• Biélorussie: indéboulonnable mais vieillissant, le président Loukachenko brigue un 7e mandat
    Jan 24 2025
    Dimanche 26 janvier, les électeurs biélorusses sont appelés à voter dans le cadre de l'élection présidentielle. Comme le dénonce depuis des décennies la communauté internationale, c'est par un processus électoral ni libre, ni équitable, qu'Alexandre Loukachenko devrait être reconduit pour un nouveau mandat, son septième consécutif à la tête d'un pays considéré comme un satellite de la Russie. Un pays déserté par une opposition victime d'une répression féroce. Il est au pouvoir depuis 1994. Alexandre Loukachenko est aujourd'hui le plus ancien dirigeant des ex-républiques de l'espace soviétique. À 70 ans, il continue de diriger d'une main de fer un régime considéré par beaucoup comme le plus autoritaire en Europe et se présente sans véritable opposant dans ce scrutin présidentiel. Il devrait logiquement être reconduit pour un septième mandat à la tête d'un pays dont le régime s'est encore plus durci depuis août 2020, après une dernière élection entachée de nombreuses fraudes.« Souvent, quand on parle de Biélorussie, on parle d'une forme d'accord tacite qui existait plus ou moins avec les classes moyennes biélorusses, en tout cas qui a permis l'émergence de ces classes moyennes biélorusses, qui pouvaient circuler à l'époque assez librement, qui pouvaient donc gagner leur vie assez facilement. Mais en échange, il ne devait évidemment pas manifester d'ambitions politiques. C'est ce pacte qui, du point de vue d'Alexandre Loukachenko, a été rompu en 2020, quand beaucoup de citoyens biélorusses ont exprimé des revendications politiques », estime Olga Gille-Belova, docteur en sciences politiques et maître de conférences à l'université Bordeaux-Montaigne.Une opposition muselée, en exil ou en prisonLa répression féroce qui a suivi ces manifestations sans précédent a permis à Alexandre Loukachenko d'écarter toute opposition. Si certains de ces opposants ont été arrêtés et sont désormais en prison, d'autres sont parvenus à fuir. « Dès l'automne 2020, des Biélorusses par milliers, des dizaines de milliers même, ont fui le pays par peur de répression, par peur de l'emprisonnement, par peur des tortures, par peur des menaces sur leur famille, et beaucoup sont arrivés en Lituanie, en Pologne et également en Géorgie, détaille Ronan Hervouet, sociologue, professeur à l'université de Bordeaux-Montaigne et qui mène actuellement des recherches sur les exilés biélorusses. Ces personnes, au début, continuaient de participer à des formes de mobilisation, de manifestation, de soutien aux prisonniers politiques, etc. Mais rapidement, ils se sont rendu compte qu'ils ne se sentaient pas en sécurité, même dans les pays d'accueil. Ils avaient peur que leur mobilisation à l'étranger puisse nuire à leurs proches. Aujourd'hui, la mobilisation, l'action contre le régime apparaissent extrêmement difficile à mener collectivement, à l'intérieur du pays comme depuis l'étranger. »Une dépendance à la Russie qui va de pair avec la répressionSvetlana Tikhanovskaïa, considérée comme la cheffe de file de l'opposition biélorusse et adversaire du président sortant en 2020, continue de se battre mais en exil. Ainsi, Alexandre Loukachenko est sans opposant aujourd'hui et compte rester sur la même ligne, c'est-à-dire avancer main dans la main avec la Russie de Vladimir Poutine, dont la Biélorussie aujourd'hui ne peut se passer. « Il y a une dépendance beaucoup plus importante qui s'est instaurée à l'égard de la Russie. La dépendance militaire, la dépendance stratégique, la dépendance économique, qui existaient déjà auparavant, se sont beaucoup renforcées depuis 2022 », énumère Olga Gille-Belova.Alexandre Loukachenko applique aujourd'hui la méthode Poutine. C'est donc la peur qui domine dans le pays. À tel point que, cette année, personne de s'attend à ce que les Biélorusses mécontents sortent s'exprimer dans les rues après cette élection. « Il y a un tel degré de répression… Tout a été traqué et continue d'être traqué. Il y a 1 250 prisonniers politiques, mais il y en a qui ont pris des peines d'un an de prison, de deux ans de prison. Certains sont sortis, mais il y a d'autres qui entrent. En fait, ça ne s'arrête pas depuis 2020. La répression à l'intérieur du pays est telle qu'une mobilisation apparaît complètement impossible », explique Ronan Hervouet.Alexandre Loukachenko va donc enchaîner un septième mandat, personne n'en doute. Mais à 70 ans, il n'est pas éternel. Et s'il peut encore enchaîner un ou deux mandats, la question de sa succession se pose aujourd'hui. Ce qui semble être la seule issue possible pour un changement de pouvoir à la tête de la Biélorussie.À lire aussiBiélorussie: un «simulacre d'élection» dans un pays avec «des milliers de prisonniers politiques»
    Show more Show less
