• De Reillanne à Auschwitz, des juifs trahis par leur France
    Jan 25 2025
    Au village de Reillanne, c’est le jour de la commémoration. On se souvient de la dernière rafle opérée par les autorités de Vichy sur le territoire français en Mai 1944, à la demande des nazis. 54 vies arrachées à l'humanité, internées puis déportées en Pologne pour être exterminées à Auschwitz. À l’heure où les derniers témoins disparaissent, il est plus que jamais nécessaire de raconter avec précision l’histoire de chaque enfant, de chaque femme, de chaque homme assassiné par les nazis parce que juif.C'est le travail minutieux de notre invitée historienne Annette Becker. Dans son livre publié dans la collection Témoins chez Gallimard «Des juifs trahis par leur France 1939-1944», elle sait nous raconter des vies en mots d’amour, en souffrance, en espoir, des vies en croyance de la France patrie des droits de l’homme, des vies jusqu’au bout en résistance. Celles du camp de Reillanne, village du sud de la France dont nous vous partageons la commémoration. Celle du célèbre peintre Otto Freundlich, soutenu jusqu’au bout par son amoureuse Jeanne Kosnick-Kloss, et celle de son grand-oncle Pierre Ignace, raflé le 12 décembre 1941, interné à Compiègne puis déporté à Auschwitz-Birkenau par le convoi N° 1 du 27 mars 1942.De Reillanne, où Daphné Gastaldi s'est rendue en reportage, à Auschwitz, où Cyril Etienne et Guélia Pevnez sont allés interviewer le directeur du Musée d'État Piotr Cywinski, cet épisode de La marche du monde est dédié à la mémoire de chacune des victimes de la Shoah.À lire et à voir pour les 80 ans de la libération du camp d'Auschwitz, le 27 janvier 1945 :- « Des juifs trahis par leur France. 1939-1944 », de l'historienne Annette Becker, spécialisée dans l’étude des deux grandes guerres et des génocides des XXème et XXIème siècles. Collection Témoins-Gallimard. - « Auschwitz. Monographie de l'humain », de Piotr M. A. Cywiński, directeur du musée d’État d’Auschwitz-Birkenau. Publié par Calmann-Lévy et le Mémorial de la Shoah.- « Auschwitz, des survivants racontent », une série documentaire magistrale en 5 épisodes, où l'on découvre 44 récits de survivants, dont la réalisatrice Catherine Bernstein a su faire un grand récit à 44 voix pour l’Histoire. Diffusion lundi 27 janvier 2025 sur France 2 à 21h10.Ressources documentaires :Mémorial de la ShoahAuschwitz-Birkenau : histoire et présentReillanne, une mémoire vivante de la rafle, un reportage de Daphné Gastaldi. Le 12 mai 1944, une des dernières rafles avait lieu en Provence, à Reillanne (Basses-Alpes). Quatre-vingt ans après, une cérémonie a rendu hommage à ces victimes, 54 juifs étrangers d’origine russe, polonaise, tchèque ou germano-autrichienne transférés à Auschwitz. Les noms ont été lus au micro pour leur rendre hommage, lors de la cérémonie. Près de 600 personnes ont été déportées dans ce département. Pourtant, ce camp de Reillanne est méconnu, alors qu’il était dans la constellation du camp des Milles, à Aix-en-Provence. La France était « trouée d’au moins deux cents camps » qui ont contribué au programme génocidaire du Troisième Reich, précise l’historienne Annette Becker dans son dernier livre « Des juifs trahis par leur France – 1939-1944 ».Sur place, le jour de l’inauguration, la résistante et fondatrice de l’association Basses Alpes 39-45 Thérèse Dumont, aidée par son fils, se souvient de l’inauguration de la première plaque il y a 30 ans, à l'époque incomplète et peu accessible au public. Une habitante du village, Anne-Marie Gerbier, se rappelle avec effroi venir en vacances à côté de ce camp et avoir côtoyé les détenus sans savoir, lorsqu’elle était enfant.Pour que l’histoire ne soit pas effacée, des lycéens de Manosque ont fabriqué une plaque commémorative mentionnant clairement cette rafle du 12 mai 1944, sur l’ancien camp d’internement de Notre-Dame-des-Prés, et accessible dès la route pour le public. Leur enseignant d’histoire et coordinateur du projet, David Soulard, nous guide dans l’ancien camp, où il ne reste aucune trace du passé. Au micro de RFI, Annette Becker, et Jan Lambertz, une archiviste américaine qui travaille au fond sur la Shoah de l’USHMM, racontent leurs recherches pour retracer le parcours des anciens détenus. Isabelle Grenut, adjointe à la mairie de Reillanne et historienne de formation, explique les conditions de vie à l’époque dans le camp.
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  • À l'école de la non-violence avec Ogarit Younan, prix Gandhi de la paix
    Jan 18 2025

