• Mayotte et les Comores, fragments d’une histoire partagée
    Jan 24 2025

    Direction Mayotte, dans l’archipel des Comores, dans les vents de l’océan Indien. Département français d’outre-mer au milieu de voisins, sinon frères africains, avec lesquels ils partagent tout ou presque, sauf l’affiliation administrative. L’histoire de Mayotte est celle d’une sécession sur fond de choix rationnel, d’une lutte entre ceux qui ont choisi la France et de leurs frères comoriens qui revendiquent aujourd’hui encore le territoire.

    Terre de pirates et de sultans batailleurs jusqu’à l’arrivée des Français dans l’archipel, Elgas et son invité vous racontent toutes les tractations qui conduiront à la création de ce département singulièrement français.

    Avec la participation de Rémi Carayol, journaliste indépendant, cofondateur et éditeur de la revue Afrique XXI, auteur de « Mayotte, Département colonie » (éd. La Fabrique).

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  • Comment vivait-on en Afrique, il y a 12 000 ans ?
    Jan 17 2025

    De la vallée du Nil à l’Afrique de l’Ouest, de la Corne de l’Afrique à l’Afrique australe, Afrique mémoires d’un continent vous propose cette semaine de faire un véritable tour d’Afrique préhistorique. Terres d’émergence des premières sociétés de production, passage de la cueillette et de la pêche à l’agriculture et à l’élevage, naissance de l’artisanat, comment vivait-on sur le continent il y a 12 000 ans ? Pour quelles raisons les modes de vie ont-ils changé radicalement ?

    Pics et cahiers à la main, archéologues et préhistoriens nous font découvrir le processus de néolithisation universel, dont l’Afrique prit sa part et fut un fief important.

    Avec la participation de Jessie Cauliez, archéologue et préhistorienne, chargée de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) au Laboratoire TRACES.

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    Elgas : Parlons des premières sociétés de production. Pourquoi cette terminologie et que désigne-t-elle ?

    Jessie Cauliez : C'est tout simplement ce moment clé de l'histoire de notre humanité qui va voir les sociétés passer du stade de chasseurs-cueilleurs durant lequel elles vont faire de la prédation, puiser dans la nature les ressources sauvages, puis ensuite accéder, basculer dans le monde de la production de nourriture, c'est-à-dire domestiquer les plantes, c'est le début de l'agriculture, et domestiquer les animaux, c'est le début de l'élevage.

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    39 mins
  • Université de Makerere, miroir de l’histoire ougandaise
    Jan 10 2025

    Milton Obote, Julius Nyerere, Mwai Kibaki ou encore Ngugi wa Thiong’o… Tous ont en commun d’avoir fréquenté l’université de Makerere de Kampala en Ouganda. Dans cet imposant bâtiment à la façade blanche et aux fenêtres bleues, coiffé d’une horloge, dans la plus pure tradition architecturale britannique, une élite est formée. Une élite qui devient la locomotive de la contestation coloniale et l’avant-garde de la décolonisation et des indépendances.

    Afrique, mémoires d’un continent vous raconte l’histoire d’un pays, l'Ouganda, d’une région, d’une génération de leaders africains à travers les bancs d’une université historique.

    Avec la participation de Florence Brisset-Foucault, maîtresse de conférence en science politique à la Sorbonne et chercheuse affiliée à l’Institut des mondes africains (IMAF).

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    Elgas : Pourquoi en 1922 l'Empire britannique fonde-t-il cet établissement ?

    Florence Brisset-Foucault : Oui, on vient de fêter le centenaire de cette université en 1922. La décision de la part des autorités coloniales de créer cette université n'a rien à voir avec une ouverture d'esprit vers les populations africaines ou un souci philanthropique. C'est plutôt un souci pragmatique face à l'initiative d'un petit nombre de chefs africains ougandais d'envoyer leurs enfants étudier en Grande-Bretagne. Et à ce moment là, face à cela, naît une préoccupation de la part des autorités coloniales d'éviter qu'il y ait un éparpillement des sujets coloniaux à travers la planète et d'éviter d'exposer, comme ils disent, des esprits africains à des influences politiques qui seraient susceptibles de remettre en cause leur hégémonie politique et culturelle dans l'Empire. Ils étaient particulièrement préoccupés de la possibilité pour des Africains d'aller étudier dans les collèges noirs américains et justement de se frotter à des idéologies de contestation qui pourraient venir des Etats-Unis.

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  • La Françafrique au Katanga, les coulisses d’une guerre méconnue
    Jan 3 2025

    Le 30 juin 1960, après de hautes luttes menées notamment par Patrice Lumumba, Joseph Kasa-Vubu ou encore Moïse Tshombé, la République Démocratique du Congo, vaste territoire riche en matières premières et longtemps sous domination belge, accède à l’indépendance. C’est l’euphorie, mais une euphorie de courte durée. Très vite l’unité se fissure et le Katanga fait sécession sous la houlette de Moïse Tshombé.

    Avec la participation de Maurin Picard, journaliste et auteur de « Katanga ! La guerre oubliée de la Françafrique contre l’ONU » (éd. Perrin).

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    Elgas : Comment s'opère la rupture avec le Congo belge ? Quel est le contexte de cette décolonisation ?