    4 mins
  • Mute Egede, le dirigeant du Groenland face aux visées expansionnistes de Trump
    Jan 17 2025
    Dirigeant du Groenland depuis 2021, Mute Egede veut sortir le territoire autonome du giron danois, mais il refuse également de céder aux pressions de Donald Trump. Le président américain considère pourtant le Groenland comme un territoire crucial pour la sécurité et pour les intérêts américains, et n’a pas exclu de recourir à la force pour s’en emparer. « Nous ne voulons pas être Danois, nous ne voulons pas être Américains, nous voulons être Groenlandais et c’est bien sûr notre peuple qui décidera lui-même de son avenir » : voilà par quels mots le Premier ministre du Groenland a réagi, ce lundi 13 janvier, aux déclarations fracassantes de Donald Trump. Pas question pour le jeune dirigeant du territoire autonome de se laisser impressionner par le milliardaire américain… alors que celui-ci s’apprête à revenir à la Maison Blanche.Issu d’une famille de pêcheurs, Mute Egede a repris l’entreprise de son père avant de se lancer en politique… et sa carrière a été pour le moins foudroyante puisqu’il a remporté les élections en 2021 à l’âge de 34 ans. Une victoire qu’il a remportée en promettant, notamment, de stopper un projet de mine d’uranium dans le sud du Groenland. « Le projet était en cours de planification depuis une bonne dizaine d'années, mais comme il s'inquiétait des conséquences pour l’environnement, il a pris la décision d'y mettre fin, pointe Marc Lanteigne, spécialiste de l’Arctique à l’Université de Tromsö en Norvège. Mute Egede est favorable à l'exploitation minière, mais seulement dans des circonstances très contrôlées, et surtout, il ne veut pas que cette exploitation mette en danger l’écosystème du Groenland. »Une grande proximitéAvec son parti de gauche écologiste Inuit Ataqatigiit, Mute Egede a ainsi devancé les socialistes du parti Siumut qui ont gouverné le Groenland quasiment sans discontinuer durant les trente dernières années. Lunettes fines, barbe bien taillée et costumes impeccables, il joue la carte de la respectabilité tout en maintenant une certaine proximité avec ses électeurs. « Au Groenland, il y a une proximité très forte avec les politiciens et pour cause, puisqu’il y a 31 parlementaires pour 56 000 habitants », pointe Pia Bailleul, post-doctorante au Fonds Latour rattaché à Sciences-Po. « Mute Egede est donc très accessible, on peut le croiser faisant ses courses avec sa femme et ses enfants… Et il est jeune, ce qui crée un sentiment de proximité. Je ne dirais pas qu’il est charismatique, mais il est respecté. Il est considéré comme quelqu'un de sérieux qui défend les intérêts groenlandais. » Une indépendance… sur le long termeOutre leurs préoccupations environnementales, Inuit Ataqatigiit et Mute Egede ambitionnent de conduire le Groenland à l’indépendance, mais pas n’importe comment, et pas à n’importe quel rythme : il faut d’abord que le territoire puisse avoir les moyens financiers de cette indépendance. « À l'heure actuelle, environ la moitié du budget national est financé par un subside danois, et il faudrait s'en passer pour être totalement indépendant », remarque Pia Bailleul. « Et donc ce qu'ils proposent, c'est de développer l'industrie touristique et l'industrie minière, pour remplacer l'aide danoise. Mais il va falloir encore vingt ou trente ans de développement de ces industries pour que ce soit réaliste. Ils sont donc partisans d’une indépendance sur le long terme qui soit raisonnée. »À écouter dans Grand reportageGroenland : les enjeux politiques du changement climatiqueDéclarations tonitruantesUn rythme et une ambition qui pourraient cependant être bousculés par les déclarations tonitruantes de Donald Trump. Au Groenland, on reste encore sous le choc de ces propos de début d’année… même si le milliardaire américain avait déjà proposé en 2019 de racheter le Danemark.Pour l’instant, Mute Egede a répondu avec fermeté à ces déclarations – en écartant toute idée de passer sous contrôle américain… mais sans rejeter pour autant les opportunités d’une plus grande coopération avec les États-Unis. « Ce qu’il a expliqué, c'est que le Groenland se trouvait sur un point de tension entre la Russie et les USA, décrypte l’anthropologue Pia Bailleul. Mais il a aussi dit que c'était une place stratégique et qu'il allait essayer d’en tirer parti… Il veut que le Groenland tire son épingle du jeu sans se laisser faire. » Tout cela dans un contexte électoral particulier puisque des élections doivent avoir lieu au Groenland d’ici au mois d’avril. Mute Egede espère être reconduit à son poste, mais la campagne électorale sera forcément bousculée par les déclarations de Donald Trump et par le retour à la Maison Blanche d’un président américain qui estime impératif de s’approprier le Groenland.À lire aussiLe Groenland, terre de ...