    Walid et Ogarit, c’est l’histoire d’un couple hors du commun, 40 ans d’amour et de militantisme pour la vie et pour la paix. Ensemble, ils ont fondé l’Académie universitaire pour la non-violence et les droits humains dans leur pays, le Liban. Ensemble, ils ont initié le combat pour l’abolition de la peine de mort, les droits civils et la justice sociale face à la guerre civile et aux violences interconfessionnelles, ensemble ils ont défendu inlassablement la laïcité et l’universalité.

    Un engagement récompensé de multiples fois par le Prix des droits de l’homme de la République française 2005, le Prix de la Fondation Chirac 2019 et le prix Gandhi pour la paix décerné en 2022 par la fondation indienne Jamnalal Bajaj, du nom du disciple du Mahatma Gandhi. Si Walid Slaybi s’en est allé en 2023, vaincu par la maladie, son œuvre et son héritage perdurent. «Oui à la résistance, non à la violence» est le message que continue de porter avec courage Ogarit Younan. Une philosophie conjuguée à un mode d'action dont les résultats sont là : reconnaissance de l'Université de la non-violence par l'État libanais, moratoire sur la peine de mort, proposition d'une Constitution laïque, des propositions soutenues par des ralliements toujours plus nombreux de personnalités de tous bords, motivées par la perspective non-violente d'un règlement juste et pacifique du conflit israélo-palestinien.

    - Le site de l'Université de la non-violence Aunohr à Beyrouth

    - Les livres de la bibliothèque de l'Université

    - Contacter l'Université Aunohr :

    P.O.Box 17 5772 Gemmayze, Beirut, Lebanon

    Tel/Fax: +961 01 445333

    Mobile: +961 70 111382

    - La fondation indienne Jamnalal Bajaj.

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    49 mins
  • Les voix de la jeunesse algérienne venue en France (1945-1962)
    Jan 9 2025

    Il était une fois de jeunes Algériens venus en France pour tenter leur chance et vivre une vie meilleure. L’histoire se déroule entre 1945 et 1962, juste après la Seconde Guerre mondiale et juste avant l’indépendance de leur pays. Mais plusieurs centaines d’entre eux vont voir stoppé net leur désir de découverte et d’émancipation. Arrêtés pour vagabondage ou petits délits, ils se retrouvent placés par un juge dans un drôle de centre d’observation où éducateurs, assistantes sociales et psychologues les passent au crible de questions plus inquisitrices les unes que les autres.

    Des milliers d’archives sont ainsi constituées et retrouvées des années après par l’historien Mathias Gardet. Des archives qui racontent un pan méconnu de l’histoire de l’immigration et de la justice des mineurs en situation coloniale… avec les voix de RFI pour incarner les voix de la jeunesse algérienne exhumées par Mathias Gardet dans son livre Nous sommes venus en France publié aux éditions Anamosa.

    ► Programmation musicale :

    • Idir - Né quelque part (version kabyle)
    • Mazouni - 20 ans en France
    • Rachid Taha - Minouche
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    49 mins
  • Guillaume Ancel, rompre le silence
    Jan 4 2025

    Écrivain français, Guillaume Ancel est un ancien officier formé à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. À travers ses livres, il questionne à la fois son expérience du commandement et le rôle de la France en Opex, notamment au Rwanda. Alors que revient la guerre en Europe, il fait le récit de son apprentissage, depuis le bahutage jusqu’aux stages de survie, au sein d’une institution conservatrice déconnectée des questions de société. Au micro de Valérie Nivelon, Guillaume Ancel interroge la culture militaire du silence. Saint-Cyr, à l’école de la Grande Muette est son dernier livre.

    Livres de Guillaume Ancel préfacés par l’historien Stéphane Audouin-Rouzeau :

    - Saint-Cyr, à l’école de la Grande Muette, aux éditions Flammarion

    - Un casque bleu chez les Khmers rouges, Rwanda, la fin du silence, Vent glacial sur Sarajevo aux éditions Les Belles Lettres.

