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Reportage France

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  • Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

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Episodes
  • En Provence, les communautés mahoraise et comorienne continue la mobilisation pour Mayotte
    Jan 29 2025

    Il y a plus de sept semaines que le cyclone Chido a ravagé Mayotte et deux semaines depuis la seconde tempête tropicale Dikeledi. En métropole, la communauté mahoraise et comorienne est toujours mobilisée. C’est le cas en Provence, où des collectifs continuent inlassablement de récolter et envoyer de nombreux dons vers l'île.

    De notre correspondante à Marseille,

    Départ de Marseille avec un camion prêté par un bénévole de l’association Ambre. « On part en direction de Toulon. Et là, c'est parti, on a rendez-vous là-bas pour 14h. On va récupérer des denrées alimentaires ».

    Naïr est le président de l’association, qui s’occupe d’aller chercher les dons : « Actuellement, on est en train de charger tout ce qui est eau et lait. Ensuite, on va charger tout ce qui est denrées alimentaires, comme les pâtes, le riz, les conserves, et le couscous. Puis par la suite, si on a de la place, on va mettre tout ce qui est matériel médical. Et si vraiment il nous reste de la place, on va prendre les vêtements ».

    Mais rapidement le camion marseillais est plein à craquer. « Nous, on va essayer de trouver un deuxième camion pour tout transporter ». Abdou est président de l’union mahoraise de Toulon : « Comme ça, on vous suit. Comme ça, on amène tout là-bas. Ça serait bien que tout parte quoi. Si ça reste ici, on va encore attendre une semaine, cela pourrait retarder l’aide. Et il y a des gens qui en ont besoin. On va essayer de trouver un camion, c’est mieux ».

    Vingt minutes plus tard, un semi-remorque appartenant à un des bénévoles se gare sur le parking. « Nous, ce qu’on aimerait bien, c'est que tout parte vers l'île de Mayotte, parce qu’il y a des gens qui meurent de faim, d’autres qui n’ont même pas d’endroit pour dormir, s’habiller, manger. On essaie de faire le geste ».

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    Il n’y a pas que de l’alimentaire, il y a de tout

    « On a beaucoup d’alimentaire, mais aussi beaucoup de vêtements. Il y a des jouets, des produits d’hygiène, du dentifrice. Il y a vraiment de tout ». Plus de soixante gros cartons en tout. Des dons qui affluent depuis des semaines ici à Toulon, explique Kassim, un bénévole comorien. « On a rassemblé tous les gens de Toulon, qu'ils soient Malgaches, Anjouanais, Comoriens, Mahorais. Et franchement, ça a bien marché ».

    Une mobilisation qui ne doit pas s’arrêter là pour lui. « Ce n'est pas qu’aujourd’hui seulement. La crise ne va pas s’arrêter aujourd’hui. S’il faut relancer les dons une fois par mois, il faudra le faire. La reconstruction de Mayotte ne se fera pas en un jour. Les vies, les gens, la misère, ça ne s'arrêtera pas en un jour, donc il faut continuer ».

    Une fois les camions chargés, puis les dons sont déposés dans un hangar à Marseille. L’heure du bilan : « Alors là, on vient de décharger tous les dons qu’on a récupérés à Toulon chez les collègues. On a entre sept et huit tonnes de denrées alimentaires, ainsi que des vêtements et du matériel médical ».

    Des dons qui partiront par la mer et mettront un peu moins de deux mois à arriver à Mayotte.

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    2 mins
  • Une ambulance ukrainienne mitraillée fait le tour de la France
    Jan 28 2025

    L'Ambulance Mitraillée France (AMF) est un projet humanitaire qui rassemble plus de 45 associations dont l'ONG Pharmaciens sans frontières. En septembre 2022, une ambulance ukrainienne dans la région de Kharkiv est prise pour cible par la Russie. Tout un symbole pour cette opération qui permet de ne pas oublier les atrocités de cette guerre qui dure depuis trois ans. Pendant deux jours, ce véhicule inattendu a fait escale sur la place du marché à Sucy-en-Brie en banlieue parisienne.

    Patrick Angelvy est secrétaire général de l'ONG Pharmaciens sans frontières dans le Val-de-Marne. « "Slava Oukraïni", ça veut dire "Gloire à l'Ukraine !", et les gens répondent "Heroïam slava !" ou "Héros, la gloire !", et ça montre un petit peu leur résistance et leur courage ».

    Résister et surtout ne pas les oublier

    C'est le message porté par cette ambulance qui sillonne l'Europe. Pour Patrick Angelvy c'est un témoin précieux : « Quand on voit un trou, deux trous de balle, trois impacts de balle. On peut toujours dire que ce sont des balles perdues. Là, quand il y en a, je crois, 402, on peut quand même comprendre la façon dont Monsieur Poutine lit la Convention de Genève, qui indique qu'on ne tire pas sur les ambulances. Et en même temps, cette ambulance, c'est le symbole de la résistance et le symbole du courage ukrainien. Je veux dire que cette ambulance ne parle pas, et pourtant, elle nous interpelle. Cette ambulance, c'est un véritable cri silencieux qu'elle nous lance pour nous interpeller sur le drame que vivent ces gens. À moins de deux heures d'avion de chez nous, ce n'est pas acceptable, et ça nous permet, en montrant ce qui se passe, de pouvoir lever des fonds pour acheter plus d’ambulances ».

