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Lignes de défense

By: RFI
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  • Dans un système globalisé, où les menaces prennent des formes de plus en plus variées, la chronique de Franck Alexandre vous plonge chaque semaine, au cœur des enjeux et des problématiques de défense et de sécurité du XXIème siècle. Les acteurs d’un monde militaire en mutation et les meilleurs observateurs des questions de Défense répondent à Franck Alexandre tous les dimanches matins dans sa chronique.

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Episodes
  • Ukraine, les drones de combat, nouveaux rois du champ de bataille
    Jan 12 2025
    L'état-major de l'armée ukrainienne a dit mercredi 8 janvier, avoir frappé avec des drones, un dépôt pétrolier à Engels, où est basée l'aviation stratégique russe. L'attaque à 500 kilomètres de la frontière ukrainienne illustre l’omniprésence des drones dans ce conflit. Après bientôt trois ans de guerre, le retour d’expérience est sans appel, les drones de combat sont devenus les nouveaux rois du champ de bataille. Le chiffre est vertigineux : pour la seule année 2024, l’Ukraine a produit plus d’un million de drones et en majorité des drones suicides, responsables à eux seuls de la plupart des frappes sur la ligne de front. Ces machines de toute taille, souligne le colonel Frédéric, célèbre artilleur français et ex-commandant de la Task Force Wagram en Irak (Déployée de 2016 à 2019, la Task Force Wagram a participé au « pilier appui » de l’opération Inherent Resolve en Irak. Equipés de canons Caesar, les artilleurs ont soutenu l’action des forces partenaires engagées au sol dans les combats contre Daech), ont révolutionné dans tous les compartiments, l’art de la guerre : « Les drones permettent surtout de tirer dans la profondeur pour façonner l'adversaire, détruire ses propres moyens d'artillerie, c'est ce qu'on appelle gagner la supériorité des feux, c'est la contre batterie. On peut aussi détruire des postes de commandement, des dépôts logistiques ou des concentrations de force. Les drones permettent aussi de donner des éléments pour cloisonner l'adversaire. C'est-à-dire l'amener par exemple sur un endroit où on va lui tendre une embuscade. On a toujours besoin d'autres capteurs. Les observateurs d'artillerie sont toujours là, ça peut être aussi des radars qui vont détecter sur une route le déplacement d'une colonne blindée. C'est une combinaison de tous ces capteurs qui permettent d'ouvrir le brouillard de la guerre et d'aller détecter le dispositif adverse, comprendre sa manœuvre pour demander des feux d'artillerie, en utilisant les mortiers, le canon Caesar, et pourquoi pas un lance-roquette unitaire au besoin ».À lire aussiFrappes de drones et tirs de missiles: la Russie et l'Ukraine en pleine escaladeJusqu’à 10 000 drones utilisés chaque jour en UkrainePour compenser une pénurie d’obus l’armée ukrainienne s’est tournée vers les drones jusqu’à en consommer parfois 10 000 par jour. Les drones utilisés en masse, c’est une révolution, il faut en tirer les leçons dit l’expert aéronautique Xavier Tytelman,« En Ukraine, vous avez un drone pour 6 à 8 personnes et vous avez l'omniprésence des drones kamikazes. Que ce soient les États-Unis, ou l'Europe, personne n'est prêt à faire la guerre en consommant 10 000 drones par jour. Pourtant, c'est ça qui est nécessaire pour la guerre. Et c'est ça qui donne des résultats qui permettent à l'Ukraine de détruire toutes les offensives russes et d'avoir autant de succès en termes de rapports de force et de nombre de pertes. L'Agence européenne de défense a justement dit les 4 domaines dans lesquels il fallait absolument qu'on se renforce. Parmi ces 4 domaines, il y a les munitions à usage unique, les munitions télé opérées, les drones kamikazes et il y a également la guerre électronique. Et je pense que c'est les deux domaines dans lesquels on a réalisé qu'on n'était pas du tout au niveau et qu'il faut vraiment qu'on fasse une accélération ». À lire aussiComment le drone kamikaze révolutionne l’économie de la guerreL’importance du couple drone-canonPour rester à niveau, il faut donc accélérer et c’est le cas notamment pour l’artillerie, grâce au couple drone-canon, l’artillerie insiste le colonel Frédéric est de nouveau la reine des batailles, « Nous avions déjà utilisé le couple drone - canon dans d'autres opérations, notamment l'opération Inherent Resolve au Levant (L'opération Inherent Resolve (OIR) est le nom de l'opération militaire américaine menée dans le cadre de la coalition internationale en Irak et en Syrie, à partir d’août 2014). Il est vrai qu'aujourd'hui, grâce à la multiplication de tous les types de drones, cela permet de raccourcir encore plus vite la boucle entre le capteur et les effecteurs afin de traiter tout type de cible. Cela permet aussi de décentraliser jusqu'au plus bas niveau, l'emploi des feux d'artillerie pour traiter des cibles qui auraient été détectées par ces drones qui ont finalement créé une réelle transparence du champ de bataille. Cette rapidité dans la boucle de décision a permis une plus grande efficacité pour les belligérants ». 2025 verra la montée en puissance de l’automatisation des drones, notamment le vol vers les zones de combat et la frappe de cibles sélectionnées, là encore pour gagner un temps d’avance sur l’adversaire.
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  • Quels scénarios pour la guerre en Ukraine en 2025?
    Jan 5 2025
