillage, arrivent ensuite les vaisseaux britanniques ou néerlandais qui fonderont ensuite, au début du XVIIe siècle, de puissantes compagnies de commerce. Car eux aussi, cherchaient à s’affranchir des voies terrestres sur les routes de la soie, afin d’établir des comptoirs et développer ce négoce, le « plus riche commerce du monde », disait-on. L’Orient, l’Asie, les Indes sont alors des terres qui fascinent, perçues comme des contrées lointaines d’abondance, de pierreries, d’étoffes ou d’épices.En France, la première Compagnie des Indes (il y en aura trois successives) sera donc royale et bénéficie de multiples privilèges : monopole du commerce avec l'Orient, droit de propriété des terres occupées, droit de justice souveraine, d’armer des bateaux de guerre ou droit d’esclavage, etc… Son siège sera établi à Lorient, en Bretagne, une ville qui va naître et se développer avec la Compagnie jusqu’à devenir la porte vers l’Orient, auquel elle doit d’ailleurs son nom. Aujourd’hui, face à la mer, sur le site magnifique de la Citadelle de Port-Louis, le musée de la Compagnie des Indes, ouvert en 1984, retrace cette histoire complexe, mais fondatrice. Dans ce musée truffé d’étoffes, de cartes anciennes, de maquettes de bateaux ou de porcelaines, on raconte donc les épopées maritimes à bord des gros navires de la Compagnie des Indes, les marchandises convoitées et l’économie Monde déjà très concurrentielle au XVIIe siècle.Mais derrière ces longs voyages aux parfums d’aventure et d’exotisme, se dessinent des logiques de compétition et de prédation telles que l’homme deviendra une marchandise comme les autres. Le système esclavagiste et plantationnaire, notamment dans les Mascareignes soit l’île de La Réunion, Rodrigues et Maurice, faisait, en effet, partie intégrante du fonctionnement de la Compagnie fondée par Colbert, par ailleurs à l’origine du Code noir. Lorient sera donc un port négrier, le premier de France même, pendant une courte période de monopole… Déployées sur tous les continents, les compagnies européennes de commerce vont semer les graines de la mondialisation, ouvrant la voie à une société de consommation où les produits sont fabriqués aux quatre coins du monde, à commencer par la Chine, aujourd’hui justement en guerre commerciale avec les États-Unis…► Un reportage de Céline Develay-Mazurelle avec Laure Allary.En savoir plus Sur la destination Lorient Bretagne Sud et préparer votre voyage Sur le musée de la Compagnie des Indes de LorientSur l’ouvrage de référence Les compagnies des Indes de Gérard Le Bouëdec et Philippe Haudrère, réédition augmentée, Rennes, Editions Ouest-France-Edilarge, mai 2024Sur Lorient, la compagnie des Indes et l’esclavage, un article de Jacques Chérel, 2018Sur la Compagnie des Indes et l’île Bourbon- La Réunion, un article de Philippe HaudrèreSur les indiennes de traite, un article de Krystel Galdé, 2018Sur Le café, plaisir au goût d’amertume, une exposition au musée de la Compagnie des Indes, 2022
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