• Taïwan: 50 navires chinois sur une liste noire pour menaces du réseau de câbles internet sous-marins
    Jan 28 2025
    Taïwan met sur liste noire plus de 50 navires chinois suspectés de menacer la sécurité de son réseau de câbles internet sous-marins. Particularité de ces bateaux, ils naviguent dans le détroit de Taïwan sous pavillon étranger pour échapper aux régulations internationales. Éclairages. de notre correspondant à Taïwan,Des navires sous drapeau camerounais, togolais, tanzanien ou encore mongol, dans la liste des navires identifiés par les garde-côtes taïwanais comme une potentielle menace. Aucun de ces navires ne navigue avec le drapeau du pays détenteur : la Chine. Ils sont sous surveillance accrue par Taïwan pour leurs activités suspectes dans le détroit qui sépare l’île du continent chinois.À lire aussiTaïwan: l'armée en état d'alerte «élevée» face à des restrictions aériennes chinoisesLes autorités taïwanaises craignent notamment pour leurs infrastructures de câbles internet sous-marins. Dernier incident en date, début janvier, un navire sous drapeau camerounais, détenu en réalité par une compagnie hongkongaise dont le patron est chinois, est accusé d’avoir endommagé volontairement des câbles au nord de Taïwan, en raclant les fonds marins à l’aide de son ancre.Pourquoi ces navires chinois naviguent-ils sous drapeau étranger ?Parce qu’ils utilisent ce qu’on appelle des pavillons de complaisance. Les armateurs chinois immatriculent leur bateau dans un pays étranger, avec l’accord de ce dernier bien sûr, et contre rémunération. Pourquoi ? Pour échapper aux régulations internationales. Les réglementations des pays dont ces navires portent les couleurs, sont peu contraignantes. Peu, voire aucun contrôle de sécurité, pas de régulation environnementale, avantages fiscaux, anonymat relatif… Les avantages sont nombreux. De plus en plus de pays utilisent ces pavillons de complaisance pour esquiver les réglementations maritimes. C’est le cas notamment de la Russie pour échapper aux sanctions économiques après le début de la guerre en Ukraine, mais aussi de la Chine. Pékin multiplie les violations du droit maritime international pour la pêche illégale par exemple ou pour occuper du terrain dans ses conflits territoriaux avec ses voisins, mais aussi pour des opérations de sabotage. Ces dernières années, des dizaines de câbles internet sous-marins taïwanais ont vraisemblablement été endommagés volontairement par ces navires chinois.Mais pourquoi s’attaquer à ces réseaux de câbles sous-marins en particulier ?Ce qu’il faut savoir, c’est que le réseau internet mondial passe en grande partie via des câbles sous-marins, et c’est bien sûr le cas de Taïwan qui dépend quasi exclusivement de ces câbles pour assurer sa connexion à Internet. Communications militaires, données financières, gouvernementales, jusqu’à bien sûr l’utilisation quotidienne d’Internet par les Taïwanais, ces câbles sont des infrastructures critiques pour la sécurité de l’île. Mais ils sont aussi très vulnérables. Ce que craignent les autorités taïwanaises, c’est que la Chine, qui estime que Taïwan fait partie de son territoire et qui multiplie les menaces de recours à la force pour prendre le contrôle de l’île, pourrait s’attaquer à son réseau internet pour couper tout lien entre Taïwan et le reste du monde. Et ces craintes ne sont pas infondées, en témoignent ces récents sabotages de navires chinois sous pavillon étranger.À lire aussiChine: Xi Jinping juge que «personne ne peut arrêter» la «réunification» avec TaïwanEn plus d’une surveillance accrue de ces navires chinois, Taïwan tente également de moins dépendre de ses câbles sous-marins, avec la mise en place un réseau internet par satellite, bien moins vulnérable à de potentielles attaques en cas de conflit ouvert avec la Chine.
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  • Equilibre fragile à l'horizon entre la Chine et les Etats-Unis
    Jan 27 2025