    Show more Show less
    5 mins
  • Croatie: l’insaisissable Zoran Milanovic
    Jan 10 2025
    Ce dimanche 12 janvier doit se tenir le second tour de l’élection présidentielle en Croatie. Et si l’on s’en tient aux sondages de ces dernières semaines, le président sortant Zoran Milanovic devrait être réélu pour un second mandat consécutif. Si tel est le cas, il devra encore composer avec l’opposition qui est majoritaire au Parlement. Qui est Zoran Milanovic, cet ancien fonctionnaire croate qui a notamment travaillé pour la mission croate auprès de l’Union européenne et de l’Otan à Bruxelles dans les années 1990 et qui, aujourd’hui, tient un discours anti-Otan, anti-européen et qui est présenté comme pro-russe ? Celui que beaucoup surnomment aujourd’hui le « Trump des Balkans » ? Zoran Milanovic est tout sauf un inconnu, en tout cas dans les Balkans. Ce juriste de formation, né en 1966 à Zagreb, qui brigue un second mandat présidentiel, avait par exemple déjà dirigé le pays en tant que Premier ministre entre 2011 et 2016. À l’époque, à la tête du parti social-démocrate, il avait mené une politique de gauche. Zoran Milanovic avait alors des positions modérées et plutôt progressistes sur des aspects sociétaux, comme par exemple sur la question de l’égalité des genres, même s’il était accusé par l’aile gauche de son parti de mener une politique économique trop libérale. Mais comme l’explique Romain Le Quiniou, directeur général d’Euro Créative, un think tank sur l’Europe centrale et orientale, ce Milanovic-là n’est pas celui qui a pris la présidence du pays en 2020 : « Monsieur Milanovic a réussi à être élu président de la République et à changer de discours. Il disait qu’il voulait être un président avec de l’attitude. Et finalement, il a gardé cette ambition : essayer d’être un président qui dit ce qu’il pense, qui parle franchement, qui n’a pas peur des outrances, qui n’a pas peur de dire la vérité. Un président un petit peu anti-système. Mais on n’a pas forcément compris que c’était un virage que Monsieur Milanovic n’avait pas utilisé seulement pour gagner cette présidentielle en 2020, mais qu’il utilisait cette position pour rester au pouvoir également. »Un président opposantÉlu pour un premier mandat en 2020, il devient alors le premier opposant du gouvernement d’Andrej Plenković, membre du HDZ, l’Union démocratique croate, formation de droite qui gouverne de manière presque continue le pays depuis l’indépendance en 1991. Zoran Milanovic s’oppose aux restrictions mises en place pendant la pandémie, s’oppose à l’aide militaire à l’Ukraine, soutien des positions russes, critique l’Otan et l’Union européenne. Des positions pas forcément partagées par ses compatriotes, mais qui ont eu leur effet, estime Florian Bieber, politologue et spécialiste des Balkans : « La majorité des Croates n’est pas pro-russe. Je crois que les gens soutiennent Zoran Milanovic plutôt pour le fait qu’il est populiste, qu’il dit les choses comme il pense. Il a l’image de quelqu’un qui n’a aucune crainte de dire ce qu’il pense. » Cette liberté de ton plaît aux Croates. Et Zoran Milanovic est devenu maître en la matière. Il faut dire qu’aujourd’hui, comme le détail l’historien et spécialiste des Balkans Joseph Krulic, c’est le seul pouvoir que détient le président croate : « Depuis une réforme constitutionnelle de juillet 2001, le président croate, bien qu’il soit élu au suffrage universel depuis 1992, n’a en gros aucun pouvoir exécutif. Donc, il est relativement paralysé. Mais il a le ministère de la parole et il se le permet, notamment en politique extérieure. »À lire aussiPrésidentielle en Croatie: le président sortant Zoran Milanovic et son rival Dragan Primorac accèdent au second tourUne élection qui permet l’équilibre des pouvoirsIl n’y a pas que cette liberté de ton qui plaît aux Croates. Ils veulent aussi éviter une concentration des pouvoirs. Et la présence de Zoran Milanovic à la tête de la République permet de bénéficier en quelque sorte d’un contre-pouvoir face au gouvernement conservateur d’Andrej Plenković. Un gouvernement qui soutient l’Ukraine, qui est en phase avec l’Union européenne et l’Otan. Bref, tout l’inverse des positions de Zoran Milanovic qui, pourtant, bénéficie de nombreux soutiens dans la classe politique croate. « Il a gagné beaucoup de soutien suite à ses critiques très fortes contre le gouvernement actuel et spécialement le Premier ministre, Andrej Plenković, analyse Florian Bieber. Donc, il est évident qu’il va encore plus critiquer le gouvernement. Et donc on peut s’attendre à beaucoup de batailles entre lui et le gouvernement actuel, et pas seulement en matière de politique étrangère, mais aussi en matière de politique intérieure. »Zoran Milanovic devrait en toute logique être reconduit à la tête de la République croate pour...
