• L'Afrique en marche

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L'Afrique en marche

By: RFI
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  • L'Afrique positive sur RFI pour découvrir et mettre en valeur des initiatives gagnantes du continent. Une entreprise innovante, une idée qui mérite d'être relayée, un projet auquel nous pouvons donner un coup de pouce... Chaque semaine, nous ferons un focus sur l'Afrique qui marche et qui donne envie d’aller plus loin !

    Diffusion : dimanche à 5h47, 7h47 et 12h50 TU.

    France Médias Monde
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Episodes
  • La Malienne Mariam Sy plonge ses racines architecturales dans la terre
    Jan 26 2025
    Mariam Sy est l’une des figures de l’architecture ouest-africaine, qui réussit à allier la modernité des bâtiments avec les techniques ancestrales de constructions à base de terre. Une construction adaptée au climat sub-saharien et respectueuse de l’environnement. Portrait d’un talent de l’architecture au Mali. « À 15 ans, j'ai dit à mes parents que je voulais être architecte. Ils ont trouvé que c'était une bonne idée et j'ai dû sortir de l'école de jeune fille pour aller faire un lycée professionnel à Bamako » se souvient Mariam Sy. Après ce lycée technique, elle obtient son diplôme d'architecte en Belgique et enchaîne une formation complémentaire en France, à Grenoble. Mariam est devenue aujourd'hui l'une des références en matière d'architecture traditionnelle. C'est d'ailleurs à Grenoble, au centre de recherche et d'application en terre, le Craterre, que cette quadragénaire a perfectionné son savoir-faire avec l'usage des matériaux traditionnels. « Que ça soit la terre, la pierre ou tout ce qu'on peut trouver localement, l'idée c'est vraiment d'utiliser le moins d'énergie possible pour construire et d'utiliser le matériau adéquat pour la température du lieu. Et il s'avère que, au Mali, la terre est un des matériaux locaux les plus répandus et les plus connus, et l'avantage pour nous Sahéliens, c’est que ces matériaux s'adaptent vraiment à notre climat ». « ces matériaux s'adaptent vraiment à notre climat »Dès lors, à Bamako, Mariam Sy au sein de son cabinet Architerre multiplie les constructions de maisons ou de centres médicaux, mais aussi la rénovation de mosquées, notamment à Tombouctou.Une technique architecturale qui séduit de plus en plus de clients au Mali, mais aussi en Afrique. « Cette question d'architecture écoresponsable concerne tout le monde. Même si au Sahel, on sait qu’on n’est pas les plus gros consommateurs d'énergie, on subit quand même les conséquences de cela. Donc, il est important que l’on prenne en compte aussi les nouvelles technologies, les questions qui se posent à tout le monde et qu'on se les applique à nous-même. On considère que voilà, nous sommes des militants au niveau du réseau « Fact Sahel ». Pour nous, vraiment, notre travail c'est du militantisme. Dans ce réseau, il y a des architectes, il y a des maçons, des ingénieurs, des étudiants, des chercheurs, des écrivains. On est un réseau, c'est toute une réflexion autour de ces enjeux-là. Comment expliquer aux gens le retour donc à ces matériaux qui ont vraiment beaucoup, beaucoup d'avantages sur beaucoup d'aspects de la vie, pas seulement sur la construction »Un des points d'avenir de l'AfriqueAu sein de l'association Fact Sahel, qu'elle a cofondé, Mariam Sy participe à cette réflexion à propos d'un retour aux techniques africaines de construction adaptées à un monde moderne, ce qui correspond à un mouvement de fond, comme l'explique un autre architecte français, Jean-Marc Lalo, qui organise régulièrement en Afrique des séminaires d'échanges entre architectes des deux continents. « Il y a à la fois une question d'identité architecturale africaine, un engouement pour retrouver des techniques traditionnelles de construction en terre et la deuxième chose, c'est aussi un des points d'avenir de l'Afrique : c'est de faire un saut directement vers des constructions avec des matériaux biosourcés, des matériaux locaux. La terre est parfaitement adaptée pour cela en fait. Il y a eu plusieurs architectes africains qui ont beaucoup travaillé sur ces points. Hassan Fathy, par exemple en Égypte, avait pensé à des projets faits autour de la construction en terre. Mais par contre, depuis que Francis Kéré a reçu le prix Prtizker (la plus haute récompense pour l’architecture, NDLR) il y a des choses qui bougent. Il y a des pays qui veulent effectivement aller vers cette direction-là. Je pense au Bénin, au Sénégal, au Maroc aussi. Il y a un centre de la construction en terre au Maroc qui a été ouvert il y a quelques années. Au Bénin, le président Talon a fait quelques commandes à Francis Kéré, dont l'Assemblée nationale. Il est possible de faire beaucoup en utilisation de la terre avec la BTC : la brique de terre comprimée. On la retrouve au Mali, au Sénégal, au Burkina Faso, aussi ». Prochain projet pour Mariam Sy, qui allie modernité, usage des techniques traditionnelles et conceptions écoresponsables, un centre scolaire en terres à Bamako, histoire que l'architecture durable continue de faire école au Mali.
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  • «Human empress», la jeunesse congolaise écoresponsable
    Jan 19 2025

