Atelier des médias Podcast Por RFI arte de portada

Atelier des médias

Atelier des médias

De: RFI
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Acerca de esta escucha

L'atelier des médias est une émission d'entretiens et de reportages à l’écoute des r/évolutions des médias à l'ère numérique. Elle est présentée par Steven Jambot et réalisée par Simon Decreuze.

En podcast chaque samedi ; diffusion radio sur RFI le dimanche à 11h10 TU.

Contact : atelier@rfi.fr

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  • Un « petit livre » pour « sauver l’information de l’emprise des milliardaires »
    Jun 28 2025

    Olivier Legrain, un millionnaire français mécène de la presse indépendante, cosigne avec le journaliste Vincent Edin un livre intitulé Sauver l’information de l’emprise des milliardaires (Payot, 2025). Dans L’atelier des médias, tous deux détaillent la mainmise d’une dizaine d’oligarques, en France, sur les secteurs de la presse et de l’édition. Ils avancent aussi des pistes de solutions face au péril que cette situation fait peser sur la démocratie française.

    L'entretien débute par la présentation du livre Sauver l'information de l'emprise des milliardaires, publié par l'éditeur français Payot en mai 2025.

    Olivier Legrain, millionnaire français et mécène de la presse indépendante, et Vincent Edin, journaliste indépendant, y décrivent la « concentration inédite des médias français » aux mains de « 10 milliardaires qui accaparent à eux seuls 90 % des ventes de quotidien nationaux, 55 % de l'audience des télévisions et 40 % de celle des radios ». Olivier Legrain explique cette concentration par un « capitalisme d'influence » et une « guerre culturelle et idéologique ». Il affirme que pour ces milliardaires, « perdre de l'argent est complètement secondaire ».

    Les menaces sur la démocratie et la qualité de l'information

    Olivier Legrain exprime son inquiétude et sa révolte face à cette situation, prévenant d'un « risque très important » de « vrai basculement dans notre pays » lors de la présidentielle de 2027. Il dénonce une « information à bas coût » qui « bafoue » la Charte de Munich. Vincent Édin critique le manque de fermeté du régulateur français des médias (l'Arcom), soulignant que les chaînes de Vincent Bolloré ont été « sanctionnées 52 fois pour manquement à leurs obligations à la déontologie journalistique » sans interdiction temporaire d'émettre.

    Le projet d'une Maison des médias libres à Paris

    Olivier Legrain, multimillionnaire, affirme que l'achat de médias n'est « absolument pas [sa] philosophie ». Il se considère comme un citoyen engagé, utilisant son patrimoine pour « la liberté de la presse, le côté pluraliste » et l'accueil des réfugiés en France. Depuis une décennie, Olivier Legrain a accompagné financièrement plus de 50 médias indépendants.

    Son projet de la Maison des médias libres, situé au 70 boulevard Barbès à Paris, représente un investissement de 25 millions d'euros pour 4 500 m² et 350 postes. L'objectif est de « créer de l'émulation » et des « synergies » entre les médias indépendants, leur permettant de mutualiser des fonctions et de « créer une puissance de feu supplémentaire ». Vincent Edin perçoit ce lieu comme un « petit phalanstère qui protège les médias indépendants » et un moyen de « se rassembler pour pas se faire écraser ». L'ouverture est espérée durant l'année 2027.

    Pistes de solutions et réformes

    Les auteurs plaident pour « changer les lois » afin d'interdire à un milliardaire de posséder plus d'un média, souhaitant qu'ils « ne fasse plus système ». Ils proposent un renforcement des sanctions pour les manquements à la déontologie et une distribution plus proportionnelle des aides à la presse. Olivier Legrain souligne l'importance de « sanctuariser le service public de l'information » et milite pour un « droit d'agrément » des journalistes sur la nomination de leur directeur de la rédaction. Vincent Édin plaide pour généraliser l'éducation aux médias (EMI) à tous les âges, car l'information est un « bien commun » et non une marchandise.

    Un combat pour le pluralisme et la démocratie

    Olivier Legrain explique qu'ils se bat pour que « la science, les faits, les sources fiables soient débattues sans être considérés comme des opinions comme les autres », et pour « sauver le pluralisme de l'information ». Pour lui, l'information, la justice et la science sont « les trois combats fondamentaux pour une démocratie ». Il conclut en citant Jacques Kayser (1955) : « L'information, au lieu d'être un bien commun au service des peuples tend à devenir une marchandise livrée aux lois du profit. »

