• Le monde en questions

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Le monde en questions

By: RFI
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  • Le monde en questions, une chronique hebdomadaire qui met en valeur, en contexte et en perspective un fait marquant de l’actualité internationale. Elle sera assurée par Bruno Daroux.

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Episodes
  • 2025, Israël et les fronts multiples
    Jan 10 2025
    Dans le sillon de la réponse aux attentats du 7 octobre 2023 en Israël, l’État hébreu multiplie les offensives au Proche-Orient contre la nébuleuse iranienne de l’« Axe de la résistance ». Les évènements en Syrie ne semblent pas faire changer de cap le Premier ministre israélien, qui poursuit une ligne résolument pro-guerre. Tout d’abord, c’est en raison d’un profond sentiment de surpuissance militaire, largement incarnée par le Premier ministre va-t-en-guerre Benyamin Netanyahu, qu’Israël continue de foncer, tête baissée, sur ses ennemis proches et lointains avec l’aide soutenue de Washington. « LaSyrie n’est plus la même Syrie, le Liban n’est plus le même Liban, a récemment martelé Benyamin Netanyahu, ajoutant : Gaza n’est plus la même Gaza et même l’Iran a, lui aussi, ressenti la puissance de notre bras. » Il faut dire que la réponse israélienne aux attaques du Hamas a produit une impressionnante tectonique des plaques de la géopolitique du Proche-Orient — impensable il y a encore quelques mois — résultat d’offensives militaires qui ont de quoi donner raison à un chef de gouvernement qui affirme combattre sur sept fronts simultanés.Les branches armées et politiques du Hamas et du Jihad islamique à Gaza sont décimées, bien que non vaincues, alors que l’enclave palestinienne a été transformée en charnier à ciel ouvert après 15 mois de bombardements d’une violence inégalée. Au Liban, la milice chiite du Hezbollah, pourtant redoutée, a été défaite en quelques semaines de combats, sa direction politique et opérationnelle anéantie au prix de centaines de morts civils et de sérieux doutes persistent sur les intentions israéliennes — mettre fin, ou non, à l’occupation de fait du Sud-Liban — quand le cessez-le-feu de soixante jours expirera le 27 janvier prochain. À lire aussi Bande de Gaza : 365 km — anéantis par Israël en 365 jours, « une volonté de détruire une mémoire »Le revers historique de l’« Axe de la résistance » pro-iranien offre pour Benyamin Netanyahu une porte de sortie personnelle inespéréeCette fuite en avant à marche forcée et les succès indéniables du Premier ministre israélien sont évidemment politiquement opportuns, lui permettant de se maintenir au pouvoir. Mais ce maintien se fait dans un équilibre instable, alors qu’une partie de l’opinion publique lui reproche une guerre sans but et sans fin et de ne pas avoir tout fait pour libérer les otages encore retenus à Gaza. En outre, sa responsabilité dans la faille sécuritaire qui a permis les massacres du 7-Octobre n’a toujours pu être établie, faute de la formation d’une commission d’enquête. Sur le plan juridique aussi, Benyamin Netanyahu est poursuivi pour corruption, fraude et abus de confiance et son procès a constamment été repoussé à cause d’un conflit auquel il n’a donc aucun intérêt à mettre fin. À lire aussi Israël-Gaza : 7 octobre 2023, le jour où une nouvelle guerre a débutéPeut-on parler de victoire définitive et irréversible ? Nombreux sont les experts qui estiment que le chef du gouvernement israélien serait tenté par reconfigurer le Moyen-Orient dans une sorte de « pax israeliana » — une paix sous domination israélienne — profitant des flottements politiques de l’après-Bachar dans la Syrie voisine, de la perte d’influence de l’Iran et ses affidés, et de l’abandon total de toute tentative de résolution de la problématique palestinienne.Reste que la région, dont l’imprévisibilité et la complexité sont proverbiales, regorge d’éléments déstabilisateurs comme, par exemple, les rebelles houthis du nord-Yémen qui multiplient les attaques contre Israël et perturbent dangereusement le trafic maritime en mer Rouge.Quoi qu’il en soit, l’année 2025 sera aussi celle du retour de Donald Trump à la Maison Blanche et Benyamin Netanyahu, son meilleur allié, sait parfaitement que cela sera sans doute providentiel pour le destin expansionniste d’Israël et donc du sien. À lire aussiLes attaques des rebelles houthis du Yémen, un véritable casse-tête pour la défense israélienne
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    3 mins
  • Birmanie: 2025, année de tous les dangers pour la junte?
    Dec 27 2024

