• Salifou Boubé, un philosophe à plaisanterie
    Jan 26 2025

    C’est pas une plaisanterie… que l’on regarde du côté du Yémen, de la RDC, du Burkina Faso, du Soudan, du Mali ou du Niger, ce n’est que guerres et conflits frontaliers. Et si le cousinage à plaisanterie - pratique qu’on retrouve en Afrique de l’Ouest et Afrique centrale qui oblige quasiment les membres d'une même famille et de certaines ethnies à se moquer, s'insulter, mais sans conséquence aucune - et si cette pratique ne jouait plus son rôle de préservation des grandes et belles alliances ?

    Et si, par exemple, le président nigérien Mohamed Bazoum était victime d’un défaut de parenté à plaisanterie…? Je m’égare sans doute, voilà pourquoi ESM a jugé bon d’inviter Salifou Boubé, enseignant à l’École politique de Paris et au Département de philosophie, culture et communication à l’Université de Niamey qui publie, aux éditions L’Harmattan, La dialectique de l’appartenance et de la distanciation, un exemple paradigmatique : le cousinage à plaisanterie.

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  • Du candomblé avec un nez de clown au pays de Camille Constantin Da Silva
    Jan 19 2025

    Sur l’état civil, c’est Camille mais, sur scène, c’est Gildaa. Voilà ce que je lis sur le dossier de presse très très paillettes de Gildaa, une tragi-comédie musicale à voir en courant, du 21 au 30 janvier 2025, au Théâtre du Rond-Point à Paris. D’accord, mais alors si l’une c’est aussi l’autre, sur scène qui est Gildaa ? C’est une meneuse de revue dans un cabaret brésilien qui, un soir, avant d'entrer en scène, essaye de se suicider. Sauf que l’esprit d’un ancêtre passe une tête…

    Ou comment se libérer du poids de l’héritage avec les outils de l’héritage lui-même. D’accord, d’accord, ça c’est Gildaa. Mais alors dans la vie, qui est Camille Constantin Da Silva ? On dira que c’est une artiste multiple (comédienne, musicienne, danseuse) passée par le Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paname, née à Paname, mais dont le corps est diablement traversé par un frisson ancestral brésilien.

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  • Les racines d’une anthropologue nommée Elsa Ramos
    Jan 12 2025

    « Nous ne discutons pas la famille. Quand la famille se défait, la maison tombe en ruines. » Un proverbe portugais sur lequel j’aurais pu tomber en lisant Un anthropologue dans ma famille qui paraît chez Buchet Chastel.

    Ouvrage concocté par l’anthropologue Elsa Ramos qui, sur presque 300 pages, vous fabrique une boîte à outils pour rédiger votre roman familial en quasiment six mois. Comment mener l’enquête dont vos grands-parents sont les héros ? Sur quels thèmes ? Autour de quels objets ? Avec quelle technique pour libérer la parole ?

    Des questions très En sol majeur, d’où le bristol envoyé à Elsa Ramos, maîtresse de conférences en sociologie, dont les recherches portent sur la famille, la jeunesse, la migration. Des travaux qui cherchent à saisir la place de l'individu pris entre son autonomie et ses appartenances. Une invitée qui peut dire à propos d’elle-même et sans doute de ses origines : le fado, c'est tout ce que je ne peux pas dire.

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  • Michel Jean, l'Indien québécois
    Jan 5 2025

    Si vous êtes un amoureux des proverbes, je vous en dépose un dans le creux de l’oreille. La souveraineté est une chose qui s’étend en cercles toujours plus larges, à partir de vous-même. Proverbe venu à tire-d’aile d’une terre qui ne compte pas les années en décennies ni en siècles, mais en saisons et en générations d’anciens : la terre des Innus, communauté d’autochtones d’Amérique du Nord.

    En Sol Majeur est heureux de voir assis derrière ce micro un homme multiple, appartenant à la communauté de Mashteuiatsh sur les bords du lac Saint-Jean au Québec. Journaliste et auteur qui a le talent du castor, puisque de livre en livre, Michel Jean tisse une hutte immense avec des fils d’or pris dans les bois et des histoires que personne ne souhaite entendre : Atuk, Elle et nous, sur sa grand-mère Jeannette Siméon, Le vent nous parle encore sur la tragédie des pensionnats autochtones, Kukum succès de librairie autour de son arrière-grand-mère innue Almanda et voici Tiohtiá:ke /Montréal sur la question de l’itinérance autochtone en milieu urbain.

    Conversation enregistrée quelques jours avant la nomination d'un Premier ministre autochotone à la tête d'une province québécoise.

