Afrique, mémoires d'un continent Podcast Por RFI arte de portada

Afrique, mémoires d'un continent

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De: RFI
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Afrique, mémoires d'un continent explore l’histoire à travers les siècles et jusqu’à aujourd’hui. Autour d’Elgas, historiens, universitaires et spécialistes expliquent et racontent, sans tabous et à rebours des clichés, comment le passé éclaire le présent. Journaliste et coordinatrice : Delphine Michaud. Réalisation : Taguy M’Fah Traoré. *** Diffusions vers toutes cibles les dimanches à 08h10 TU et 22h10 TU (Heure de Paris = TU + 1) depuis le 27/10/2024.

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Ciencias Sociales
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  • Offrande de la mort et voleurs de sexe : itinéraire de deux rumeurs africaines
    Jun 27 2025

    La mémoire du continent vous emmène aujourd’hui sur les traces de deux rumeurs africaines au carrefour du fait divers, de l’histoire et de l’anthropologie : les voleurs de sexe et l’offrande la mort. La première, apparue dans les années 70, défraie régulièrement la chronique. Un homme, un inconnu, serre la main d’un autre homme. Conséquence ? Ce dernier perd son sexe, le sent rétrécir ou perdre sa fonctionnalité.

    Ce qui suit est une psychose, la prolifération d’une rumeur, allant parfois jusqu’au lynchage du présumé coupable.

    La seconde date des années 2010, principalement au Sénégal. Tout commence par l’arrivée d’un 4x4 et la distribution de colis. Les destinataires connaissent alors la mort. Dans une société façonnée par le don, l’aumône et le sacrifice, la rumeur enfle.

    Avec la participation de :

    Julien Bonhomme, anthropologue à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et auteur de « L’offrande de la mort » (éd. CNRS) et « Les voleurs de sexe, anthropologie d’une rumeur africaine » (éd. Seuil)

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    Elgas : Sénégal, Bénin, Burkina Faso, Nigéria, Gabon... Partout sur le continent, la même rumeur. Et c'est elle qui a le plus de coffre. Elle part, elle revient. Mais direction d'abord un pays, le Nigeria, où elle naît d'une certaine manière dans les années 70. Julien Bonhomme, pourquoi le Nigeria? Pourriez-vous nous raconter la genèse de cette rumeur?

    Julien Bonhomme : Je n'ai pas de réponse définitive, mais tout semble effectivement converger vers le Nigeria au début des années 70. On a des comptes rendus d'un psychiatre qu'on fait venir pour enquêter sur ce mystérieux phénomène. Pourquoi le Nigeria? Quelques éléments permettraient peut-être de répondre à cette question. C'est un pays au carrefour entre l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale, qui sont vraiment les deux sous-ensembles de la sous-région du continent où la rumeur a le plus circulé. C'est aussi le pays le plus peuplé. C'est un pays avec une rumeur essentiellement urbaine. Or, au Nigeria, le phénomène urbain date de plusieurs siècles. Donc il y a tous ces facteurs qui font que c'est un terreau propice pour l'émergence d'histoires comme celle des voleurs de sexe qui vont circuler comme ça, se diffuser et rayonner hors du pays. Donc tout un ensemble d'éléments qui permettent de penser que le Nigeria est à l'origine de ces rumeurs.

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  • Ifé : sous les pavés, l’histoire médiévale nigériane
    Jun 20 2025

    Ifé, au Nigéria, a tout d’une ville classique. Sur les clichés, on voit ses toitures en zinc et sa tôle, sa verdure, son relief au loin. Une ville somme toute banale. Mais dans certains sites de la cité, le sous-sol regorge de vestiges qui datent du moyen-âge africain. Entre 1000 et 1400 se déploie tout un art, un savoir-faire qui fascine et étonne par sa prescience. Pavement, céramique, verrerie, poterie, tête de bronze, Ifé est une vitrine.