    « Human empress », « Impératrice humaine » en français, est une association congolaise de Brazzaville qui milite pour une Terre plus propre et des pratiques plus responsables afin de préserver l’environnement. À la tête de cette association : Paule Sara Nguié, une femme dynamique qui met toute son énergie pour sensibiliser ses concitoyens à la cause écologique en commençant par la jeunesse.

    Il y a cinq ans que Paule Sara Nguié a créé Human empress à Brazzaville. Cette femme de trente ans, ancienne technicienne dans le secteur de l'énergie et qui fut également journaliste, a décidé de s'emparer de la question de l'écologie. Depuis son enfance, Paule Sara a vu lentement son environnement se dégrader dans son quartier à Brazzaville.

    « Je vivais dans un quartier assez reculé de la ville, Massengo », se souvient Paule Sara « Vous y avez une belle savane, vous faites encore de la cueillette. L'air est frais, je me baignais dans la rivière et mes grands-parents que je côtoyais sont des personnes qui ont de bonnes valeurs de développement durable. Pour moi, tout cela semble naturel. Et quand je commence à fréquenter la grande ville, la grande cité avec sa pollution, je suis suffoquée. Je me rends compte qu'il y a des problèmes et je décide d'agir, petit à petit ».

    Dès lors, Paule Sara organise avec son association des Rencontres citoyennes de la jeunesse dans les quartiers, dans les écoles et elle coordonne un concours. Ce challenge, baptisé « Couronne verte », permet à des porteurs de projet d'exposer et parfois de financer leurs inventions écoresponsables, nous décrit Paule Sara.

    Agir petit à petit

    « Sur l'agriculture biologique notamment, une équipe a mis en place un système aquaponique sur la gestion durable de l'eau. Vous avez sur les énergies ceux qui font dans la transformation énergétique à partir de déchets. Vous avez ceux qui fabriquent des charbons à partir de déchets, aussi. C'est ce type de programme que les jeunes ont mis en place et qui ont été retenus et qui sont financés pour répondre réellement aux besoins, ici, à Brazzaville ».

    C'est ainsi que Danielle Mbemba, étudiante, a remporté l'un de ces concours portant sur un projet de serviette hygiénique recyclable. Des serviettes qui évitent de polluer les cours d'eau.

    « Mon projet, il était axé sur la fabrication de serviettes hygiéniques réutilisables. Mon projet s'appelle Menga Ecoflux. C'est déjà un produit que j'ai commencé à développer. J'ai fait des prototypes que j'ai déjà donnés à certaines de mes amies et à quelques personnes de ma famille pour pouvoir les tester. On fait principalement avec du coton naturel et aussi de la fibre de bambou. »

    Des prototypes, des inventions et des projets exposés lors de ces rencontres régulières à Brazzaville ou à Pointe Noire et qui reçoivent le soutien de partenaires comme la délégation de l'Union européenne au Congo. Des initiatives précieuses, selon Anne Marchal, ambassadrice de l'UE à Brazzaville.

    Coton naturel et fibre de bambou

    « C'est la convergence en fait des centres d'intérêt qui fait que nous sommes partenaires de cette association, qui justement permet de donner une voix aux jeunes et de créer de la conscience sur les problèmes d'environnement. Et donc toutes les activités de Paule Sara, y compris au niveau du support et la création, la formation à des emplois de développement durable, est vraiment ce qui nous a attirés, en plus du fait qu'elle a organisé des rencontres citoyennes de jeunes. Nous tenons vraiment à avoir ces contacts avec les jeunes pour leur retour sur les attentes des jeunes dans les pays où nous sommes partenaires ».

    Le prochain projet que Paule Sara compte mettre en œuvre avec Human empress, c'est la création d'un écocentre. Un lieu de rencontre ou les jeunes congolais pourront venir exposer leurs projets, apprendre et transmettre les bonnes pratiques écoresponsables.