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    Un spectacle qui ne laisse personne indifférent

    Sur la place du marché, certains s'arrêtent, observent, et ont du mal à trouver les mots : « Quand je l’ai vue et que j’ai pu toucher les impacts des balles, c'est assez effrayant. Vous voyez, c'est une expérience malheureuse, mais indispensable pour les gens qui vivent loin de la guerre et des atrocités ».

    À quelques mètres de l’ambulance, un petit groupe d’Ukrainiens, collectent de l'argent pour financer de nouveaux véhicules de secours. Elisabeth fait partie des 50 familles qui ont été hébergées à Sucy-en-Brie au tout début de la guerre. Aujourd'hui, elle étudie à la Sorbonne. « Mon appartement est bombardé, donc je ne peux pas y retourner, et pour le moment, je suis en France, je suis à l'université et je reste ici. J'apprends la langue, et je vois mon avenir aussi en France ».

    Après des escales dans plusieurs villes de France, l'ambulance mitraillée repartira en avril en Espagne.

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    3 mins
  • Quand des familles à la rue saisissent la justice
    Jan 27 2025

    En France, plus de 2 000 enfants vivent à la rue. L'État a pourtant la charge d'assurer à toute personne sans-abri et vulnérable un hébergement d'urgence. À Paris, un avocat passe ses semaines à défendre devant la justice des familles avec enfant à la rue. Parmi les cas les plus courants de Maître Samy Djemaoun sont des familles demandeuses d'asile. Le temps de la procédure, l'OFII, l'Office français de l'immigration et de l'intégration, est pourtant censé leur fournir une allocation journalière et un logement. Mais faut-il encore que ces familles connaissent leurs droits ?

    Dans une petite salle d'audience mal éclairée, Samy Djemaoun donne ses derniers conseils à ses clients. Les parents de la petite Kadija viennent du nord de la Côte d'Ivoire.

    « J’ai demandé l’asile avec l'enfant, parce que moi, j'ai été excisée. Je ne veux pas que ma fille vive la même douleur que j’ai subie ». En échangeant avec une amie, ils découvrent qu'ils ont le droit de rester : « Elle m'a dit : non, tu as le droit puisque vous avez un enfant malade, et elle a une pathologie très grave, la drépanocytose ».

    Un avocat qui gagne presque huit fois sur dix

    Cette amie leur conseille donc d'appeler Maître Djemaoun. Dix jours après, ils se retrouvent au tribunal. En moins de trois ans, Samy Djemaoun, leur avocat, a saisi près de 80 fois la justice pour contraindre l'OFII, l'Office français de l'immigration et de l'intégration, à loger des familles à la rue. L'avocat a gagné près de 70 fois. Comme souvent, l'administration a fait parvenir au tribunal un mémoire en défense. Un texte expliquant sa position : « Vous avez un certificat médical qui indique que le pronostic vital de l'enfant peut être engagé à tout moment et qu'elle a besoin d'un endroit sain et stable. Et l'OFII répond, elle a un traitement et un suivi médical, donc c'est bon. Tout en reconnaissant dans le mémoire en défense qu'elle fait partie des familles les plus prioritaires. Une famille prioritaire, c'est une famille avec des enfants. Point. On ne va pas commencer à faire une hiérarchisation de la détresse ».

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    L'audience n'aura duré qu'une petite demi-heure. Hasard du calendrier, ce même jour, l'avocat apprend que la petite Kadija obtient le statut de réfugiée. Un soulagement pour ses parents, mais aussi beaucoup d'amertume.« On a perdu tellement de temps dans ce parcours où tout repose sur la débrouille. Ce sont les associations qui nous aident. Si un logement est trouvé, tant mieux, sinon, on attend ».

    Trois jours après la condamnation de l'OFII, la famille obtient les clefs d'un logement. Impossible de savoir combien d'autres sont à la rue, faute d'information sur leurs droits. Pour l'avocat, l'administration compte là-dessus. « Sur 100 personnes, je dirais que Maître Djemaoun va saisir pour 20, parce qu'il n'y en aura que 20 qui auront eu accès à des associations, à tout un tas de dispositifs d'aide juridique. Et si l'OFII est condamné pour ces 20 dossiers ? Ce n'est pas si mal que ça ».

    L'OFII, contacté par téléphone, affirme que le couple avait signalé être hébergé de façon précaire chez un ami, raison pour laquelle aucune proposition ne lui a été faite. Son directeur, Didier Leschi, assure qu'un signalement de la part de la famille aurait suffi à son hébergement.

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