• Régis Mathieu, un maître artisan lustrier à Notre-Dame de Paris [4/9]

  • Dec 21 2024
  • Length: 9 mins
  • Podcast

Régis Mathieu, un maître artisan lustrier à Notre-Dame de Paris [4/9]

  • Summary

  • Cinq ans après l’incendie de Notre-Dame de Paris, 100 % création vous propose de partir à la rencontre des compagnons, artisans d’art ou designers qui ont travaillé sur ce chantier emblématique. Régis Mathieu, lustrier, est en charge de la rénovation des lustres de Notre-Dame de Paris. Maître artisan, sa vision artistique et sa quête d’excellence lui ont permis de collaborer avec de prestigieux monuments historiques, comme celui de Notre-Dame de Paris.  Le mot lustrier, quand je le dis pour la première fois, les gens me regardent bizarrement en disant c’est quoi ce métier, alors que tout le monde sait ce que c’est un lustre ! Régis Mathieu, lustrier  Je laisse cours à mon côté artistique qui est très développé chez moi. C’est très facile pour moi de créer des luminaires. C’est plus difficile de savoir lequel je vais vraiment créer ou lequel je vais garder en dessin ou dans ma tête. Je crée comme cela un pendant à ma collection de lustres qui m’est personnelle dans le choix et dans l’œil, si vous voulez, mais qui raconte aussi une histoire.Régis Mathieu est originaire de Marseille, sa famille est dans les luminaires, haut de gamme, contemporains. Il suit des études en école de commerce et en même temps son apprentissage du métier dès l’âge de 20 ans. Après le décès de son père, sa mère reprend l’entreprise. À la fin de ses études de commerce, c’est à son tour. Il repositionne alors l’entreprise pour que le lustre soit un objet de luxe, à la croisée de l’artisanat et de l’esthétique contemporaine.  « Cela m’a bien pris 10 ans pour que je me sente compétent. Après, j’acquiers ce savoir-faire par la restauration et par la passion. Une passion effrénée. J’achète des modèles, toute la biographie sur ce sujet, rencontrer des gens aussi passionnés que moi et devenir très vite le spécialiste des lustres. C’est arrivé vite parce que je n’avais pas de concurrence. Il n’y avait personne qui était spécialiste des lustres. C’est assez confortable pour moi. C’est-à-dire que même si je ne sais pas grand-chose sur mon sujet, j’en sais toujours plus que les personnes que j’ai en face de moi, donc, je peux leur apporter quelque chose. Pour ne pas être passéiste - à 25 ans, c’est sympa de faire "des métiers de vieux" poussiéreux et d’enlever les toiles d’araignées sur les lustres -, mais il faut que je sois un peu de mon temps, il faut que j’expose dans des foires, que je passe dans des journaux de mon temps. Je décide de créer des luminaires contemporains. C’est assez prétentieux parce que ce sont les mêmes mains qui rééditent les lustres des maîtres qui vont créer des luminaires contemporains. J’ai la prétention de me dire : "Qu’est-ce que nous allons restaurer demain quand nous parlerons d’aujourd’hui ?" Moi, je restaure des lustres de 1750, mais c’est quoi le lustre de 2000 par exemple ? Et je me dis, puisque je ne trouve pas, puisque je ne vois pas ce que c’est, je vais le créer. Je me sers, donc, des savoir-faire, des matériaux nobles et des savoir-faire historiques pour créer des formes d’aujourd’hui. » Un engagement pour la sauvegarde du patrimoineL’engagement de Régis Mathieu est profond pour la sauvegarde du patrimoine, avec des projets publics comme celui de Notre-Dame de Paris. « Nous sommes allés chercher les lustres. Nous les avons dépollués parce qu’ils étaient pleins de plomb, parce que le plafond avait fondu évidemment à l’intérieur. Un travail de dépollution avec des normes que je ne connaissais pas. Pour la petite anecdote, ma fille, Inès, est rentrée avec nous dans l’entreprise, et répondre à l’appel d’offres de Notre-Dame, cela a été son baptême du feu, elle l’a eu, c’est un signe qu’il faut qu’elle continue ! Je n’avais jamais fait de dépoussiérage de plomb aussi lourd que celui de Notre-Dame, où il fallait être en scaphandrier avec l’air qui était traité et faire un travail afin de pouvoir emmener les lustres en atelier, etc. Eh bien, c'est Inès, ma fille, qui s’en est chargée. Elle m’a dit : "C’était un beau souvenir". Je suis content qu’elle m’ait dit cela parce que c’était physique. »« Après, nous avons emmené les lustres à la lustrerie, avec un état des lieux, analyses, radiographies, pour savoir si c’était doré, pas doré, comment était la composition des vernis. Nous avons fait des sondages. Tout le travail classique de tous les restaurateurs. Nous arrivons à l’analyse que les lustres étaient vernis avec un gomme-laque plus jaune de chrome qui fait que cela fait une couleur très spécifique de jaune. Viollet-le-Duc a voulu des étoiles dans le ciel, les lustres ont, donc, une couleur d’étoile plus qu’une couleur d’or. Une fois que nous avons fait cela, la restauration des pièces a commencé. »C'est Notre-Dame qui choisit ...
    Show more Show less
activate_Holiday_promo_in_buybox_DT_T2

What listeners say about Régis Mathieu, un maître artisan lustrier à Notre-Dame de Paris [4/9]

Average customer ratings

Reviews - Please select the tabs below to change the source of reviews.