    Cela fait une semaine que Donald Trump est aux manettes aux États-Unis. Malgré une rhétorique musclée, il semblerait que Trump soit moins sévère que prévu en ce qui concerne la Chine… Comment peut-on analyser l’attitude de l’administration Trump vis-à-vis de la Chine en cette première semaine au pouvoir ? Éclairages. Avec notre correspondante à Beijing, Cléa BroadhurstNous assistons à un équilibre fragile entre signaux d’apaisement et rivalité stratégique. Prenons d’abord le cas de TikTok : Trump a signé un décret prolongeant de 75 jours la présence de TikTok aux États-Unis, malgré une législation qui imposait son interdiction pour des raisons de sécurité nationale. Il a proposé, en parallèle, la création d’une coentreprise à capitaux américains pour résoudre ces problèmes.Par ailleurs, le vice-président américain, JD Vance, a rencontré son homologue chinois Han Zheng à Washington. Les discussions ont porté sur le trafic de fentanyl, les déséquilibres commerciaux et la stabilité régionale. C’était juste avant l’investiture de Trump.À lire aussiLe retour de Trump : fortes secousses pour la relation Chine/USA ?Mais Trump n’a pas tardé à hausser le ton, annonçant son intention d’imposer des droits de douane de 10 % sur les importations chinoises dès le 1ᵉʳ février. Officiellement, il justifie cette décision par les inquiétudes liées au fentanyl expédié depuis la Chine vers l’Amérique du Nord. Pékin a fermement rejeté cette affirmation. Cependant, on est loin des 60 % de tarifs annoncés pendant la campagne. Il semble que Trump évalue encore ses options sur la politique chinoise.Des nominés hostiles à la ChineC’est un signal important. Prenons le cas deMarco Rubio, le nouveau chef de la diplomatie américaine. Vendredi, il a eu un échange tendu avec le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, au sujet de Taïwan et de la mer de Chine méridionale. Rubio a exprimé de « sérieuses préoccupations », ce qui a conduit Wang Yi à répondre par un avertissement voilé : « Comportez-vous comme il faut », une expression qui, en chinois, est souvent utilisée pour rappeler un étudiant ou un employé à l’ordre.Autre nomination clé : le Sénat a confirmé John Ratcliffe à la tête de la CIA. Ratcliffe est connu pour sa fermeté envers Pékin. Il a déclaré vouloir concentrer les efforts de l’agence sur la Chine, qu’il considère comme la principale menace pour la sécurité nationale américaine.Réaction de la ChineCompte tenu de la situation actuelle, la pression pour gérer les crises à l'avenir sera plus forte. Les risques pour les deux parties seront certainement plus élevés. Pékin se prépare donc à des relations tendues sur les quatre prochaines années. Mais il reste une part d’incertitude : Trump pourrait aussi éviter des mesures trop dures pour ne pas déclencher une escalade immédiate.À lire aussiL'avenir encore incertain des relations entre la Chine et les États-UnisD’un autre côté, la Chine réduit sa dépendance aux États-Unis, tout comme les Américains le font avec elle. Pékin investit massivement en Afrique, en Amérique latine et en Asie du Sud-Est, anticipant un futur où le marché d’exportation américain serait moins central.Points de tension possiblesIl y aura bien entendu la question de Taïwan. Même si une guerre semble improbable selon les experts, les coûts d’un conflit seraient trop élevés pour les deux camps. Ensuite, les tensions économiques - en réponse, la Chine pourrait riposter en ciblant des secteurs stratégiques américains. Et enfin, la rivalité technologique. Les États-Unis tentent de limiter l’accès de la Chine aux technologies avancées, tandis que Pékin mise sur son contrôle des minerais critiques pour s’assurer une position dominante dans les chaînes de production.
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  • Les survivants d'Hiroshima et Nagasaki mettent en garde contre le danger nucléaire
    Jan 24 2025
    Peut-on encore rêver d’un monde sans armes nucléaires ? Quatre ans après l’entrée en vigueur du Traité de l’interdiction des armes nucléaires, ratifié en 2021 par cinquante pays, l’organisation japonaise Nihon Hidankyo qui regroupe les survivants des bombes A et H (Prix Nobel de la Paix 2024) est en visite en France pour rappeler les risques que font courir à l’humanité les armes atomiques. Plus le temps passe, plus la mémoire s’efface. Ils ne sont plus très nombreux les hibakushas, comme on appelle en japonais les survivants des bombardements atomiques américains sur Hiroshima et Nagasaki. « Le 9 août 1945, j’avais quatre ans. Nous étions une famille de six personnes et vivions