    Les choix musicaux de Michel Jean :

    Niagara Pendant que les champs brûlent

    Vilain pingouin Sous la pluie

    Elisapie Isaac Ton vieux nom

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  • Yngvild Aspeli, une Norvégienne au pays des marionnettes
    Dec 29 2024

    Yngvild. Un prénom qui vient du pays d’Ibsen, des fjords et des maisons colorées. Yngvild Aspeli vient de là, habitée qu’elle est par un monde invisible, fait de sorcières, de spectres et de sentiments terriblement humains. Bienvenue dans son monde, et quel monde !

    (Rediffusion)

    Actrice, marionnettiste, metteuse en scène, directrice de Plexus Polaire et depuis 2022, directrice artistique du Nordland Visual Théâtre à Stamsund (en Norvège), Yngvild Aspeli est une sorte de passe-muraille : elle traverse les frontières. À travers chacune de ses créations (Dracula, Moby Dick et actuellement Une maison de poupée) et grâce à ses marionnettes à taille humaine, elle nous reconnecte au sensible, au sauvage et au double qui sommeille en nous.

    Les choix musicaux d'Yngvild Aspeli :

    Ane Brun Do you remember

    Ravnene Folque

    Joni Mitchell Both sides now.

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  • Justine Masika Bihamba, femme congolaise, femme debout
    Dec 22 2024

    La femme est la ceinture qui tient le pantalon de l’homme, nous dit le proverbe africain. Pourtant, lorsqu’on vit au Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo, il semblerait que certains proverbes aient perdu leur chemin et leur bon sens. Il y a quelques mois, pou En sol majeur, je suis allée enregistrer in extremis avant son retour sur Goma. Justine Masika Bihamba, petit bout de bonne femme, aux robes fleuries.

    Cette fille du Nord-Kivu, qui a l’allure d’une sœur, le cœur d’une mère et la force du monde puisée dans la foi, n’est qu’un maillon indispensable d’une chaîne humaine héroïque. Cofondatrice de l’association la Synergie des femmes pour les victimes des violences sexuelles, elle sillonne inlassablement notre monde pour interpeller les instances internationales, et sensibiliser la France par exemple, au terrible champ de bataille congolais qui utilise le viol comme arme de guerre, depuis 30 ans d’interminables conflits. Interview sur le pouce (j’vous préviens) & et rediffusion autour de son ouvrage publié aux éditions de L’Aube, Femme debout face à la guerre.

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  • Les Méditerranées d’Anaïs Allais Benbouali
    Dec 15 2024

    ESM arrive encore tout mouillé du Théâtre national de la Colline, à Paris, les oreilles pleines d’eau, pleines de récifs et de récits de tous ces naufragés qui ont des prénoms. Comment raconter à un enfant de 8 ans la traversée en mer d’un ingénieur guinéen, d’une institutrice ghanéenne ou d’une fillette soudanaise ? Une drôle de question que s’est posée Anaïs Allais Benbouali dans Esquif (à fleur d’eau), à l’affiche jusqu’au 22 décembre 2024.

    Autrice, metteure en scène, comédienne et directrice artistique de la compagnie nantaise La Grange aux Belles, son truc, même avec le trac, c’est de troquer l’indifférence contre le cœur.

    Son truc, c’est de parler depuis le bastingage de l’enfance de la crise humanitaire en mer, de créer des ponts narratifs entre la Méditerranée et l’Afrique, la Méditerranée et l’Europe. Créer d’autres ponts aussi entre une fratrie et une terre d’origine, entre son Algérie et sa France, c’est ce qu’Anaïs Allais Benbouali s’est autorisée dans deux textes précédents aux accents camusiens et maquisards Lubna Cadiot fois 7 et Au milieu de l’hiver j’ai découvert en moi un invincible été.

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  • Du Maroc à Venise avec Khalid Lyamlahy
    Dec 8 2024

    C’est si facile de rayer une vie de la surface de la mer. D’en faire un migrant de moins, un Africain définitif, un inconnu du grand canal. Une facilité que ne connaît pas Khalid Lyamlahy, universitaire, écrivain et critique littéraire franco-marocain.

    À regarder de près son périple géographique (hier Maroc, puis France et Grande-Bretagne, EU aujourd’hui) quelque chose me dit qu’il en connaît un rayon et sur la notion daltérité (lire son premier opus Un roman étranger) et sur la notion du genre humain, lire son Évocation d’un Mémorial à Venise qui lui vaut d’être lauréat de la mention spéciale du Prix des Cinq Continents de la Francophonie. Que peut l’écriture pour dire l’identité ? Est-ce que l’écrivain a le pouvoir de transformer votre titre de séjour ou votre visage de migrant en palimpseste ? Mille questions pour un auteur Présence africaine unique.

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