    Show more Show less
    4 mins
  • António Costa, un adepte du compromis au service de l’Union européenne
    Dec 20 2024
    Il a vécu son baptême du feu en présidant son premier Conseil européen à Bruxelles ce jeudi 19 décembre : António Costa veut secouer les habitudes prises ces dernières années à Bruxelles… La « méthode Costa », faite de compromis et de relationnel, lui a plutôt réussi au Portugal, mais peut-elle fonctionner à Bruxelles dans un contexte de fortes tensions économiques et politiques ? Lunettes rondes, cheveux argentés et sourire communicatif : António Costa est visiblement satisfait de « son » premier Conseil européen en tant que président de l’institution. Il faut dire que l’ancien Premier ministre portugais a déjà réalisé un petit exploit en concluant en une seule journée ce conclave des dirigeants européens… une « méthode Costa » déjà saluée par ses interlocuteurs de l’Union européenne. « Je pense que nous avons réussi à concentrer le travail des dirigeants sur la discussion stratégique et politique, en confiant la préparation du sommet à nos ambassadeurs », s’est donc félicité l’ancien Premier ministre à l’issue de ce premier Conseil européen, tandis qu’aux étages du bâtiment Justus Lipsius, les dirigeants européens ne cachaient pas leur soulagement de pouvoir rentrer dans leurs pays respectifs aussi rapidement. « Il a voulu ramasser le Conseil européen sur une seule journée alors que jusqu’à présent, c'était sur deux jours », salue Pascale Joannin, directrice générale de l’Institut Robert Schuman. « C’est vraiment la première mesure tangible que l’on voit de la "méthode Costa" — l’idée étant de permettre aux 27 de se voir, d’échanger, mais de le faire plus rapidement, même si l’agenda est chargé. »Origines indiennes Un premier point positif donc pour ce nouveau président du Conseil européen, nommé le 1ᵉʳ décembre dernier pour un premier mandat de deux ans et demi — renouvelable une seule fois. Aujourd’hui âgé de 63 ans, António Costa a grandi au Portugal dans une famille très politisée et engagée contre la dictature de Salazar, une histoire familiale qui l’a beaucoup marqué, de même que les origines indiennes de son père. « Orlando da Costa était originaire d’une famille de Goa, un comptoir indien resté portugais jusque dans les années 1960, et il a ensuite vécu un temps au Mozambique, il a donc eu une histoire familiale liée à la colonisation portugaise », raconte Victor Pereira, chercheur à l’Institut d’histoire contemporaine de l’Université nouvelle de Lisbonne. « Autre élément important dans cette histoire familiale : son père était écrivain et il militait au Parti communiste portugais, qui était le principal parti d’opposition pendant la dictature de Salazar. Sa mère, Maria Antonia Palla, était une journaliste engagée à gauche. Elle a fait notamment des reportages sur les avortements clandestins, ce qui lui a valu des mésaventures avec la justice, mais aussi une réputation de journaliste courageuse et engagée. »Une première grève à 14 ansC’est donc très jeune qu’António Costa s’engage en politique, il a d’ailleurs organisé sa première grève à l’âge de 14 ans pour dénoncer l’éviction d’une professeure dans son collège. Passionné de football — il soutient le Benfica — et de cinéma, il devient avocat, milite au Parti socialiste et entre pour la première fois au gouvernement en 1995 à l’âge de 34 ans, sous la houlette d’António Guterres, l’actuel secrétaire général de l’ONU. Il est maire de Lisbonne pendant huit ans, un mandat qu’il met à profit pour revaloriser et dynamiser la capitale portugaise. Puis, en 2015, il devient Premier ministre en formant une alliance à gauche qui est alors totalement inédite au Portugal. Cet amateur de puzzle à 1 000 pièces déploie alors des talents de négociateur hors pair afin d’y parvenir. « Il va réussir à gouverner durant quatre ans avec une formation de gauche radicale et avec les communistes, dont les relations avec les socialistes portugais ont toujours été très tendues, décrypte Victor Pereira. Et ce alors que c’est la droite qui était arrivée en tête aux élections ! En outre, il parvient à rompre avec la politique d’austérité de ses prédécesseurs tout en améliorant la situation financière du pays. »Un « miracle portugais » qui finit mal pour António Costa : le dirigeant portugais est contraint de démissionner, fin 2023, lorsque son nom apparaît dans une affaire de corruption. L’enquête n’aboutit pas, mais l’ancien avocat doit renoncer à ses ambitions nationales et finit par rebondir au niveau européen, en profitant du départ de Charles Michel pour diriger le Conseil européen.À lire aussiDémission du Premier ministre portugais emporté par un scandale de corruptionLa « méthode Costa »À Bruxelles, l’ancien Premier ministre n’arrive pas en terrain inconnu. Il...