à 5 km du point zéro », raconte Shigemitsu Tanaka, 84 ans, l’un des derniers témoins de l’enfer nucléaire. « J’étais en train de jouer avec mon petit frère et mon grand-père dans le jardin. J'ai à peine eu le temps de dire “Papi, j’entends un avion !” que le ciel de Nagasaki était éclairé par un flash blanc. Puis il y a une détonation, et le souffle de l’explosion. Abasourdi, j’ai couru vers ma mère en criant : “la bombe, sur la montagne!” Les vitres ont été brisées, les portes coulissantes arrachées. Le lendemain, ma mère est allée aider à transporter les irradiés dans l’école près de chez nous. Dans les salles de classes, des blessés de tout âge étaient allongés, la plupart étaient si gravement atteints qu’on ne pouvait pas distinguer s’ils étaient des hommes ou des femmes. Ils gémissaient... une puanteur étrange emplissait l’air ». Passeurs de mémoire, militants du pacifismeCe petit homme chauve à lunettes, cheminot à la retraite est aujourd’hui vice-président de Nihon Hidankyo, qui cherche activement à sensibiliser les jeunes générations de Japonais pour que leur histoire ne sombre pas dans l’oubli, dans un pays qui depuis 2022 se remilitarise, et s’éloigne de plus en plus du pacifisme inscrit dans la Constitution japonaise après la seconde guerre mondiale. « Avec seulement deux bombes atomiques, les villes de Nagasaki et Hiroshima ont été transformées en un instant en un amas de ruines. Le rayonnement thermique atteignait plusieurs dizaines de milliers de degrés Celsius : les corps humains se sont évaporés, brûlés » rappelle Shigemitsu Tanaka. « Ensuite, les radiations radioactives ont déchiré les organismes de ceux qui étaient encore vivants ».Sur les 650 000 personnes irradiées, 250 000 sont décédées avant la fin de l’année 1945, dont 40 000 enfants. Après une décennie de censure et de discriminations à l’encontre des Hibakushas, l’organisation japonaise, Nihon Hidankyo, est fondée en 1956 pour demander une indemnisation de la part de l’état japonais, responsable de l’attaque de Pearl Harbor, qui a conduit à l’entrée en guerre des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale.Aujourd’hui, Shigemitsu Tanaka est très inquiet : « Il y a des conflits en Ukraine et au Moyen-Orient. La Russie et Israël possèdent des armes nucléaires et l’idée que les armes nucléaires ne devraient pas être utilisées, n'est plus aussi tabou. Certaines puissance nucléaires n'ont pas peur de menacer de l'utiliser ». Il mentionne en outre les progrès technologiques qui ont rendu les armes nucléaires plus petites, plus portables, plus sophistiquées. « La bombe de 1945 qui est tombée sur ma ville est un engin artisanal comparé aux armes nucléaires d’aujourd’hui ».Divisions autour du Traité pour l’interdiction des armes nucléaires (TIAN)En visite en France, invité par le syndicat des travailleurs français CGT, les Hibakushas demandent à la France, quatrième puissance nucléaire mondiale, de s’engager au moins « moralement » pour un monde sans armes atomiques, en acceptant de siéger comme « observateur » à la prochaine assemblée du TIAN qui aura lieu en mars. Le TIAN, ce jeune Traité des Nations unies pour l’Interdiction des armes nucléaires, a été signé il y a quatre ans presque jour pour jour, par 93 pays, la plupart d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie. Mais aucun des pays couverts par le « parapluie américain » tels que le Japon, l’Allemagne ou les pays Baltes n’y participent. Encore moins, les neuf États détenteurs de l’arme nucléaire - dont la France - qui ont même refusé de prendre part aux négociations préalables de ce traité.Les puissances nucléaires considèrent qu’il n’est pas « réaliste » d’envisager un monde sans armes nucléaires, et estiment que le TIAN sape la portée du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, en vigueur depuis 1970, et signé par quasi tous les pays du monde dans un effort de contrôler et réduire le stock d’armes atomiques.À lire aussiNucléaire: les signataires du TIAN à Vienne, sans la Russie, la France ou ...
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  • Quelle influence la Chine a-t-elle vraiment sur le canal de Panama?
    Jan 23 2025