    À lire aussiCongo-Brazzaville: une ONG réclame un plan d’aménagement du parc national Ntokou Pikounda

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  • Lukaré, centre artisanal burkinabè et grenier à idées et à talents
    Jan 12 2025
    Direction le Burkina Faso et le quartier de Dapoya, à Ouagadougou, où est installé le centre artisanal Lukaré. Un centre qui, depuis près de 15 ans, fait figure d'excellence en matière de création de meubles et d'accessoires à base de matériaux de récupération. Au centre Lukaré, la quinzaine d'apprentis ou de créateurs aguerris sont à l'ouvrage. Perceuses, ponceuses, poste à souder... Tous ces outils – entre deux délestages – s'activent, avec Inoussa Dao comme chef d'orchestre. « Lukaré ça veut dire ''le grenier'' en pulaar. C'est un grenier où on a beaucoup d'idées. Voilà, on aimerait aussi transmettre ces idées à d'autres jeunes », explique-t-il. Il y a 15 ans, Inoussa a fondé, avec son frère Hassan Dao et deux autres artistes, le centre d'apprentissage et la galerie Lukaré, qui font référence depuis au Burkina Faso :« L'idée de Lukaré, c'est vraiment la récupération. Je peux dire que 90% de nos créations, c'est de la récupération. C'est de donner une seconde vie aux matières mortes, si on peut dire ainsi. C'est du bois, des carcasses de voitures, de la récupération de bidons. Voilà, tout ce qu'on peut recycler et leur donner une seconde vie. On fait des tables, des meubles de rangements, des accessoires comme des dessous de plat, des lampes, des meubles d'intérieur et d'extérieur. » L'art de recycler des matériaux bruts comme des racines d'arbres ou bien des pots d'échappement de mobylette, pour les sublimer en meubles uniques, a fait école au Faso . D'autant plus que le centre Lukaré accueille des jeunes qui cherchent leur voie pour les former à la technique de la récup'. Une seconde vie aux matières mortes« On n'a pas besoin d'avoir un diplôme ou une formation quelconque, c'est la motivation personnelle qui compte, souligne Inoussa Dao. Après, nous, on les place à l'atelier soudure d'abord, et après, on les place à l'atelier bois pour qu'ils apprennent ces deux métiers de base. Après, c'est à lui de choisir la branche qu'il veut. Nous, on est à côté pour les guider dans cette création. Mais c'est lui qui créé après ! »C'est ainsi que de ce phalanstère créatif sont sortis de grands noms du design burkinabè qui ont fait leur chemin depuis, comme Ahmed Ouattara, Kader Kaboré, Ousmane Kouyaté ou encore Paulin Banigabou. Ce dernier est un virtuose dans l'art d'entremêler palissandre et fer à béton pour en faire des sièges :« Actuellement, on peut dire que je travaille à mon propre compte. C'est grâce à eux aussi (les encadrants de Lukaré, NDLR), parce que je suis passé par eux qui nous ont guidés, qui nous ont montré comment faire. Actuellement , mon travail est beaucoup basé sur les tabourets et des pièces uniques aussi. Des chaises et des tables aussi quoi, parce que j'ai été formé, mais j'ai ajouté ma ''touche'' aussi. Je fais un peu différent de mon patron parce qu'il faut créer aussi ta propre identité. Ainsi il y a des gens, quand il voit ça, ils disent ''Ça, c'est Paulin !''. »Finitions nickelLes meubles et accessoires de Lukaré font le bonheur des amoureux du design comme Eliot Martin. En Allemagne, à Francfort, il est le responsable de la galerie Moogoo. Il s'extasie :« L'idée, c'est de dire :''Nous, on veut du beau ! Et qu'en plus il y ait une histoire derrière.'' On a la volonté de vendre des beaux produits. C'est vrai que les finitions (chez Lukaré, NDLR) sont nickel, quoi ! Il y a une qualité ! Pour tout ce qui est soudure, tous les gens ici qui s'y connaissent sont toujours impressionnés par leur travail. Je ne sais pas s'ils se rendent compte, mais ils n'ont pas le matos qui existe en Europe ! À part des postes à souder, ils n'ont pas beaucoup plus d'outils, quoi ! » Rendre la matière brute magnifique, c'est l'art de concilier l'indigence des moyens avec l'exigence d'artisans surdoués. Hortense Assaga, journaliste et auteur d'un ouvrage intitulé Made In Africa est, elle aussi, admirative :« Ce centre illustre vraiment bien la pratique africaine. Il y a une espèce de regroupement qui se fait entre artisans, créatifs. Et puis, ils essayent d'organiser ça. On apprend les uns des autres pour en sortir souvent les objets fabuleux. Oui, c'est une pratique à l'africaine, une transmission qui se fait tout naturellement entre artisans, et c'est vraiment ça qu'il faut saluer. » Le mot de la fin, c'est Inoussa Dao qui l'a trouvé en cherchant dans son grenier peul à idées : « On va consommer ici ce que nos braves artistes et artisans produisent. Nous consommons ce que nous produisons et produisons ce que nous consommons. »
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