    Comment, dans ce golfe de Guinée, en plein cœur du moyen-âge, un tel savoir-faire a-t-il pu émerger et se propager dans la sous-région ?

    Avec la participation de :

    Léa Roth, historienne, autrice de la thèse « Paver Ifé : archéologies et espaces connectés d’un centre urbain ouest-africain »

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    Elgas : L'Afrique médiévale regorge de trésors : la Nubie, la côte Swahilie, le Mali et ses rois... Votre thèse nous plonge dans cette période avec un travail impressionnant sur l'histoire d'Ifé. Le peuple yoruba, l'étendue de son patrimoine. Des hypothèses sur les origines, les récits et les mythes sur Ifé. C'est une grande ville qui fait maintenant 500 000 habitants ou plus. Que représente-t-elle au Nigeria ?

    Léa Roth : Merci d'abord d'avoir passé un extrait de l'hymne d'Ifé qui m'a fait grandement plaisir. Ifé donc, comme vous l'avez dit, est une ville, disons assez importante 500 000 habitants environ, même si dans la région du sud-ouest du Nigeria, elle fait figure de petit village. Pour beaucoup de Nigérians du sud-ouest, Ifé est aussi considérée comme le creuset de la population yoruba. Cette chanson, cet hymne, il décrit Ifé comme le paradis du monde, là où Dieu nous a créé et surtout, réveillez-vous, et faites Ifé grande comme autrefois. Là où le soleil se lève.

    Programmation musicale et extraits sonores :

    - Live in Ibadan, de Fujicologist

    - Extrait issu de l'émission Afrique noire, série Terre des Arts de Max-Pol Fouchet

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  • Haïti, une liberté très cher payée
    Jun 13 2025

    La mémoire du continent revient sur ce qu'on a appelé la « dette d’Haïti », 150 millions de francs or, double dette en comptant les intérêts, un étranglement des finances d’un jeune Etat coupable d’être libre face à un Empire français qui ne ménagera aucun effort pour lui faire payer l’éclat de sa victoire sur les troupes napoléoniennes.

    C’est l’histoire d’une rançon, d’une révolution sabotée, mais aussi d’un pays peu ménagé par d’autres puissances comme les États-Unis au début du XXè siècle. Et une question restée longtemps taboue mais qui ne l’est plus, celle de la réparation.

    Avec la participation de :

    - Jean-Marie Théodat, géographe, maître de conférences à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, co-auteur de «Après Vertières - Haïti, épopée d'une nation» (éd. Hémisphères)

    - Myriam Cottias, historienne directrice du Centre International de Recherches sur les esclavages et post-esclavages - CIRESC.

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    Elgas : Quel a été le rôle des États-Unis en Haïti ?

    Jean-Marie Théodat : On parle beaucoup de la colonisation française, de la rançon de l'indépendance imposée en 1825. On oublie que de 1915 à 1934, pendant 19 ans, les États-Unis ont occupé non seulement Haïti, mais aussi la République dominicaine, et à côté, de 1916 à 1924, le Nicaragua. C'est un moment où l'hégémonie américaine commence à s'affirmer sur cette partie du monde. Et cela commence d'abord par la Caraïbe, et cela se traduit par des tentatives de nouvelles plantations, avec l'instauration d'un travail forcé qu'on appelait à l'époque la corvée. Et on considère qu'il y a eu plusieurs milliers d'Haïtiens qui sont morts les armes à la main pour résister à l'occupation américaine avec le martyre de Benoît Batraville et surtout de celui qui est considéré, comme je dirais, le nouveau Dessalines, c'est-à-dire Charlemagne Péralte le père du nouveau nationalisme haïtien. Donc il y a dans notre proximité géographique avec les États-Unis, on a envie de paraphraser le Mexicain Porfirio Diaz qui disait à la fin du XIXè siècle Si loin de Dieu, si près des États-Unis, parce que dans la proximité américaine, nous vivons l'enfer.

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