• Européen de la semaine

  • By: RFI
  • Podcast

Européen de la semaine

By: RFI
  • Summary

  • Chaque semaine, la rédaction Europe de RFI, fait le portrait d’un Européen qui est au cœur de l’actualité. Un portrait qui permet de découvrir les acteurs du monde dans lequel nous vivons et d’éclairer les évènements que nous commentons et dont nous témoignons dans les journaux de RFI.

    France Médias Monde
    Show more Show less
Episodes
  • Biélorussie: indéboulonnable mais vieillissant, le président Loukachenko brigue un 7e mandat
    Jan 24 2025
    Dimanche 26 janvier, les électeurs biélorusses sont appelés à voter dans le cadre de l'élection présidentielle. Comme le dénonce depuis des décennies la communauté internationale, c'est par un processus électoral ni libre, ni équitable, qu'Alexandre Loukachenko devrait être reconduit pour un nouveau mandat, son septième consécutif à la tête d'un pays considéré comme un satellite de la Russie. Un pays déserté par une opposition victime d'une répression féroce. Il est au pouvoir depuis 1994. Alexandre Loukachenko est aujourd'hui le plus ancien dirigeant des ex-républiques de l'espace soviétique. À 70 ans, il continue de diriger d'une main de fer un régime considéré par beaucoup comme le plus autoritaire en Europe et se présente sans véritable opposant dans ce scrutin présidentiel. Il devrait logiquement être reconduit pour un septième mandat à la tête d'un pays dont le régime s'est encore plus durci depuis août 2020, après une dernière élection entachée de nombreuses fraudes.« Souvent, quand on parle de Biélorussie, on parle d'une forme d'accord tacite qui existait plus ou moins avec les classes moyennes biélorusses, en tout cas qui a permis l'émergence de ces classes moyennes biélorusses, qui pouvaient circuler à l'époque assez librement, qui pouvaient donc gagner leur vie assez facilement. Mais en échange, il ne devait évidemment pas manifester d'ambitions politiques. C'est ce pacte qui, du point de vue d'Alexandre Loukachenko, a été rompu en 2020, quand beaucoup de citoyens biélorusses ont exprimé des revendications politiques », estime Olga Gille-Belova, docteur en sciences politiques et maître de conférences à l'université Bordeaux-Montaigne.Une opposition muselée, en exil ou en prisonLa répression féroce qui a suivi ces manifestations sans précédent a permis à Alexandre Loukachenko d'écarter toute opposition. Si certains de ces opposants ont été arrêtés et sont désormais en prison, d'autres sont parvenus à fuir. « Dès l'automne 2020, des Biélorusses par milliers, des dizaines de milliers même, ont fui le pays par peur de répression, par peur de l'emprisonnement, par peur des tortures, par peur des menaces sur leur famille, et beaucoup sont arrivés en Lituanie, en Pologne et également en Géorgie, détaille Ronan Hervouet, sociologue, professeur à l'université de Bordeaux-Montaigne et qui mène actuellement des recherches sur les exilés biélorusses. Ces personnes, au début, continuaient de participer à des formes de mobilisation, de manifestation, de soutien aux prisonniers politiques, etc. Mais rapidement, ils se sont rendu compte qu'ils ne se sentaient pas en sécurité, même dans les pays d'accueil. Ils avaient peur que leur mobilisation à l'étranger puisse nuire à leurs proches. Aujourd'hui, la mobilisation, l'action contre le régime apparaissent extrêmement difficile à mener collectivement, à l'intérieur du pays comme depuis l'étranger. »Une dépendance à la Russie qui va de pair avec la répressionSvetlana Tikhanovskaïa, considérée comme la cheffe de file de l'opposition biélorusse et adversaire du président sortant en 2020, continue de se battre mais en exil. Ainsi, Alexandre Loukachenko est sans opposant aujourd'hui et compte rester sur la même ligne, c'est-à-dire avancer main dans la main avec la Russie de Vladimir Poutine, dont la Biélorussie aujourd'hui ne peut se passer. « Il y a une dépendance beaucoup plus importante qui s'est instaurée à l'égard de la Russie. La dépendance militaire, la dépendance stratégique, la dépendance économique, qui existaient déjà auparavant, se sont beaucoup renforcées depuis 2022 », énumère Olga Gille-Belova.Alexandre Loukachenko applique aujourd'hui la méthode Poutine. C'est donc la peur qui domine dans le pays. À tel point que, cette année, personne de s'attend à ce que les Biélorusses mécontents sortent s'exprimer dans les rues après cette élection. « Il y a un tel degré de répression… Tout a été traqué et continue d'être traqué. Il y a 1 250 prisonniers politiques, mais il y en a qui ont pris des peines d'un an de prison, de deux ans de prison. Certains sont sortis, mais il y a d'autres qui entrent. En fait, ça ne s'arrête pas depuis 2020. La répression à l'intérieur du pays est telle qu'une mobilisation apparaît complètement impossible », explique Ronan Hervouet.Alexandre Loukachenko va donc enchaîner un septième mandat, personne n'en doute. Mais à 70 ans, il n'est pas éternel. Et s'il peut encore enchaîner un ou deux mandats, la question de sa succession se pose aujourd'hui. Ce qui semble être la seule issue possible pour un changement de pouvoir à la tête de la Biélorussie.À lire aussiBiélorussie: un «simulacre d'élection» dans un pays avec «des milliers de prisonniers politiques»