    Show more Show less
    5 mins
  • Géorgie: Mikhaïl Kavelachvili, un ex-footballeur propulsé à la présidence d'un pays en pleine crise
    Dec 14 2024
    Alors que les manifestations perdurent depuis plus de deux semaines contre la décision du gouvernement de suspendre jusqu'à 2028 les négociations d’adhésion de la Géorgie à l’Union européenne, l'ex-footballeur Mikhaïl Kavelachvili a été élu samedi 14 décembre pour succéder à la présidente pro-européenne Salomé Zourabichvili. Quarante-six sélections, neuf buts en équipe nationale, sacré trois fois champion de Géorgie avec le Dinamo Tbilissi… Mikhaïl Kavelachvili, 53 ans, est considéré dans son pays comme un des attaquants les plus talentueux de sa génération. Passé par Manchester City, il a fait carrière dans des clubs suisses — du Grasshopper Zurich au FC Bâle — avant de retirer ses crampons en 2007. Reconverti en agent, pour aider ses jeunes compatriotes à partir jouer à l’étranger, il brigue en 2015 la présidence de la Fédération géorgienne de football. Mais, faute de diplômes suffisants (il n'a pas fait d'études supérieures), il est écarté de ce poste.C’est alors qu’il bascule en politique : en 2016, il devient député pour Le Rêve géorgien, un parti national-populiste fondé par l’oligarque Bidzina Ivanichvili, qui a fait fortune en Russie et est devenu en une dizaine d’années le véritable homme fort du pays.S’il n’a a priori pas le CV pour être président, il est un fidèle du parti et a le physique de l’emploi. « Le Rêve géorgien utilise beaucoup le sport dans sa propagande », constate Thorniké Gordadzé, ancien ministre de l’Intégration européenne entre 2010-2012, et chercheur à l’Institut Jacques Delors et au sein du think tank géorgien Gnomon Wise. « Parmi les députés du Rêve géorgien, il y a des haltérophiles, des rugbymen, des joueurs de basket, plusieurs footballeurs, des lutteurs. C’est un parti populiste qui capitalise beaucoup sur la renommée des sportifs géorgiens. Kavelachvili fait partie de cette stratégie. »Footballeur devenu député d’extrême droiteEn tant que député, Mikhaïl Kavelachvili a notamment défendu la loi dite « des agents étrangers », calquée sur la Russie, selon laquelle les ONG qui reçoivent plus de 20 % de leur financement de l’étranger doivent s’enregistrer en tant « qu’organisations servant les intérêts d’une puissance étrangère. » Une décision adoptée par la majorité parlementaire du Rêve géorgien qui avait provoqué des manifestations massives à Tbilissi au printemps 2024. « Mikhaïl Kavelachvili représente l’aile la plus radicale du Rêve géorgien, juge Thorniké Gordadzé. Il faisait même partie d’un groupe de députés qui étaient les avant-coureurs de la stratégie anti-occidentale et anti-européenne du Rêve géorgien. Ils ont repris la rhétorique, le narratif russe sur la menace LGBTQ+, sur l’Europe et les États-Unis comme étant les ennemis des traditions géorgiennes, et les occidentaux comme étant promoteurs et instigateurs de la guerre en Ukraine… Il est de cette mouvance. »Pour la première fois, le futur président n'est pas élu au suffrage universel direct, mais nommé par une Commission électorale d’élus, suite à un changement constitutionnel décidé en 2017 à la demande du Rêve géorgien. Ainsi, le parti au pouvoir contrôlera la dernière institution qui lui échappait encore. En effet, l’actuelle présidente, Salomé Zourabichvili, une diplomate pro-européenne, est devenue la porte-voix de ceux qui s’opposent à l’éloignement de la trajectoire européenne de la Géorgie, acté par l’actuel Premier ministre, Irakli Kobakhidzé, qui a annoncé il y a deux semaines reporter l’adhésion de la Géorgie à l’UE à 2028. Une décision qui a déclenché de nouvelles manifestations massives à Tbilissi et dans tout le pays, soutenues par Salomé Zourabichvili qui réclame de nouvelles élections depuis les législatives du 26 octobre, entachées de fraudes. À lire aussiSalomé Zourabichvili, présidente de la Géorgie: «Je reste la seule institution indépendante et légitime» Président : une fonction symbolique qui tombe dans l’escarcelle du pouvoir« Depuis que le Rêve géorgien est au pouvoir, nous avons eu deux présidents de la République. Les deux ont fini par prendre leurs distances et s'opposer à Bidzina Ivanichvili, qui dirige le pays comme son entreprise et ne tolère pas d’indépendance d’esprit, estime Thorniké Gordadzé, qui ne cache pas son opposition au pouvoir en place. Donc, cette fois, Ivanichvili a choisi Mikhaïl Kavelachvili, parce qu’il n’a pas les compétences, qu’il lui est fidèle et ne se servira pas de l’institution contre lui. »Le mandat de Salomé Zourabichvili arrivant à son terme le 29 décembre, « il n’est pas très étonnant que le Rêve géorgien choisisse une personnalité plus favorable à la ligne du gouvernement », nuance Taline Ter Minassian, directrice de l’Observatoire des États ...