    Presque quatre ans après le coup d'État militaire qui a renversé le gouvernement élu, ce grand pays d'Asie orientale sombre dans la guerre civile, le chaos social et l'une des pires crises humanitaires de son histoire. Pourtant, les insurrections armées progressent. Cyril Payen, peut-on, d'ores-et-déjà, parler d'un tournant ?

    Ce qui est certain, c'est que la longue marche vers la victoire contre la dictature militaire a commencé avec, pour horizon, l'année 2025. Organisée et structurée, l'opposition pro-démocratique civile et armée opère une montée en puissance qui semble de plus en plus implacable, et ce aux quatre coins de cet immense territoire, carrefour entre l'Asie du Sud-Est et l'Inde.

    Le pouvoir central perd du terrain

    Selon le gouvernement parallèle, né clandestinement après le coup d'État de février 2021, près des deux tiers du pays ne sont plus contrôlés par le pouvoir central, alors que régions et garnisons militaires tombent une à une, du lointain état d'Arakan à la frontière, du Bangladesh aux sanctuaires de la guérilla kachin aux confins du Triangle d'Or, sans oublier les traditionnels bastions karens, plein est, sur la frontière thaïlandaise où, symbole parmi les symboles, l'ancien quartier général de Manerplaw, tombé en 1994, a été repris cette semaine.

    Signe des temps : un an après être officiellement passé d'une tactique de guérilla à une offensive conventionnelle tous azimuts, une grande partie des responsables du NUG, le Gouvernement d'union nationale, a annoncé sortir de la clandestinité pour rejoindre la Birmanie dès janvier 2025.

    À lire aussiBirmanie: la junte militaire au pouvoir continue de subir les revers des groupes rebelles

    Une grande fébrilité dans la junte militaire et chez ses alliés

    Du côté de la Tatmadaw, l'armée birmane, il y a bien entendu les pertes, de plus en plus importantes, qui permettent aux rebelles de se constituer d'impressionnants arsenaux, mais il y a aussi les défections. Sentant le vent tourner ou écœurés par les méthodes d'une armée souvent accusée d'être en guerre contre sa propre population, des milliers de soldats sont passés dans le camp des rebelles, et de vastes purges ont eu lieu au sein d'un état-major que l'on sait infiltré par les insurgés.

    Plus isolés que jamais, les chefs de la junte birmane ne survivent que grâce à leurs parrains chinois, russes ou nord-coréens, pour ne citer que les plus visibles, l'indifférence coupable de la communauté internationale faisant le reste. Mais là aussi, la nervosité du gouvernement chinois face à l'instabilité chez le voisin birman, ou les déboires de Moscou au Proche-Orient, pourraient faire changer les orientations de cette guerre par procuration asiatique.

    À lire aussiBirmanie: l'impossible démocratie

    Le chef de l'armée putschiste dans le collimateur de la CPI

    Les soucis, c'est bien connu, volant souvent en escadrille, le karma politique du chef de la junte militaire s'est encore un peu plus assombri le 27 novembre 2024, à des milliers de kilomètres de son bunker de Naypidaw, à La Haye où siège la Cour pénale internationale.

