• Au Maroc, la percée des reconversions professionnelles

  • Jan 10 2025
  • Length: 2 mins
  • Podcast

Au Maroc, la percée des reconversions professionnelles

  • Summary

  • Dans la société marocaine, la sécurité de l’emploi prime lors de l’orientation professionnelle. C’est le Graal des jeunes actifs, prêts à de nombreux sacrifices pour y parvenir. Pourtant, certains ne s’y retrouvent plus aujourd’hui et ont décidé de privilégier d’autres critères dans le choix de leur activité, quitte à changer totalement de carrière. La reconversion professionnelle fait son chemin au Maroc.

    De notre correspondant à Casablanca,

    Il avait des chiffres plein la tête, désormais ce sont des plans de maison, de meubles qui occupent ses pensées. Les mots sortent encore difficilement de sa bouche, Sofiane est décorateur d’intérieur : « J'ai 35 ans et je suis décorateur d'intérieur. C'est drôle de dire ça, confie Sofiane. Je pense que c'est la première fois que je dis ça. C'est la première fois que je me présente comme ça. »

    Il y a quelques mois, il a abandonné un emploi salarié bien payé et s’est lancé, à son compte, dans une activité qui n’avait rien à voir avec ses diplômes. « Je faisais de la comptabilité, j'ai une formation de comptable et de gestionnaire, témoigne-t-il. J'ai pratiqué durant sept ans. La vérité, c'était que ça devenait de plus en plus pénible de se lever, d'aller vers un travail ou un métier qui ne te définissait vraiment pas. En gros, je n'étais pas heureux dans ce que je faisais. »

    Ce matin-là, Sofiane est sur un chantier, dans un quartier huppé de Casablanca. « Quand mon client n'a pas trop envie de se casser la tête, il m'appelle et puis voilà, j'interviens. J'interviens à peu près dans tout ce qui est travaux dans la maison, dans tout ce qui est aménagement. On prend à cœur ce qu'on fait. Ça, c'est important. »

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    « Quand tu as du mal à te lever, quand tu te trouves des excuses pour ne pas faire un certain travail, c'est une sorte de dépression »

    Au Maroc, il fait figure d’ovni. Lâcher une bonne situation pour tenter une reconversion professionnelle, ce n’est pas encore entré dans les mœurs. « Mes proches ne sont pas au courant de mon changement de carrière. Une famille marocaine, jamais de la vie tu vas venir leur dire que tu as laissé tomber le salariat, affirme Sofiane. Ils ne vont jamais le comprendre. » Sa famille préfèrerait lui voir une vie stable : « Donc, un salaire, une maison à crédit, une femme, une bonne femme, des enfants et puis voilà, énumère-t-il. J'étais vraiment très très loin de tout ça. »

    Et dans sa vie de salarié, Sofiane avait fini par s’oublier. « Je suis passé par des moments assez difficiles et tu ne t'en rends pas compte sur le moment. Mais quand tu as du mal à te lever, quand tu te trouves des excuses pour ne pas faire un certain travail, c'est une sorte de dépression », juge-t-il.

    Sofiane a retrouvé le sourire, au contact de ses clients, de 7 à 77 ans. En quête de sens, il est plus épanoui désormais. Il a fondé une marque de meubles, Le Petit Colibri, et veut maintenant créer un showroom et son propre atelier. Ce sera alors le moment d’annoncer son changement de carrière à sa famille.

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