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    À écouter aussiGuillaume Ancel, écrire pour ne pas subir

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    48 mins
  • Amadou Mahtar Mbow, premier Africain directeur de l’Unesco: La légende Mbow [2/2]
    Dec 28 2024

    Au son des archives de RFI, nous racontons le siècle d'Amadou Mahtar Mbow, né en 1921 à Dakar et décédé en 2024, après l’enregistrement de ce portrait. Après avoir évoqué son enfance coloniale, sa formation à l’École coranique et française, sa passion familiale pour l'histoire de l'Afrique et ses grands résistants, sa vocation pour l’enseignement et sa vision philosophique de la libération des Africains. Nous retraçons l’engagement d'Amadou Mahtar Mbow pour la décolonisation, pour l’éducation de base, pour l’Unesco et sa vision avant-gardiste de la restitution des biens culturels et des œuvres d’art.

    (Rediffusion du 19/11/2021)

    Avec Lamine Sagna, sociologue et auteur du livre Amadou Mahtar Mbow, une légende à raconter, aux éditions Karan et la participation des chercheurs de Columbia University ; Souleymane Bachir Diagne, philosophe et Mamadou Diouf, historien des idées.

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  • Amadou Mahtar Mbow, premier Africain directeur de l’Unesco: la méthode Mbow [1/2]
    Dec 21 2024

    Au son des archives de RFI, nous racontons le siècle d'Amadou Mahtar Mbow, né en 1921 à Dakar et décédé en 2024, après l’enregistrement de ce portrait. Son enfance coloniale, sa formation à l’École coranique et à l’école française, sa passion familiale pour l'histoire de l'Afrique et ses grands résistants à l'occupation française, sa vocation pour l’enseignement, et sa vision philosophique et politique de la libération des Africains.

    Avec :

    • Lamine Sagna, sociologue et auteur du livre Amadou Mahtar Mbow, une légende à raconter, aux éditions Karan et la participation des chercheurs de Columbia University
    • Souleymane Bachir Diagne, philosophe
    • Mamadou Diouf, historien des idées

    À écouter aussiAmadou Mahtar Mbow, premier Africain directeur de l’Unesco (Épisode 2: La légende Mbow)

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    49 mins
  • Les sœurs Nardal, phénomène éditorial
    Dec 14 2024

    Elles s’appellent Jane et Paulette Nardal et incarnent la modernité noire dans les années 1920/1930. Petites-filles d’esclaves nées en Martinique, elles font partie des premières étudiantes antillaises venues étudier à La Sorbonne à Paris. Devenues écrivaines, traductrices et journalistes, Jane et Paulette reçoivent dans leur célèbre salon littéraire de Clamart les grands noms du mouvement culturel afro-américain et africain francophone.

    Vous ne connaissez peut-être pas leur nom et pourtant, Jane et Paulette Nardal sont les autrices d’une œuvre théorique et littéraire importantes, qui préfigure à bien des égards la Négritude de Senghor, Césaire et Damas.

    De la Revue Noire aux éditions Rot Bo Krik, le professeur Brent Hayes Edwards nous raconte une épopée éditoriale magistrale, à partir de la vie et de l’œuvre des sœurs Nardal, à la lumière de sa réflexion Pratique de la Diaspora, livre fondateur, enfin traduit en français par la maison d’édition Rot-Bo-Krik.

    Avec Brent Hayes Edwards, professeur au département d’anglais et de littérature comparée à Columbia University et la participation de Léa Mormin-Chauvac, biographe des sœurs Nardal.

    Émission initialement diffusée le 2 juin 2024.

    À lire :

    - Écrire le monde noir, de Paulette Nardal, Éditions ROT-BO-KRIK

    - Pratique de la diaspora, de Brent Hayes Edwards, Éditions ROT-BO-KRIK

    - Page du Professeur Edwards à l’Université de Columbia à New-York

    - Les sœurs Nardal, à l’avant-garde de la cause noire, de Léa Mormin Chauvac, Éditions Autrement.