    Donald Trump lors de son discours d’investiture, qui assure vouloir reprendre du canal de Panama. Un lieu de passage stratégique, construit par les États-Unis avant que son contrôle ne soit rendu au Panama en 1999. Ces 77 km qui lient les océans Pacifique et Atlantique sont au cœur de toutes les spéculations. Donald Trump assure qu’il est géré par les soldats chinois et que les navires américains payent plus cher pour la traversée. Pékin rejette les accusations, tout comme le gouvernement du Panama. Qu’en est-il vraiment ? RFI fait le point. « Les navires américains sont sévèrement surtaxés et ne sont pas traités équitablement et cela inclut la marine américaine. Et surtout c’est la Chine qui gère le canal ». Sous la coupole du Capitole, lors de son inauguration Donald Trump a renouvelé sa sortie sur l’une de ses récentes obsessions aux côtés du Groenland et du Canada : le canal de Panama.Le président américain revient à la charge malgré les fermes démentis du Panama, que cela soit par la voix de son président Jose Raul Mulino qui martèle que « le canal est et restera panaméen », ou celle de Ricaurte Vasquez Moralez, administrateur du canal cité par Associated Press, pour qui il n’y a « aucune discrimination sur les tarifs ». Les prix pour les traversées sont accessibles. Ils varient selon le poids de la cargaison, la taille du navire mais pas la nationalité du pavillon sous lequel ils flottent. Lors de la rétrocession du canal au Panama sous Jimmy Carter, il était spécifié que l’administration des 77 kilomètres qui séparent le Pacifique de l’Atlantique sera faite selon le principe de la neutralité permanente. Aucun fait probant ne permet d’alimenter les accusations américaines. D’autant que si les États-Unis sont les principaux bénéficiaires des marchandises qui transitent par la voie d’eau, peu de transporteurs américains la fréquentent. Les principales entreprises de fret maritimes sont désormais asiatiques et européennes. L’American President Line, seule à être nommée parmi les principaux utilisateurs du canal est en réalité une filiale de l’entreprise française CMA-CGM. Les accusations de Donald Trump, d’ingérence chinoise, ou d’une présence supposée de soldats de Pékin sur le sol panaméen sont, elles aussi, infondées.À écouter aussiDu Panama au Groenland, les menaces expansionnistes de Donald Trump affolent le mondeAlors à quoi joue Donald Trump ?Au-delà de l’intérêt électoral sur le plan domestique, il semble avoir dans son viseur une entreprise de Hong-Kong, CK Hutchison, qui opère les ports aux deux extrémités du canal : Balboa et Cristobal. La concession pour 25 ans a été renouvelée en 2021 et fait l’objet de débat au Panama dû à un manque de transparence supposée dans l’attribution du contrat aux termes trop favorable à l’entreprise. Les autorités panaméennes ont donc lancé un audit pour faire la lumière sur les conditions de la concession, mais également pour obtenir des chiffres permettant de contrer le discours américain. Derrière la rhétorique de Donald Trump se cache l’idée qu’en Chine, toute entreprise doit répondre aux désirs du Parti communiste et que Pékin a nettement gagné en influence au Panama. Deux thèses auxquelles il faut apporter d’importantes nuances.En 2017, la Chine a largement avancé ses pions dans le pays d’Amérique Centrale. Le Panama était un allié historique de Taïwan, l’un des rares à reconnaître officiellement l’île, de fait indépendante, que Pékin cherche à isoler diplomatiquement. L’ex-président Juan Carlos Varela a changé d’allégeance, abandonnant Taipei pour reconnaître la Chine continentale. La porte du pays a été ouverte en grande pompe à Xi Jinping lors d’une visite en 2018. Rapidement les contrats de construction chinois se sont multipliés alors que Pékin cherchait alors à faire avancer significativement les « nouvelles routes de la soie » dans la région : TGV, installation portuaire, ligne de métro, pont. Une lune de miel à laquelle a mis fin le nouveau chef d’État panaméen en 2019 : Laurentino Cortizo. Il s'est montré plus équilibré dans ses rapports entre Pékin et Washington et la plupart des projets sino-panaméens ont été abandonnés.À lire aussiDonald Trump menace de reprendre le contrôle du canal de Panama
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  • Japon: Masahiro Nakai au cœur d’un scandale sur Fuji TV
    Jan 22 2025