    L'année 2025 sera-t-elle synonyme de paix en Ukraine ? Après bientôt trois ans de guerre, et peut-être un million de soldats tués ou blessés des deux côtés du front, les belligérants sont exsangues. Les conditions d’un règlement du conflit semblent se rapprocher, mais quels scénarios sont sur la table ? Difficile pour l’Ukraine de continuer le combat : en ce début 2025, le rapport de force ne lui est pas favorable et les États-Unis, son principal soutien, pourraient se défausser.Le cessez-le-feu n’est pas loin, estime Jean pierre Maulny, directeur adjoint de l’Institut des relations internationales et stratégiques, « très certainement, on ira vers un cessez-le-feu parce que le président des États-Unis le veut et parce que je pense que les belligérants peuvent y trouver un intérêt. Les Ukrainiens, parce qu'ils sont en difficulté sur le terrain, les Russes pour obtenir leur gain. Et puis d'autre part, du fait qu’eux aussi, ça leur coûte sur le long terme cette guerre : ils sont en économie de guerre, ils ne peuvent pas éternellement maintenir un tel effort. » Pendant les travaux, « la vente continue »Mais l’ouverture de pourparlers ne fait pas nécessairement taire les fusils, car souvent, pendant les travaux, « la vente continue », ironise le diplomate Jean de Gliniasty, « comme une des deux parties ne souhaite pas le cessez-le-feu, d'abord parce qu'elle marque des points, c'est la Russie qui en ce moment grignote. Et donc plus le temps passe, et plus cela va jouer en sa faveur. »« D'autre part, la Russie, elle, veut un traité de paix qui consolide ses acquis territoriaux alors que les Ukrainiens, maintenant que Trump est là, souscrivent à l'idée d'un cessez-le-feu. Mais un cessez-le-feu provisoire, puisqu'ils se réservent la possibilité de récupérer leurs territoires soit par la diplomatie, soit par la guerre. Donc ici, il y a deux positions différentes et il est clair que pendant que l’on mettra ça au clair, "la vente continuera", c'est-à-dire hélas, la guerre et les morts et les blessés… » Pas de GI’s sur le sol ukrainien, dit Donald TrumpDifficile dans ces conditions de trouver un chemin vers la paix. Raison pour laquelle la question des garanties de sécurité offertes à Kiev est cruciale, insiste le géopolitologue Pascal Boniface : « Si l'Ukraine est contrainte de céder les territoires, on peut aussi comprendre qu'ils aient besoin de garanties pour l'avenir parce qu’ils ont une confiance très modérée dans les promesses de Poutine. Et donc pour cela, il faut donner des garanties de sécurité. Et la présence dans un pays qui n'est plus en guerre contre la Russie de troupes françaises et britanniques pourrait avoir un effet dissuasif pour cette dernière. Puisque dans ce cas-là, ça serait la Russie qui devrait prendre l'initiative du conflit et non pas la France ou la Grande-Bretagne. » La Russie face à deux puissances dotées de l’arme nucléaire que sont de la France et de la Grande-Bretagne, aurait aussi beaucoup plus de mal à agiter la menace nucléaire.Reste que Donald Trump a prévenu, même en cas d’accord de paix définitif, lui n’enverra pas de soldats en Ukraine. Alors tous les regards, et à raison, se tournent vers Paris et Londres, alternative à l’Otan, décrypte Jean de Gliniasty : « Au moment de l'ersatz de l'accord de paix d'Istanbul, qui avait été quasiment agréé en avril 2022, il était prévu qu'il y ait des garanties des pays membres du Conseil de sécurité et il se trouve que, membres du Conseil de sécurité, la France et l'Angleterre sont aussi membres de l'Otan. Donc c'est une façon de contourner ce qui est un non possumus, c'est-à-dire une impossibilité pour les Russes qui ne peuvent pas accepter que l'Otan en tant que tel garantisse l'Ukraine et joue un rôle dans la paix en Ukraine. » Une paix provisoireIl est aussi possible qu’en 2025 la guerre continue. « Toute pression pour des négociations trop tôt nuisent à l’Ukraine », estime ainsi Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne.Il est possible aussi que des accords ne débouchent que sur une paix provisoire, indique, fataliste, Jean Pierre Maulny : « Si c'est un cessez-le-feu, ils ne perdront pas la face parce qu'ils diront toujours : "l'Ukraine reste une et entière avec le Donbass". Si c'est un accord de paix formel qui re-délimite les frontières, ils perdront. Alors peut-être qu’il peut y avoir un entre-deux. Vous savez, dans des accords de paix, on trouve toujours des solutions pour essayer de contenter les deux parties. Aux négociateurs peut-être de trouver la solution qui contente Moscou et Kiev. Mais on peut craindre que ça soit bancal sur le long terme et que ça ne soit qu'une paix provisoire, avec un provisoire qui peut durer longtemps. »Un scénario à la coréenne en quelque sorte, avec une ligne de front démilitarisée courant du nord au sud de l’...
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  • FN Herstal: le fabricant et concepteur belge d’armes de petit calibre qui attire vivement la France
    Dec 29 2024

    La Fabrique nationale belge (FN) de la région de Liège est une véritable pépite, spécialisée dans les armes automatiques et les mitrailleuses. Si elle est déjà un fournisseur privilégié de l’armée de terre française, l’entreprise pourrait être amenée à jouer un rôle plus important encore dans le paysage industriel militaire français. Cela notamment grâce à sa capacité à produire des munitions de petits calibres. FN Herstal, peu connue du grand public, a exceptionnellement ouvert ses portes à quelques journalistes. [Rediffusion]

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