    Show more Show less
    4 mins
  • Raffaele Fitto, l'homme modéré de Fratelli d'Italia
    Nov 29 2024
    Son nom fait grincer des dents à gauche. L'Italien Raffaele Fitto devient commissaire européen en charge de la politique de cohésion dans la nouvelle équipe d'Ursula von der Leyen, qui entre en fonction le 1er décembre. Pour la première fois, un homme issu de l'extrême droite, du parti de Giorgia Meloni, obtient même un des huit sièges de vice-président au sein de la Commission. Mais qui est vraiment Raffaele Fitto ? Le loup est-il entré dans la bergerie comme le redoutent certains ? Symboliquement, c'est un tournant. Et la gauche de l’hémicycle européen pouvait difficilement ne pas s’en indigner. Mais, à y regarder de plus près, Raffaele Fitto n'est ni un néo-fasciste, ni un extrémiste. Il est même l'une des figures les plus modérées du parti Fratelli d'Italia, et c'est bien pour cela que Giorgia Meloni l'a proposé à Bruxelles. « C'est la personnalité la plus "sérieuse" de son gouvernement. Quand il a été nommé ministre des Affaires européennes en 2022, il était l'un des rares à ne pas faire partie des fidèles ou de la garde rapprochée de Giorgia Meloni », explique Giulia Sandri, conseillère scientifique à l'Université libre de Bruxelles et collaboratrice au Cevipol. « Raffaele Fitto était l'élu le plus expérimenté : au niveau local, national, mais aussi européen. Il a donné au gouvernement de Meloni une dimension de respectabilité et d'expérience. »Grâce à lui, à Bruxelles, Giorgia Meloni continue de consolider sa quête de légitimité auprès de l'establishment politique : « La stratégie de rapprochement de Meloni vis-à-vis des institutions européennes, c'est de montrer que son parti n'est plus eurosceptique, pro-Russie ou anti-atlantiste comme il l'était avant. Et même si Fratelli d'Italia a des positions souverainistes et une vision assez spécifique de l'intégration européenne, il veut montrer qu'il respecte les institutions européennes et peut-être un partenaire sérieux. » Raffaele Fitto sert cet objectif.À lire aussiUnion européenne: la nouvelle Commission attend son feu vert sur fond de turbulencesDans les pas de son pèreIl est en fait l'incarnation du glissement qui s'est opéré du centre vers la droite conservatrice en Italie et ailleurs. C'est un homme issu d'une famille bourgeoise du sud de l'Italie. Son père était le président régional des Pouilles, un homme populaire, qui meurt dans un accident de voiture quand Raffaele Fitto a 19 ans. C'est là que Raffaele Fitto entre en politique et hérite du capital politique du paternel. Il va faire ses classes au sein du parti de la démocratie chrétienne. Le nouveau commissaire européen en conserve la modération, la foi catholique et une certaine sensibilité européenne, dans la tradition de De Gasperi, l'un des Pères de l'Europe.Mais dans les années 90, la démocratie-chrétienne, le bateau amiral du centre-droit italien, fait naufrage suite à l'opération « Mains propres » qui révèle la corruption endémique de la classe politique de la péninsule. C'est alors que Raffaele Fitto rejoint Silvio Berlusconi, l'entrepreneur providentiel qui va permettre de tourner la page. Et c'est sous la bannière du parti Forza Italia que Raffaele Fitto va devenir président de la région des Pouilles, comme son père, puis député, avant d'être propulsé ministre des Affaires régionales de 2008 à 2011 dans le quatrième gouvernement du « Cavaliere ».C'est là que Raffaele Fitto sympathise avec celle qui est alors ministre de la Jeunesse : Giorgia Meloni. Mais il ne partage pas avec elle son idéologie, si on en croit Lorenzo Castellani, spécialiste des institutions politiques à l'Université LUISS de Rome : « Il est avant tout un politicien de carrière et a fait un choix pragmatique. Quand le parti de Berlusconi s'est morcelé, dans les années 2015-2016, il s'est uni à Georgia Meloni, parce que, en tant qu'élu bien ancré dans son territoire, il a senti le vent tourner. Certains ont rallié la Ligue de Matteo Salvini, lui a choisi ce petit parti, Fratelli d'Italia. C'était un bon pari. » La meilleure carte de MeloniRaffaele Fitto ne fait donc pas partie du cercle rapproché, intime, de Giorgia Meloni : « Ils se reconnaissent mutuellement comme des politiciens fiables, de parole », abonde le chercheur, spécialiste des droites italiennes. « En somme, elle peut compter sur lui. Il n'est pas enclin aux coups de tête, aux déclarations gênantes ou grandiloquentes, il travaille discrètement et n'aime pas être sous les projecteurs. Il n'est certainement pas un homme de combat, plutôt de compromis. » Sans doute, Raffaele Fitto était la meilleure carte que Meloni pouvait jouer au niveau européen. D'autant qu'il a été eurodéputé de 2014 à 2022 et occupait actuellement le poste de ministre pour les Affaires européennes de l'Italie. C'est lui qui a été chargé de mettre en œuvre le plan de relance européen pour la ...