    Au Japon, la chaîne Fuji TV est contrainte, sous la pression d'un de ses principaux actionnaires, d'ouvrir une enquête sur l'un de ses présentateurs les plus célèbres à la suite d'allégations « d'inconduite sexuelle ». Masahiro Nakai, 52 ans, une ex-star du boys band « SMAP », très populaire dans les années 1990, aurait versé à une femme une somme de 550 000 euros pour régler, ce que les grands médias, très prudents, qualifient de « problème sexuel ». Il aura fallu qu'un fonds d'investissement américain et actionnaire important de Fuji TV appelle publiquement la chaîne de télévision à « clarifier les faits », pour que le scandale éclate.

    Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

    Dalton Investments, le fonds américain qui contrôle 7% du capital de Fuji TV, condamne le géant japonais des contenus multimédias, pour avoir ignoré les allégations à caractère sexuel concernant l'une des célébrités les plus populaires du Japon. « Vos lacunes dans le compte-rendu des faits sont impardonnables », s’indigne Dalton dans un communiqué, « cela sape la confiance des téléspectateurs et réduit la valeur des titres des actionnaires ». La star a versé 500 000 euros à une femme, conclu avec elle un accord de confidentialité, sans doute pour régler ce que les médias qualifient de « problème sexuel ». Fuji TV dit avoir « annulé pour le moment », l'émission hebdomadaire animée par Masahiro Nakai en attendant les résultats de l'enquête. L'agence artistique du présentateur assure que « la star n'avait jamais eu recours à la force, ni n'était devenue violente ».

    15% de chute en bourse : les retombées du scandale Fuji TV

    L'indignation publique du fonds d'investissement américain incite de grandes marques comme Toyota, McDonalds, le géant des superettes 7-Eleven, à retirer leurs spots publicitaires de Fuji TV. Le journal Nikkei, la bible des milieux d'affaires japonais, indique que vingt autres grands annonceurs, des compagnies d'assurance, des opérateurs ferroviaires qui placardent dans les wagons de trains et métros des publicités rehaussées du portrait de la star, boycottent, eux aussi, Fuji TV. Sur la plateforme d'investissement en ligne Smartkarma, les analystes révisent à la baisse leurs évaluations des médias cotés en bourse pour lesquels travaille l’ex-star du boys band « SMAP ». Une émission de la chaîne Nippon TV co-animée par Masahiro Nakai a été diffusée, cette semaine, mais sans ses apparitions, elles ont été coupées au montage.

    À lire aussiJapon: la présidente d'une agence de J-pop reconnaît les agressions sexuelles de son prédécesseur

    Le fondateur de Johnny & Associates au cœur d’un héritage trouble

    Johnny Kitagawa, décède en 2019, il avait violé plusieurs centaines de garçons âgés de 8 à 15 ans qui rêvaient de devenir des idoles de boys band. Ses infamies étaient connues depuis longtemps. Mais il aura fallu la diffusion, en mars 2023, d’un documentaire de la BBC pour que les langues se délient. Une journaliste japonaise qui accusa de viol un journaliste influent de la chaîne TBS proche d'un ancien Premier ministre, Shinzo Abe, éprouva toutes les peines du monde à convaincre les médias et la justice de prendre au sérieux ses accusations. Le harcèlement sexuel a longtemps été un tabou au Japon. Ça l'est moins. Même si le mouvement « Metoo » n'a aucune influence ici. L'industrie du showbiz a été secouée par d'autres scandales. Les Japonaises commencent à parler des violences sexuelles. Pourtant, selon la police, 95% des viols ne sont pas dénoncés. Et la réaction des grands médias reste insuffisante. La preuve par ce dernier scandale en date de Fuji TV.

