Un « petit livre » pour « sauver l’information de l’emprise des milliardaires » Podcast Por  arte de portada

Un « petit livre » pour « sauver l’information de l’emprise des milliardaires »

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Olivier Legrain, un millionnaire français mécène de la presse indépendante, cosigne avec le journaliste Vincent Edin un livre intitulé Sauver l’information de l’emprise des milliardaires (Payot, 2025). Dans L’atelier des médias, tous deux détaillent la mainmise d’une dizaine d’oligarques, en France, sur les secteurs de la presse et de l’édition. Ils avancent aussi des pistes de solutions face au péril que cette situation fait peser sur la démocratie française.

L'entretien débute par la présentation du livre Sauver l'information de l'emprise des milliardaires, publié par l'éditeur français Payot en mai 2025.

Olivier Legrain, millionnaire français et mécène de la presse indépendante, et Vincent Edin, journaliste indépendant, y décrivent la « concentration inédite des médias français » aux mains de « 10 milliardaires qui accaparent à eux seuls 90 % des ventes de quotidien nationaux, 55 % de l'audience des télévisions et 40 % de celle des radios ». Olivier Legrain explique cette concentration par un « capitalisme d'influence » et une « guerre culturelle et idéologique ». Il affirme que pour ces milliardaires, « perdre de l'argent est complètement secondaire ».

Les menaces sur la démocratie et la qualité de l'information

Olivier Legrain exprime son inquiétude et sa révolte face à cette situation, prévenant d'un « risque très important » de « vrai basculement dans notre pays » lors de la présidentielle de 2027. Il dénonce une « information à bas coût » qui « bafoue » la Charte de Munich. Vincent Édin critique le manque de fermeté du régulateur français des médias (l'Arcom), soulignant que les chaînes de Vincent Bolloré ont été « sanctionnées 52 fois pour manquement à leurs obligations à la déontologie journalistique » sans interdiction temporaire d'émettre.

Le projet d'une Maison des médias libres à Paris

Olivier Legrain, multimillionnaire, affirme que l'achat de médias n'est « absolument pas [sa] philosophie ». Il se considère comme un citoyen engagé, utilisant son patrimoine pour « la liberté de la presse, le côté pluraliste » et l'accueil des réfugiés en France. Depuis une décennie, Olivier Legrain a accompagné financièrement plus de 50 médias indépendants.

Son projet de la Maison des médias libres, situé au 70 boulevard Barbès à Paris, représente un investissement de 25 millions d'euros pour 4 500 m² et 350 postes. L'objectif est de « créer de l'émulation » et des « synergies » entre les médias indépendants, leur permettant de mutualiser des fonctions et de « créer une puissance de feu supplémentaire ». Vincent Edin perçoit ce lieu comme un « petit phalanstère qui protège les médias indépendants » et un moyen de « se rassembler pour pas se faire écraser ». L'ouverture est espérée durant l'année 2027.

Pistes de solutions et réformes

Les auteurs plaident pour « changer les lois » afin d'interdire à un milliardaire de posséder plus d'un média, souhaitant qu'ils « ne fasse plus système ». Ils proposent un renforcement des sanctions pour les manquements à la déontologie et une distribution plus proportionnelle des aides à la presse. Olivier Legrain souligne l'importance de « sanctuariser le service public de l'information » et milite pour un « droit d'agrément » des journalistes sur la nomination de leur directeur de la rédaction. Vincent Édin plaide pour généraliser l'éducation aux médias (EMI) à tous les âges, car l'information est un « bien commun » et non une marchandise.

Un combat pour le pluralisme et la démocratie

Olivier Legrain explique qu'ils se bat pour que « la science, les faits, les sources fiables soient débattues sans être considérés comme des opinions comme les autres », et pour « sauver le pluralisme de l'information ». Pour lui, l'information, la justice et la science sont « les trois combats fondamentaux pour une démocratie ». Il conclut en citant Jacques Kayser (1955) : « L'information, au lieu d'être un bien commun au service des peuples tend à devenir une marchandise livrée aux lois du profit. »

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