L’audience est ouverte ! L’accusé à la barre ? C’est l’humanité. 200 000 ans d’existence et nous voilà près de 8 milliards d’Homo sapiens à vivre à la surface de la Terre. Les victimes ? Les oiseaux ! Soyons clairs : l’ampleur du crime est inédite ! Selon BirdLife International près de la moitié des 11 000 espèces d'oiseaux répertoriées sur Terre sont actuellement en déclin.

En Europe, 60% des oiseaux des champs ont disparu en 40 ans ! Je m’arrête là, car les experts qui vont témoigner au cours de ce procès dresseront un tableau détaillé de la situation et de ces causes ! Ils produiront devant vous des pièces à conviction. Car, OUI, mesdames et messieurs, nous connaissons les coupables : l’agriculture intensive, la déforestation, la chasse, le changement climatique…

Mais cette quatrième saison des procès du siècle organisés chaque lundi, ici, à Marseille par le Musée des civilisations, de l’Europe et de la Méditerranée, le Mucem est malgré tout placé sous le signe de l’utopie. Car nous pouvons arrêter ce carnage. Et ceux qui s’y attellent nous montrent le chemin. Des témoins seront appelés à la barre ! Ils peuvent influencer le jury et espérer obtenir des circonstances atténuantes pour une humanité qui doit de toute façon pour assurer sa survie se réconcilier avec le vivant !

Alors allons-nous aboutir à un verdict ? L’objectif est au moins que chaque spectateur et auditeur se forge son propre avis.

Je déclare le procès du siècle : l’humanité face aux oiseaux ouvert !

Diffusion du procès du siècle enregistré au Mucem à Marseille.

Avec Frédéric Jiguet, professeur au Muséum français d’histoire naturelle, chercheur en biologie de la conservation, il a dirigé le Centre de recherche pour la biologie des populations d’oiseaux.

Sébastien Blache, écologue et agriculteur. Il a aussi créé l’association Réensauvager la ferme avec le philosophe Baptiste Morizot.

C’est un fait scientifiquement documenté : le climat de notre planète se réchauffe à une vitesse inédite à cause des gaz à effet de serre émis par les activités humaines. L’essentiel de ces émissions provient de la combustion des énergies fossiles que sont le charbon, le pétrole et le gaz. Il faut donc apprendre à nous en passer et il y a urgence, car les conséquences du réchauffement climatique se font de plus en plus sentir.

Pourtant, les acteurs financiers continuent à investir dans les énergies fossiles : 6 896 milliards de dollars ont été investis par les banques du monde entier depuis la signature de l’accord de Paris en 2015. C’est 12 fois le montant de l’argent mis à disposition pour aider les pays les plus vulnérables à s’adapter aux inondations, aux sécheresses et autres catastrophes qui détruisent des vies et des économies !

Et une source d’énergie s’est particulièrement développée ces dernières années : c’est le gaz ! En 2024, la consommation mondiale de gaz naturel a atteint un record historique, car le gaz serait moins polluant que le pétrole et le charbon. Pour ses défenseurs, il est nécessaire à la transition énergétique, pour ses détracteurs, c'est climaticide.

Avec Anne-Sophie Corbeau, chercheuse au Centre de recherche sur les politiques énergétiques mondiales et École des affaires internationales et publiques. Ses recherches portent sur l'hydrogène et le gaz naturel.

Et Lucie Pinson, militante pour la justice sociale et environnementale. Elle a fondé Reclaim Finance en 2020 après plusieurs années de campagne pour pousser les institutions financières à sortir des énergies fossiles.

À lire sur France 24Amazonie : des banques françaises dans le sale business du gaz au Pérou

Bienvenue dans notre rendez-vous hebdomadaire : le Club de C’est pas du vent. Des journalistes spécialistes de l'environnement, de RFI et d'ailleurs, reviennent sur les sujets environnementaux qui les ont marqués et partagent les coulisses de leur travail. L'occasion aussi de commenter les reportages produits par les vidéastes du réseau ePOP et les actions des Clubs RFI.

Avec :

- Concepcion Alvarez de Novethic nous dressera le bilan de l’année 2024 en matière d’événements extrêmes. Le World Weather Attribution, qui rassemble des spécialistes de l’attribution, a publié son premier rapport le 27/12, et il montre que la majorité des événements extrêmes sont bien liés au changement climatique. Le rapport montre aussi que le changement climatique a ajouté en moyenne 41 jours supplémentaires de chaleur dangereuse en 2024 à l’échelle mondiale…

- Simon Rozé, chef du service environnement de RFI

- Igor Strauss journaliste au service environnement de RFI

- Mei Yang du service en langue chinoise de RFI nous parlera de l'année 2025 et le double objectif de la Chine en matière de lutte contre le réchauffement climatique (2030 pic d'émission et 2060 carbone neutre).

- Sébastien Bonijol nous présentera une récente action des Club RFI. Direction République démocratique du Congo, au Nord-Kivu, plus précisément dans la ville de Béni, proche du parc national des Virunga. Véritables acteurs de terrain, ces membres de ce club RFI ont pris à cœur la mission de protéger la planète, en initiant des actions concrètes comme celle tout récemment menée dans la ville de Béni à l’occasion de la journée de l’arbre.

- Chronique ePOP / (RFI Planète Radio/IRD) de Caroline Filliette avec Joel Kisenda de RDC pour le film Kinshasa Plastifiée ?.