    À lire aussiLes Japonaises réclament un durcissement de la loi sur les violences sexuelles

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  • En Inde, un enthousiasme de plus en plus prudent face au retour de Donald Trump
    Jan 21 2025

    Les premiers pas de Donald Trump sont aussi suivis de près en Inde, la première population mondiale, partenaire économique et militaire incontournable. Le président américain jouit d’une bonne image auprès des partisans du Premier ministre Narendra Modi. Dans le même temps, les incertitudes sur les visas dans l'ère Trump inquiètent de plus en plus...

    Face au retour de Donald Trump, l’enthousiasme se fait prudent

    Sur le papier, ils ont tout pour s’entendre. Durant son premier mandat, Donald Trump a invité Narendra Modi en grande pompe au Texas et s’est vu retourner la pareille en Inde. Les deux dirigeants se posent en hommes providentiels, artisans de la renaissance de la majorité hindoue ou chrétienne de leur pays. La diplomatie Indienne, écartelée entre le bloc occidental et la Russie, est séduite par la volonté affichée par Donald Trump de mettre rapidement fin à la guerre en Ukraine, tout comme ses sorties agressives sur la Chine, une menace bien tangible en Inde.

    Mais depuis un mois, les débats violents au sein du Parti Républicain autour de l’immigration ont gâché la fête. Tout a commencé avec la nomination par Trump de Sriram Krishnan, un investisseur américain d’origine Indienne, comme conseiller à l'intelligence artificielle. Quoi de plus normal vu son succès, qui reflète celui de nombreux immigrés Indiens aux sommets du monde de la Tech aux États-Unis. Sauf que les MAGA, la frange la plus raciste des partisans de Donald Trump ne s’en sont pas accommodés. « Les Indiens, ils sont partout et ça commence à bien faire », ont affirmé en substance plusieurs figures républicaines, qui exigent la fin totale des visas H1B.

    Le malaise s’est installé parmi les Indiens et Américains d’origine indienne

    Elon Musk, lui-même venu d’Afrique du Sud, a défendu ces visas pour étrangers spécialisés et Trump lui a donné raison. Mais la violence des attaques contre la communauté Indienne lors de ce débat reste un choc. Après l’Amérique latine, c’est aujourd’hui d’Inde que viennent le nombre le plus de migrants aux États-Unis. Le mur a la frontière du Mexique n’a jamais vraiment choqué les Indiens, dont certains se considèrent comme des immigrés d’élites. Le nationalisme de leur Premier ministre, sa proximité affichée avec Trump, l’accession d’américains d’origine Indienne à la tête de Google et Microsoft, leur sont autant de raisons de penser qu’outre-Atlantique, on ne peut pas se passer d’eux.

    Plus dure est donc la chute lorsqu’ils constatent que la xénophobie des MAGA ne les épargne pas. Le sort de l’entrepreneur Vivek Ramaswamy l’illustre à merveille. Ce républicain, fervent soutien de la déportation massive d’immigrés, en croisade contre le « racisme anti-blanc », s’est vu insulter violemment en raison de ses origines indiennes. Lui qui était un temps pressenti pour être vice-président, a finalement été annoncé au sein du département de l’efficacité gouvernementale du nouveau président. On a appris ce lundi qu’il ne fera finalement pas partie du gouvernement. Les Indiens trouveront-ils grâce au sein de la cour réactionnaire autour de Donald Trump ? C’est la question qui taraude ici.