    Show more Show less
    5 mins
  • Robert Habeck, nouveau champion des écologistes allemands
    Nov 22 2024
    96% des voix en sa faveur : c’est le score presque unanime récolté par Robert Habeck pour devenir le candidat des écologistes allemands aux élections fédérales qui auront lieu en février prochain. Mais le ministre sortant de l'Économie et du Climat aura un sacré défi à relever : relancer un parti écologiste en plein doute à trois mois de ces élections anticipées. C’est plein d’ambition que Robert Habeck se lance dans cette campagne électorale… même si, pour l’heure, les Verts sont plutôt à la traîne dans les sondages. Les « Grünen » sont crédités de 10 à 12 % des voix, en repli très net par rapport aux dernières élections.Robert Habeck en est conscient, mais il dispose de plusieurs atouts pour tenter de remonter la pente : il a du charisme, il est très à l’aise sur les tribunes électorales comme sur les plateaux télévisés, et il a des convictions environnementales fortes sans être dogmatique. « C'est quelqu'un qui sait écouter et qui sait aussi reconnaître des erreurs ont été faites », décrypte Éric-André Martin, spécialiste de la vie politique allemande et ancien secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa). « Je prendrai comme exemple la loi sur le chauffage domestique de 2023, qui avait suscité beaucoup d'oppositions et de réticences dans la population. Il a su reconnaître que ce n'était pas le moment et il a su reculer. Il a des convictions très fortes sur la transition énergétique et sur l’opposition au nucléaire, mais c'est quelqu'un qui sait quand même ménager les sensibilités. »Un « super-ministère » de l’Économie et du ClimatAvant de se lancer en politique, Robert Habeck a été professeur de philosophie et écrivain à succès. C’est à l'âge de 33 ans, au début des années 2000, qu’il décide de s’engager auprès des Verts pour une raison très simple : il n’y a pas de piste cyclable dans son quartier ! Dix ans plus tard, il devient ministre de la Transition énergétique dans la région septentrionale du Schleswig-Holstein. Il échoue à deux reprises pour devenir le candidat des Verts à la chancellerie, mais il devient ministre de l’Économie et du Climat et numéro deux du gouvernement lors de la victoire de la coalition « tricolore » en 2021.Ses objectifs sont alors très ambitieux pour la transition énergétique de l’Allemagne, mais tout sera chamboulé en 2022 lorsque la Russie envahit l’Ukraine. « La conséquence de la guerre en Ukraine, ça a été de priver l'Allemagne du gaz russe, un gaz bon marché, ce qui a fortement perturbé le calcul politique et économique qui avait été fait au départ », rappelle Éric-André Martin. « Robert Habeck a su réagir en faisant preuve de pragmatisme puisqu'il a très vite entamé une tournée auprès des pays qui pourraient suppléer au gaz russe. Il est notamment allé dans les pays du Golfe pour essayer de conclure des contrats d'approvisionnement en gaz et, dans ce dossier, il a fait preuve d'un très grand réalisme. »À lire aussiL'Allemagne «court à la pénurie de gaz», alerte le ministre de l'ÉconomieCoalition avec la CDU ? Ce réalisme lui a été vivement reproché par la gauche du parti écologiste allemand, mais il lui permet aussi aujourd’hui de courtiser les électeurs centristes – et même d’envisager, ce qui paraitrait impensable en France, une coalition de gouvernement non pas avec les socialistes, mais avec la CDU, le parti conservateur qui devrait arriver en tête du prochain scrutin…Une ambition réaliste et même souhaitable aux yeux de Daniel Cohn-Bendit, l’ancien eurodéputé écologiste qui a assisté le week-end dernier au Congrès des Verts allemands à Wiesbaden. « Cette coalition serait un compromis historique pour faire passer la transition écologique et pour faire passer une position migratoire qui tienne compte des angoisses de la population, mais qui respecte le droit international. Je crois que c'est un défi intéressant et que Robert Habeck, par sa personnalité et son intelligence, est le personnage pour arriver à ce genre de coalition. »À lire aussiCongrès des Verts en Allemagne: des divisions sur la question migratoireBien entendu, Robert Habeck suscite l’hostilité d’une bonne partie de la droite allemande en raison de ses convictions écologiques – et pour la base militante de la CDU, il est en grande partie responsable des difficultés actuelles de l’économie allemande. Mais, sur d’autres sujets, il peut trouver des points de convergence, notamment sur l’aide militaire à l’Ukraine, dont il est un farouche partisan. « Il a été le premier à dire qu’il fallait livrer des armes à Kiev, lors de la dernière campagne électorale en 2021 », pointe Daniel Cohn-Bendit. « À l'époque, tout le monde lui est tombé dessus au sein de son propre parti et de l’ensemble de la classe politique allemande –...