    Maurin Picard : Tout commence évidemment avec la déclaration officielle de l'indépendance de l'ex-Congo belge, le 30 juin 1960. Le départ des Belges est précipité. Il y a eu une insurrection, une mutinerie au sein de l'armée congolaise qui refuse de continuer à être commandée par des officiers supérieurs belges. Et très vite, la situation dégénère. Il y a des émeutes aux quatre coins du pays. Les Blancs sont obligés de plier bagage. C'est la fuite éperdue vers l'aéroport de Léopoldville pour rentrer en Belgique. Mais il y a une province où un calme relatif se maintient. C'est le Katanga. Parce que là, la présence coloniale belge est encore très forte via une entreprise qui s'appelle l'Union Minière du Haut Katanga. Les intérêts financiers sont énormes. Vous avez parlé évidemment des intérêts de la Belgique, mais en fait, c'est un conglomérat anglo-belge. Il y a beaucoup d'intérêts britanniques, anglo-saxons au Katanga. Il est hors de question de laisser la chienlit, pour parler comme De Gaulle, prendre le pouvoir au Katanga. Et donc cette oasis de stabilité va donner des idées aux dirigeants katangais et ils déclarent la sécession du Congo quelques jours plus tard, le 11 juillet, en appelant l'Occident à venir à son aide face au chaos du Congo.

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  • Au Xème siècle, l’extraordinaire essor de la culture swahilie
    Dec 27 2024

    Kilwa, Mombasa, ou encore Marka… Les voyageurs qui découvrent, au Xᵉ siècle, ces villes côtières situées à l’est du continent africain sont subjugués. Avec leurs flottes maritimes performantes, des terres aurifères à la base d’un commerce prospère et une agriculture nourricière et exportatrice, le développement du monde swahili est inédit et suscite la curiosité des Chinois, Portugais et Romains. Retour sur les racines de cette floraison.

    Avec la participation de Thomas Vernet, historien à l’Institut des mondes africains (IMAF).

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  • La Kahina, histoire d'une reine berbère
    Dec 26 2024

    La Kahina, reine berbère ayant combattu et résisté aux Arabes au VIIème siècle, est devenue au fil de temps une figure identitaire, féministe et politique. Entre écrits et récits fantasmés, que sait-on réellement de cette guerrière ?

    Avec la participation de :

    • Nessrine Naccach, chercheuse en littérature comparée à la Sorbonne Nouvelle, auteure de l'article "La Kahéna, reine et guerrière d'Ifrîqiyâ"
    • Kamila Ouhibi Aitsiselmi, contributrice à l'ouvrage "La Kahina : genèse et appropriation d'un mythe maghrébin".
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  • Le tambour Djidji Ayokwê, divinité bientôt de retour en Côte d’Ivoire
    Dec 20 2024

    Arraché à sa terre il y a plus d’un siècle par la violence coloniale, le Djidji Ayokwê, haut d’environ 3,30 mètres et pesant 130 kg, est un objet fascinant pris dans les tourments de l’histoire. Communément appelé le tambour Ebrié ou tambour parleur, le Djidji Ayokwê est l’ossature d’une civilisation plurielle dont la terre abidjanaise est le fief.

    Une émission enregistrée au musée des civilisations d’Abidjan, en Côte d’Ivoire.

    Avec la participation de :

    • Guy Ahizy Eliam Djagoua, porte-parole de la communauté Bidjan
    • Silvie Memel Kassi, experte nationale désignée pour la restitution du Djidji Ayokwê, universitaire, ancienne directrice du musée des civilisations de Côte d’Ivoire
    • Francis Gnoleba Tagro, directeur du Musée des civilisations de Côte d’Ivoire

    Elgas : Comment et par qui le Djidji Ayokwê a-t-il été construit ? Quelles sont ses différentes significations ?

    Silvie Memel Kassi : Djidji Ayokwê est un symbole emblématique de la communauté, il est l'incarnation de l'esprit communautaire. C'est un objet qui avait la même structure génétique que la population Ebrié. Il faisait office de constitution. C'était lui qui rythmait les initiations, qui convoquait les assemblées. Il était aussi celui qui favorisait les investitures. Djidji Ayokwê était l'instrument de gouvernance politique, il était aussi cet instrument idéologique, cet instrument de gouvernance économique indispensable à la communauté.

    À écouter aussiCôte d'Ivoire: la communauté Atchan prépare le retour du tambour Djidji Ayokwe

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  • Comment décoloniser l’enseignement de l’histoire en Côte d’Ivoire ?
    Dec 13 2024

    Pour beaucoup, l’enseignement de l’histoire en Afrique est biaisé, héritage de la colonisation qui taillerait la part belle à des récits dépréciatifs sinon éloignés du cœur des préoccupations des populations. Comment l’histoire africaine est-elle enseignée dans les écoles du continent ? Est-elle présente dans les manuels scolaires ? Y a-t-il une décolonisation des savoirs à l’école ?

    Avec Gnaoré Yéré, inspecteur de l’Enseignement secondaire, et Paul Angaman, professeur d’Histoire-Géographie au Lycée Sainte Marie de Cocody à Abidjan.

    Une émission enregistrée au Lycée Sainte Marie de Cocody à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

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    Elgas : La colonisation. Les récits qui se construisent en réaction ciblent l'histoire qui a été dévoyée. Qu'est-ce que vous dites aux élèves ivoiriens ?

    Paul Angaman : Globalement on dit aux élèves qu'il faut accepter d'affronter son histoire pour pouvoir comprendre son présent et se propulser dans le futur. Nous avons été colonisés par la France. Ça a été des cas de violations des droits de l'homme très flagrantes, très graves. Il y a eu beaucoup de morts. Il y a aussi eu des tentatives de résistance. Malheureusement toutes ont été matées mais la lutte a continué jusqu'à ce que nous puissions accéder à l'indépendance en 1960. À partir de là, nous devons véritablement prendre notre destin en main. Il y a encore des réglages à faire dans ce sens.

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