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  • L'avenir encore incertain des relations entre la Chine et les États-Unis
    Jan 20 2025
    Alors que le président Donald Trump entame son second mandat aujourd’hui, son approche à l'égard de la Chine devrait être multiforme, combinant des mesures commerciales et des engagements diplomatiques. En commençant sur les chapeaux de roue puisqu’il a permis la réouverture de Tiktok dimanche 19 janvier. de notre correspondante à Pékin,La décision de Donald Trump de « sauver » TikTok est lourde de sens. Elle montre que son administration est prête à faire des compromis sur des sujets sensibles si cela s’aligne avec les intérêts des États-Unis. En l’occurrence, protéger les données des utilisateurs via une prise de contrôle partielle - à 50 %, propose-t-il - par des entités américaines.À lire aussiRiposte chinoise dans la guerre commerciale avec les États-UnisCela reflète aussi une reconnaissance du rôle économique et culturel des plateformes technologiques comme TikTok, qui compte des millions d’utilisateurs américains. Mais cette stratégie va plus loin. Elle s’inscrit dans le discours « America First » de Donald Trump, en répondant aux enjeux de sécurité nationale tout en assurant la domination américaine sur les infrastructures numériques clés.Calcul stratégiqueCe geste envoie un message clair : les États-Unis, sous Trump, adoptent une ligne dure face à la Chine, mais restent ouverts à des solutions pragmatiques. Cela met en avant un équilibre délicat : protéger les intérêts nationaux tout en évitant une rupture complète avec leurs partenaires économiques.Toutefois, cette décision intervient dans un contexte tendu. La Chine n’a pas manqué de critiquer ce qu’elle considère comme une attaque injuste contre ses entreprises. Et en proposant que TikTok soit partiellement contrôlé par les États-Unis, Trump pourrait non seulement durcir les relations avec Pékin, mais aussi déclencher des représailles économiques ou diplomatiques.Impact du mandat Trump sur les relations sino-américainesTrump a toujours affiché une posture offensive, ferme, face à la Chine, notamment sur le commerce. Pendant sa campagne, il a évoqué des droits de douane pouvant atteindre 60 % sur les produits chinois, avec un supplément de 10 % lié aux préoccupations sur le fentanyl. Ces mesures visent à réduire le déficit commercial des États-Unis et à stimuler la production locale.À lire aussiCes lois américaines qui veulent contrer la ChineMais cela comporte des risques. Les chaînes d’approvisionnement mondiales pourraient être perturbées, entraînant des coûts plus élevés pour les consommateurs américains. Trump renforce les alliances dans l’Indo-Pacifique. Marco Rubio, candidat au poste de secrétaire d'État, doit rencontrer ses homologues de l'Inde, du Japon et de l'Australie – le groupe que l’on connaît sous le nom de « Quad » – pour contrer l’influence croissante de Pékin dans cette région clé.Malgré cette rhétorique musclée, Trump a aussi exprimé son souhait de maintenir un dialogue diplomatique avec la Chine. Il a d’ailleurs annoncé son intention de visiter Pékin dans les 100 premiers jours de son mandat. Et le vice-président chinois Han Zheng, quant à lui, est attendu à l’investiture de Trump, un signe fort de bonne volonté.Le vice-président chinois Han Zheng s'est d'ailleurs entretenu avec le vice-président élu américain J.D. Vance et le milliardaire de la tech Elon Musk lors de réunions séparées à Washington avant l'investiture de Donald Trump, durant laquelle il représente le gouvernement chinois. Les deux parties ont réaffirmé leur engagement en faveur d'une relation « longue et fructueuse ».La Chine se prépareLa Chine adopte une posture mesurée face à ce nouveau mandat Trump, mêlant prudence et préparation stratégique. Pékin anticipe des tensions accrues, notamment sur le commerce, et évalue déjà des alternatives pour amortir l’impact des tarifs douaniers américains. Les experts chinois misent sur la résilience de leurs secteurs manufacturier et technologique, avec une réorientation vers d’autres marchés et un renforcement de l’innovation nationale.À lire aussiDes «réfugiés de TikTok» arrivent sur Xiaohongshu, Pékin face à la vague d’internautes américainsFace à l’imprévisibilité de Trump, la Chine semble prête à naviguer dans un contexte géopolitique incertain, cherchant à préserver ses intérêts tout en évitant une confrontation directe.
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  • Légalisation des casinos en Thaïlande: le projet, longtemps tabou, franchit une étape clé
    Jan 17 2025