    Premier mandat d'arrêt requis par le procureur : le vieux dossier du massacre de la minorité musulmane des rohingyas est exhumé. Le général Min Aung Hlaing y est accusé de crimes, de déportation et de persécutions, des actes qualifiés de crimes contre l'humanité. Les premières audiences pourraient avoir lieu en 2025. Une année donc décisive pour le destin pro-démocratique de la Birmanie.

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    3 mins
  • Changement de cap politique imminent en Allemagne?
    Dec 20 2024

    Après la décision lundi 16 décembre du chancelier Olaf Scholz d’affronter un vote de défiance au Bundestag, le Parlement allemand, il chamboule la situation politique de l'Allemagne. Il provoque la chute de son gouvernement, la dissolution du Bundestag et la convocation d’élections générales anticipées le 23 février prochain. Doit-on s’attendre à un changement de cap en Allemagne ?

    À en croire les enquêtes d’opinion actuelles, la situation politique enAllemagne pourrait probablement changer. Selon ces sondages, c’est la CDU, le parti chrétien démocrate dirigé aujourd’hui par Friedrich Merz qui fait la course en tête, crédité de 30 à 32 % des voix. Loin devant le SPD, les sociaux-démocrates du chancelier sortant Olaf Scholz, qui obtiendraient environ 15 % des voix. La formation d’extrême droite AfD est annoncée avec un score autour des 20 %. On assiste donc à la fin de la coalition SPD / Verts / Libéraux menée par Olaf Scholz, et la victoire semble à ce stade en vue pour Friedrich Merz.

    À lire aussiAllemagne: la droite désigne l’ultraconservateur Friedrich Merz candidat à la chancellerie en 2025

    Un dirigeant qui revient de loin ?

    Le parcours et l’histoire de Friedrich Merz sont assez incroyables. Élu dès 1994 au Bundestag, il a vite vu son ascension stoppée par une certaine Angela Merkel, qui lui ravit en 2002 la présidence du groupe parlementaire de la CDU. Il se fait discret jusqu’en 2009, date à laquelle il quitte la politique pour redevenir avocat d’affaires. Ce n’est qu’en 2018 qu’il revient dans le jeu, quand Madame Merkel annonce son retrait qui prend date en 2021. Friedrich Merz est donc débarrassé du fantôme de sa plus tenace adversaire et prend les rênes de son parti. À 69 ans, il pense que son heure est enfin arrivée.

    Un programme libéral en économie et conservateur sur les questions sociétales

    Friedrich Merz accuse Olaf Scholz d’avoir raté sa chance au cours des trois dernières années et entend appliquer, s’il est élu, un programme libéral très orthodoxe. Respect du « frein à la dette », inscrit dans la Constitution, baisses d’impôts, allègement des droits de succession... Il veut aussi mettre fin au programme de remplacement des chaudières au gaz ou au fioul, entamé par l’actuel gouvernement pour lutter contre le réchauffement climatique, et qui fait l’objet d’un débat passionné outre-Rhin. Un programme à l’opposé de celui de son adversaire Scholz, alors que l’Allemagne traverse une vraie crise économique et risque d’être en récession pour la deuxième année consécutive, avec son secteur à l’exportation en difficulté notamment dans le secteur de l’industrie automobile, on pense notamment à Volkswagen. Conservateur sur les questions de société, il veut par exemple abolir la loi sur la légalisation du cannabis, adoptée par la majorité sortante.

    Olaf Scholz, un candidat combatif

    Le chancelier reste combatif et a été désigné comme le candidat du SPD. Il part certes avec un lourd handicap, mais cela ne lui fait pas peur. En 2021, déjà, on le donnait perdant, et il avait remporté le scrutin. La grande question sera celle de la coalition. Nous n’y sommes pas encore. Le choix que feront les Allemands, un mois après l’investiture de Donald Trump, en pleine guerre en Ukraine, aura bien sûr des conséquences importantes pour l’Europe et notamment la France.

    À écouter dans Décryptage Économie, politique: la fin du modèle allemand?

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