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  • SIDA, des vies pour mémoire
    Dec 7 2024
    Si Act-Up n’est pas la seule association à lutter contre le VIH, ses membres pionniers ont su créer l’évènement dans les années 90, en imaginant des actions spectaculaires pour briser le tabou du SIDA. 40 ans après la découverte du virus VIH par l’Institut Pasteur, et alors que la maladie a fait plus de 36 millions de morts dans le monde, nous revenons sur les enjeux mémoriels autour de l’épidémie du VIH-SIDA, les traces laissées dans l’espace public et sur la transmission d’une histoire encore marginalisée.SIDA, des vies pour mémoire, un documentaire de Maxime Grember, réalisé par Sophie Janin, produit par Valérie Nivelon. (Rediffusion) Avec les témoignages de :- Christian de Leusse, fondateur de l’association marseillaise « Mémoires des sexualités »- Gérard Bénéteau, prêtre au sein de l’Église Saint-Eustache entre 1984 et 2000- Anne Rousseau Rambach, militante au sein d’Act Up-Paris entre 1991 et 1996, éditrice, romancière et scénariste- Christophe Broqua, anthropologue, chercheur au CNRS, auteur de la thèse en sociologie « Engagements homosexuels et lutte contre le sida au sein de l'association Act Up-Paris »- Fred Navarro, président d’Act Up-Paris entre 2012 et 2013. En 2017, le film de Robin Campillo 120 battements par minute marque un tournant dans la manière de représenter l’histoire du SIDA en France, et plus précisément celle d’Act Up-Paris, en apportant une visibilité nouvelle à la lutte qu'ont menée les premiers activistes du SIDA.Dernièrement, de grandes expositions comme celle du Mucem à Marseille en 2022, ou plus récemment celles du Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg ont montré qu’il y avait un besoin d’histoire, une nécessité à y revenir, à raconter ce qu’avait été l’épidémie du VIH-SIDA dans ses années les plus sombres.Mais malgré cette forme de patrimonialisation nouvelle, cette histoire reste encore méconnue du grand public, et finalement assez peu enseignée auprès des nouvelles générations chez qui le virus circule principalement aujourd’hui.Avec le temps, l’enjeu mémoriel autour du VIH-SIDA est devenu un enjeu politique. Que ce soit avec la pose de plaques de rues, la commande de fresques artistiques, ou encore la création du centre d’archives LGBTQI+ à Paris.Pour l’heure, un centre sans soutien réel des pouvoirs publics, ce qui amène bon nombre d’associations de lutte contre le SIDA à déposer de façon morcelée leurs archives sur l’ensemble du territoire français.Plus de 40 ans après les premiers morts du SIDA, les archives sont donc dispersées, les lieux de mémoire invisibilisés et les noms des disparus méconnus. Alors comment raconter cette histoire dont la liste des victimes s’allonge, bien que depuis 1996, les premiers traitements soient apparus et que la séropositivité n’est plus synonyme de condamnation à mort ? Archives :- « ZAP du 1er novembre 1991 devant la cathédrale Notre-Dame de Paris ». © Act Up-Paris. Vidéo déposée aux Archives Nationales- Interview de Christophe Martet, dans « Manifestations de Act Up », FR3 1992. © INA- Interview de Cleews Vellay, dans « Parlez-moi d'argent », France Inter 1993. © INA. Bibliographie :- « Act Up, Une histoire », de Didier Lestrade (La Découverte, 2022)- « Agir pour ne pas mourir ! Act Up, les homosexuels et le sida », de Christophe Broqua (Presses de Sciences Po, 2005) - « VIH/SIDA, L’épidémie n’est pas finie », catalogue de l’exposition du Mucem, ouvrage collectif. (Anamosa, 2021). Musiques :- Orgue de Saint-Eustache- « It’s a sin » des Pet Shop Boys- « Live to Tell » de Madonna- « Toxic » de Britney Spears- « Hideous » d’Oliver Sim. Films :- « 120 battements par minute », (Robin Campillo, 2017)- « Portrait d'une présidente », (Brigitte Tijou, 1995)- « Act Up, Sida Guerilla », (Agence Capa, 1993). Ressources :- The Aids Memorial - Le collectif Archives LGBTQI+ de Paris. Remerciements :- L’association Act Up-Paris : Julien Bruneau- Les Archives Nationales : Lucile Douchin, Vanessa Szollosi et Sandrine Gill- L’École des Beaux-Arts de Paris : Sarah Pépin et Philippe Pucyclo- Gérard Beneteau, Anne Rousseau Rambach, Christophe Broqua, Fred Navarro, Christian de Leusse, Didier Lestrade, Lalla Kowska Régnier, Jean-Luc Armani, Mikael Zenouda, Michel Bourrelly, Clem Hue, Renaud Chantraine, Nicolas Hardy, Pauline Gallinari et Ania Szczepanska. Diaporama
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    49 mins