    La Thaïlande pourrait devenir, d'ici à 2029, le nouveau temple du jeu en Asie. C’est en tout cas l’objectif affiché par le gouvernement thaïlandais qui vient d’adopter un projet de loi légalisant les casinos et les jeux d’argent dans le royaume. L’initiative portée par le ministère des Finances vise à dynamiser le secteur touristique et à renforcer l’économie, tout en combattant les casinos clandestins, véritable fléau, et qui échappent au contrôle de l’État.

    Comme le sujet est polémique, la Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra s’est bien gardée de parler de « casinos ». Le texte évoque plutôt des « complexes de divertissements », une manière d’apaiser les craintes dans une société à majorité bouddhiste, préoccupée par les conséquences néfastes des jeux d’argent – dépendances et endettement en tête – et qui font des ravages dans certaines familles.

    A priori, les casinos seront implantés sur cinq sites. Deux à Bangkok, la capitale, et trois autres à Pattaya, Chiang Mai et Phuket. Ils devront obligatoirement faire partie d’un complexe de loisirs, englobant un hôtel, une salle de congrès, un centre commercial ou un parc à thème pour attirer des familles.

    Les casinos seront interdits aux moins de 20 ans, gratuits pour les étrangers et payants pour les Thaïlandais qui devront débourser 140 euros.

    Promouvoir le tourisme et lutter contre les jeux de hasard illégaux

    La question de la légalisation des casinos est un serpent de mer en Thaïlande qui a interdit les jeux en 1935. Seules la loterie nationale et les courses de chevaux sont autorisées par l’État. De nombreuses administrations ont tenté dans le passé de rouvrir les débats sans réussir à aller plus loin, en raison de l’opposition d’une partie de la population. L’argument du gouvernement, entré en fonction en septembre dernier, est avant tout économique. Le tourisme étant le principal moteur économique du pays, les casinos pourraient attirer davantage de touristes étrangers, ce qui permettrait de renflouer les caisses de l’État en taxant cette activité lucrative. Bangkok prend comme modèle Singapour, où l’industrie du jeu a stimulé le tourisme et considérablement augmenté la croissance économique de la cité-État.

    L’autre argument est juridique, la Thaïlande espère ainsi réglementer les activités illégales et mettre un frein aux casinos qui pullulent à la frontière avec la Birmanie, le Cambodge ou le Laos.

    Impact pour les voisins

    Forcément, le projet thaïlandais est scruté de près par Singapour ou les Philippines, qui tirent d’énormes bénéfices de ce secteur chiffré en milliards d’euros. Macao n’a pas de soucis à se faire, car il reste le champion hors catégorie en Asie, l’industrie y avoisine les 28 milliards d’euros. Pour concurrencer les voisins et attirer les opérateurs, Bangkok envisage un taux d’imposition de 17%, soit le plus bas d’Asie.

    Si les casinos deviennent légaux dans le royaume, l’impact pour le Cambodge sera considérable, car l’écrasante majorité des joueurs dans ses casinos le long de la frontière sont thaïlandais. Entre 30 et 40 casinos pourraient mettre la clé sous la porte. Manille pourrait également mécaniquement avoir une baisse de recettes, le président Marcos envisage déjà d’autoriser l’ouverture de nouveaux complexes hôteliers avec casino pour attirer les touristes.

    Une chose qui ne changera pas, selon les spécialistes de l’économie souterraine : les casinos visent avant tout une clientèle étrangère fortunée et la légalisation n’éliminera certainement pas les jeux de hasard clandestins, qui continueront à entraîner dans la spirale de la dette des milliers de Thaïlandais accros aux jeux.

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