    Show more Show less
    5 mins
  • Inondations en Espagne: Carlos Mazon, président de la région de Valence, sous le feu des critiques
    Nov 15 2024
    En Espagne, deux semaines après des crues meurtrières qui ont fait plus de 224 morts, un homme cristallise les polémiques pour sa gestion de la crise : Carlos Mazon, le président de la région de Valence, épicentre de cette catastrophe naturelle. Il comparaissait ce vendredi 15 novembre devant le Parlement valencien. Carlos Mazon a présenté ses « excuses » et admis des « erreurs », mais il ne démissionnera pas. Auditionné pour sa mauvaise gestion de la catastrophe, le comportement du président de région suscite d’autant plus d’indignation que ce 29 octobre, jour où la tempête s’est abattue sur Valence, il était injoignable. La presse a révélé que Carlos Mazon s’était rendu à un déjeuner avec une journaliste, entre 14 h et 18 h, et qu’il était arrivé à 19 h 30, en retard de plus d’une heure à une réunion avec les secours. L’alerte n’a donc été lancée qu’à 20 h 11, alors que la crue était déjà en cours et que des villes comme Paiporta, épicentre des dégâts qui concentre un tiers des victimes, était déjà inondée.« Il a menti plusieurs fois sur son agenda, probablement — c’est ce que tout le monde pense — parce que cette journaliste est son amante », indique Guillermo Fernandez Vasquez, politologue à l’Université de Madrid. « Surtout, les gens n’ont pas été avertis et vivaient donc leur vie normalement. Ce qui explique pourquoi, quand ces terribles torrents d’eau ont afflué, de nombreuses personnes sont mortes dans la rue, dans les parkings, chez eux, partout. »Pourtant, l’agence nationale météorologique (AEMET) avait placé la région valencienne en vigilance rouge pour « risque très élevé », dès 7 h 30 du matin. Il aura fallu 12 h pour que les notifications massives sur les téléphones portables des habitants des zones à risque (système ES-Alert) soient envoyées. Une mesure de prévention qui aurait permis de sauver des vies. Lors de son intervention de 1 h 30 au Parlement régional ce vendredi 15 novembre, Carlos Mazon n’a pratiquement pas fait d’autocritique sur sa gestion, il ne s’est pas exprimé sur son rendez-vous avec la journaliste et a accusé la Confédération hydrographique de Jucar, un organisme national qui dépend du ministère de la Transition écologique, d’avoir fait un « black out d’information » dans ses communications avec l’administration locale. Le président régional de Valence réclame par ailleurs 31 milliards d’euros au gouvernement pour l’aide à la reconstruction. Près de 300 personnes s’étaient réunies pour demander sa démission. À lire aussiEspagne: le président de la région de Valence s'excuse mais ne démissionne pas après les inondationsLes conséquences d’une politique climatosceptique Outre cet épisode dramatique, le président de la région de Valence est surtout connu pour ses liens avec Vox, le parti d’extrême droite espagnole. Carlos Mazon est l’un des premiers représentants du Parti populaire, la droite traditionnelle espagnole, à avoir noué une alliance de gouvernement au niveau régional avec cette formation nationaliste farouchement climatosceptique. Un accord qui n’a pas été sans conséquence sur la gestion des crues autour de Valence. « L’une des premières choses que les deux partis ont signées dans l’accord, c’était d’en finir avec les mesures qui visaient justement à lutter contre le changement climatique », rappelle Maria Elisa Alonso Garcia, spécialiste des partis espagnols à l’Université de Lorraine. « Avant que Mazon ne soit élu à la tête de la région, il y avait une coalition entre les socialistes et les écologistes. En 2023, ils ont mis en place une unité d’urgence spéciale pour Valence qui cherchait à coordonner les services en cas de crise climatique, d’inondations et d’incendies, explique la chercheuse. Ils avaient même alloué un budget de 9 millions d’euros. Ils avaient trouvé les locaux, les experts, etc. Mais la première chose qu’a faite Mazon en arrivant au gouvernement avec Vox a été de démanteler ce système et de s’en vanter sur les réseaux sociaux, disant que ce projet était du gaspillage des deniers publics, qu’ils allaient utiliser l’argent pour d’autres choses. »Ces derniers jours, il a également été rendu public le fait qu’un quart des postes chargés de la protection civile et des interventions d’urgence au sein de l’administration de la région de Valence étaient vacants depuis un an et n’avaient pas été remplacés. Depuis la catastrophe, les débats ont pris une tournure très politiqueLa droite et la gauche espagnole s’écharpent sur qui — de la région ou de l’État — est le principal responsable. Carlos Mazon, appuyé par le Parti populaire, ne cesse de mettre la faute sur le gouvernement central, dirigé par un socialiste, Pedro Sanchez, qu’il accuse d’inaction. Or, l’...
    Show more Show less
    4 mins