    Show more Show less
    4 mins
  • Mute Egede, le dirigeant du Groenland face aux visées expansionnistes de Trump
    Jan 17 2025
    Dirigeant du Groenland depuis 2021, Mute Egede veut sortir le territoire autonome du giron danois, mais il refuse également de céder aux pressions de Donald Trump. Le président américain considère pourtant le Groenland comme un territoire crucial pour la sécurité et pour les intérêts américains, et n’a pas exclu de recourir à la force pour s’en emparer. « Nous ne voulons pas être Danois, nous ne voulons pas être Américains, nous voulons être Groenlandais et c’est bien sûr notre peuple qui décidera lui-même de son avenir » : voilà par quels mots le Premier ministre du Groenland a réagi, ce lundi 13 janvier, aux déclarations fracassantes de Donald Trump. Pas question pour le jeune dirigeant du territoire autonome de se laisser impressionner par le milliardaire américain… alors que celui-ci s’apprête à revenir à la Maison Blanche.Issu d’une famille de pêcheurs, Mute Egede a repris l’entreprise de son père avant de se lancer en politique… et sa carrière a été pour le moins foudroyante puisqu’il a remporté les élections en 2021 à l’âge de 34 ans. Une victoire qu’il a remportée en promettant, notamment, de stopper un projet de mine d’uranium dans le sud du Groenland. « Le projet était en cours de planification depuis une bonne dizaine d'années, mais comme il s'inquiétait des conséquences pour l’environnement, il a pris la décision d'y mettre fin, pointe Marc Lanteigne, spécialiste de l’Arctique à l’Université de Tromsö en Norvège. Mute Egede est favorable à l'exploitation minière, mais seulement dans des circonstances très contrôlées, et surtout, il ne veut pas que cette exploitation mette en danger l’écosystème du Groenland. »Une grande proximitéAvec son parti de gauche écologiste Inuit Ataqatigiit, Mute Egede a ainsi devancé les socialistes du parti Siumut qui ont gouverné le Groenland quasiment sans discontinuer durant les trente dernières années. Lunettes fines, barbe bien taillée et costumes impeccables, il joue la carte de la respectabilité tout en maintenant une certaine proximité avec ses électeurs. « Au Groenland, il y a une proximité très forte avec les politiciens et pour cause, puisqu’il y a 31 parlementaires pour 56 000 habitants », pointe Pia Bailleul, post-doctorante au Fonds Latour rattaché à Sciences-Po. « Mute Egede est donc très accessible, on peut le croiser faisant ses courses avec sa femme et ses enfants… Et il est jeune, ce qui crée un sentiment de proximité. Je ne dirais pas qu’il est charismatique, mais il est respecté. Il est considéré comme quelqu'un de sérieux qui défend les intérêts groenlandais. » Une indépendance… sur le long termeOutre leurs préoccupations environnementales, Inuit Ataqatigiit et Mute Egede ambitionnent de conduire le Groenland à l’indépendance, mais pas n’importe comment, et pas à n’importe quel rythme : il faut d’abord que le territoire puisse avoir les moyens financiers de cette indépendance. « À l'heure actuelle, environ la moitié du budget national est financé par un subside danois, et il faudrait s'en passer pour être totalement indépendant », remarque Pia Bailleul. « Et donc ce qu'ils proposent, c'est de développer l'industrie touristique et l'industrie minière, pour remplacer l'aide danoise. Mais il va falloir encore vingt ou trente ans de développement de ces industries pour que ce soit réaliste. Ils sont donc partisans d’une indépendance sur le long terme qui soit raisonnée. »À écouter dans Grand reportageGroenland : les enjeux politiques du changement climatiqueDéclarations tonitruantesUn rythme et une ambition qui pourraient cependant être bousculés par les déclarations tonitruantes de Donald Trump. Au Groenland, on reste encore sous le choc de ces propos de début d’année… même si le milliardaire américain avait déjà proposé en 2019 de racheter le Danemark.Pour l’instant, Mute Egede a répondu avec fermeté à ces déclarations – en écartant toute idée de passer sous contrôle américain… mais sans rejeter pour autant les opportunités d’une plus grande coopération avec les États-Unis. « Ce qu’il a expliqué, c'est que le Groenland se trouvait sur un point de tension entre la Russie et les USA, décrypte l’anthropologue Pia Bailleul. Mais il a aussi dit que c'était une place stratégique et qu'il allait essayer d’en tirer parti… Il veut que le Groenland tire son épingle du jeu sans se laisser faire. » Tout cela dans un contexte électoral particulier puisque des élections doivent avoir lieu au Groenland d’ici au mois d’avril. Mute Egede espère être reconduit à son poste, mais la campagne électorale sera forcément bousculée par les déclarations de Donald Trump et par le retour à la Maison Blanche d’un président américain qui estime impératif de s’approprier le Groenland.À lire aussiLe Groenland, terre de ...