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  • Informer à l'heure de la post-vérité: points de vue québécois
    Jun 21 2025
    « Informer à l’heure de la post-vérité » était le sujet d’une table ronde du 3e Festival international du journalisme de Carleton-sur-mer, au Québec, mi-mai 2025. L'atelier des médias propose un compte rendu des échanges qui réunissaient une universitaire et trois directeurs de médias francophones canadiens. Il a été question d’intelligence artificielle, de régulation des plateformes ou encore de la notion de confiance. Marie-Ève Carignan est professeure titulaire au Département de communication de l’Université de Sherbrooke et cotitulaire de la chaire Unesco en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violents. Elle a aussi aussi été responsable des communications et analyste au Conseil de presse du Québec.Marc Gendron est éditeur chez Le Soleil et directeur principal croissance numérique des Coops de l'informationLuce Julien est directrice générale de l’information à Radio-Canada depuis 2018.Brian Myles est le directeur du quotidien Le Devoir depuis 2016 mais il y travaille depuis trois décennies. Il a enseigné le journalisme à l’UQAM, de 2000 à 2016. Il a aussi été président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) de 2009 à 2013. Marie-Ève Carignan commence par rappeler que la post-vérité est un concept qui, bien qu'il ait été le mot de l'année du dictionnaire Oxford en 2016, ne fait pas l'unanimité parmi les chercheurs. Ce terme est apparu pour décrire une ère où l'on accorde moins d'importance aux faits et à l'information factuelle, et davantage aux émotions et aux croyances personnelles. Une époque du « tout se vaut ». Les évolutions technologiques, notamment la démocratisation d'Internet, l'explosion des réseaux sociaux et l'intelligence artificielle (IA), ont eu un impact sur le secteur des médias, ces derniers ayant perdu leur « centralité » dans la diffusion de l'information. Aujourd'hui, « n'importe qui peut devenir un créateur et surtout un diffuseur de contenu », et sur l'espace numérique, « on est presque tous à armes égales », explique Marc Gendron, du quotidien Le Soleil. Les théories du complot, auparavant confinées à des cercles restreints, peuvent désormais être diffusées à grande échelle et atteindre des personnes sensibles à ce type de propos. L'IA a encore amplifié ce phénomène, permettant l'existence de « fermes à fausses nouvelles ». Cependant, Brian Myles, directeur du quotidien Le Devoir, rappelle que « le premier facteur de désinformation, c'est un être humain », soulignant que la désinformation précède largement la révolution numérique. Pour lui, l'enjeu de notre époque est le passage de l'insulte « fake news » appliquée aux médias traditionnels à « un empire de fausses nouvelles » qui a engendré une « communauté qui est dans la croyance pour ne pas dire dans la crédulité », menant à une ère où « ce n'est plus je pense donc je suis, c'est je le pense donc c'est vrai ». Il précise que des études montrent qu'une personne sur quatre s'informe désormais sur les réseaux sociaux, et la moitié des personnes interrogées dans ces études considèrent Facebook comme « très crédible », alors que la plateforme a été un puissant véhicule de désinformation. Le blocage des contenus d'actualité sur Facebook et Instagram au Canada depuis le 1er août 2023, riposte de Meta à une loi canadienne obligeant le géant américain à payer les médias pour reprendre leur contenus, a eu des impacts mitigés. Un tiers des Canadiens ne sauraient même pas que les contenus d'actualités sont bloqués sur ces plateformes, rappelle Marie-Ève Carignan. À l'inverse, Brian Myles qualifie ce blocage de « bénédiction », car cela a poussé les utilisateurs à chercher directement l'information, apportant plus de trafic direct et d'abonnements numériques pour son média. À écouter aussi«L’ère de la post-vérité»: le regard d’un économiste sur les effets du capitalisme numérique Face à ces défis, plusieurs pistes de solutions ont été proposées pour continuer d'informer à l'ère de la post-vérité : Rétablir la confiance : Brian Myles insiste sur le fait que la confiance est le bien le plus précieux des journalistes. La transparence est essentielle : sur les méthodes, la structure de propriété, la séparation entre faits et opinions, l'admission et la correction des erreurs. Il faut également des journalistes de terrain qui reflètent la réalité des gens, des médias capables de connecter avec leur public et des espaces de rétroaction intégrants le lecteur.Développer les communautés et la proximité : Marc Gendron souligne l'importance de réinvestir dans des espaces de commentaires modérés sur les environnements propres (sites et applications) des médias pour créer un engagement et une communauté autour des contenus. Il faut que les médias de proximité aillent sur le terrain, ...
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  • Information et migrations : la Charte de Marseille, nouvel outil pour les médias
    Jun 14 2025

    Un collectif de journalistes et de chercheurs a publié fin avril une charte consacrée au traitement des migrations par les médias. Ce texte a été pensé comme un outil pour transformer en profondeur la manière dont les médias abordent les questions migratoires.​ Eric Nahon, journaliste et formateur, co-auteur de la charte, et Tania Racho, de l'association Désinfox-Migrations, sont venus présenter cette charte dans L'atelier des médias.

    Pour Éric Nahon, cette Charte de Marseille sur l'information et les migrations, présentée durant les Assises du journalisme de la Méditerranée, vise à « mettre une pause sur le traitement médiatique de la migration et de se demander si on peut faire autrement ». Elle répond à un sujet « extrêmement complexe, émotionnel, polarisant » et parfois instrumentalisé.

    La Charte de Marseille est née du constat d'un « écart important entre la production émanant de la recherche en matière de migration et la couverture médiatique », explique Tania Racho, chargée de projet pour Désinfox-Migrations. Une notion comme la « submersion migratoire » n'est par exemple pas étayée par les études scientifiques.

    La charte vient en complément des textes déontologiques existants dans le journalisme, rappelle Éric Nahon, qui voit ce texte comme un « bouclier invisible » pour les rédactions et un outil de réflexion invitant les journalistes à « prendre un peu de recul, penser contre soi-même ».

    Parmi ses 11 principes, la charte promeut un traitement « transversal » des migrations. Elle exhorte à « rectifier les informations fausses » et à « exposer les mécanismes de la désinformation ». Un principe fondamental est de « veiller à ne stigmatiser aucune population ». Tania Racho insiste sur la nécessité de « ne pas invisibiliser les personnes migrantes » en leur tendant le micro et d'être « vigilant sur les termes employés ». Elle note que le mot « migrant », bien que correct, « véhicule une image qui est aussi stéréotypée ». L'utilisation d'images variées, loin des clichés de bateaux, est également recommandée.

    La charte souligne l'importance de « mettre en avant les faits, les replacer dans leur contexte ». Elle insiste aussi sur la formation des journalistes sur ces sujets et l'évaluation continue des pratiques médiatiques.

    À lire aussiUne charte adoptée à Marseille pour repenser le traitement médiatique des migrations

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