    Show more Show less
    5 mins
  • Croatie: l’insaisissable Zoran Milanovic
    Jan 10 2025
    Ce dimanche 12 janvier doit se tenir le second tour de l’élection présidentielle en Croatie. Et si l’on s’en tient aux sondages de ces dernières semaines, le président sortant Zoran Milanovic devrait être réélu pour un second mandat consécutif. Si tel est le cas, il devra encore composer avec l’opposition qui est majoritaire au Parlement. Qui est Zoran Milanovic, cet ancien fonctionnaire croate qui a notamment travaillé pour la mission croate auprès de l’Union européenne et de l’Otan à Bruxelles dans les années 1990 et qui, aujourd’hui, tient un discours anti-Otan, anti-européen et qui est présenté comme pro-russe ? Celui que beaucoup surnomment aujourd’hui le « Trump des Balkans » ? Zoran Milanovic est tout sauf un inconnu, en tout cas dans les Balkans. Ce juriste de formation, né en 1966 à Zagreb, qui brigue un second mandat présidentiel, avait par exemple déjà dirigé le pays en tant que Premier ministre entre 2011 et 2016. À l’époque, à la tête du parti social-démocrate, il avait mené une politique de gauche. Zoran Milanovic avait alors des positions modérées et plutôt progressistes sur des aspects sociétaux, comme par exemple sur la question de l’égalité des genres, même s’il était accusé par l’aile gauche de son parti de mener une politique économique trop libérale. Mais comme l’explique Romain Le Quiniou, directeur général d’Euro Créative, un think tank sur l’Europe centrale et orientale, ce Milanovic-là n’est pas celui qui a pris la présidence du pays en 2020 : « Monsieur Milanovic a réussi à être élu président de la République et à changer de discours. Il disait qu’il voulait être un président avec de l’attitude. Et finalement, il a gardé cette ambition : essayer d’être un président qui dit ce qu’il pense, qui parle franchement, qui n’a pas peur des outrances, qui n’a pas peur de dire la vérité. Un président un petit peu anti-système. Mais on n’a pas forcément compris que c’était un virage que Monsieur Milanovic n’avait pas utilisé seulement pour gagner cette présidentielle en 2020, mais qu’il utilisait cette position pour rester au pouvoir également. »Un président opposantÉlu pour un premier mandat en 2020, il devient alors le premier opposant du gouvernement d’Andrej Plenković, membre du HDZ, l’Union démocratique croate, formation de droite qui gouverne de manière presque continue le pays depuis l’indépendance en 1991. Zoran Milanovic s’oppose aux restrictions mises en place pendant la pandémie, s’oppose à l’aide militaire à l’Ukraine, soutien des positions russes, critique l’Otan et l’Union européenne. Des positions pas forcément partagées par ses compatriotes, mais qui ont eu leur effet, estime Florian Bieber, politologue et spécialiste des Balkans : « La majorité des Croates n’est pas pro-russe. Je crois que les gens soutiennent Zoran Milanovic plutôt pour le fait qu’il est populiste, qu’il dit les choses comme il pense. Il a l’image de quelqu’un qui n’a aucune crainte de dire ce qu’il pense. » Cette liberté de ton plaît aux Croates. Et Zoran Milanovic est devenu maître en la matière. Il faut dire qu’aujourd’hui, comme le détail l’historien et spécialiste des Balkans Joseph Krulic, c’est le seul pouvoir que détient le président croate : « Depuis une réforme constitutionnelle de juillet 2001, le président croate, bien qu’il soit élu au suffrage universel depuis 1992, n’a en gros aucun pouvoir exécutif. Donc, il est relativement paralysé. Mais il a le ministère de la parole et il se le permet, notamment en politique extérieure. »À lire aussiPrésidentielle en Croatie: le président sortant Zoran Milanovic et son rival Dragan Primorac accèdent au second tourUne élection qui permet l’équilibre des pouvoirsIl n’y a pas que cette liberté de ton qui plaît aux Croates. Ils veulent aussi éviter une concentration des pouvoirs. Et la présence de Zoran Milanovic à la tête de la République permet de bénéficier en quelque sorte d’un contre-pouvoir face au gouvernement conservateur d’Andrej Plenković. Un gouvernement qui soutient l’Ukraine, qui est en phase avec l’Union européenne et l’Otan. Bref, tout l’inverse des positions de Zoran Milanovic qui, pourtant, bénéficie de nombreux soutiens dans la classe politique croate. « Il a gagné beaucoup de soutien suite à ses critiques très fortes contre le gouvernement actuel et spécialement le Premier ministre, Andrej Plenković, analyse Florian Bieber. Donc, il est évident qu’il va encore plus critiquer le gouvernement. Et donc on peut s’attendre à beaucoup de batailles entre lui et le gouvernement actuel, et pas seulement en matière de politique étrangère, mais aussi en matière de politique intérieure. »Zoran Milanovic devrait en toute logique être reconduit à la tête de la République croate pour...
    Show more Show less
    4 mins

What listeners say about Européen de la semaine

Average customer ratings

Reviews - Please select the tabs below to change the source of reviews.