À la Une en Asie Podcast Por RFI arte de portada

À la Une en Asie

À la Une en Asie

De: RFI
Escúchala gratis

Acerca de esta escucha

Du lundi au vendredi, retrouvez ce qui fait la Une de l'actualité en Asie aujourd'hui, avec les journalistes du service international et les correspondants de RFI ainsi que nos correspondants sur le continent.

Diffusion du lundi au vendredi à 5h16 TU.

France Médias Monde
Política y Gobierno
Episodios
  • Amnesty International dénonce l’esclavage et la torture dans les centres d’escroquerie au Cambodge
    Jun 27 2025
    Avec la Birmanie et le Laos, le Cambodge est le centre du monde de l’escroquerie en ligne. Les victimes sont bien sûr les internautes, qui se font arnaquer, mais un nouveau rapport d’Amnesty International documente l’autre face de la médaille : sur 242 pages, l’ONG plonge dans l’enfer de ces centres d’arnaque. Torture, esclavage, travail forcé, autant de violations des droits humains que Amnesty a retracées. Cette enquête, la plus complète à ce jour, a permis de mettre en lumière les cas de 58 victimes. Leurs témoignages donnent un aperçu du cauchemar qu’ils ont vécu et que des dizaines de milliers d’autres vivent encore. Selon une estimation des rapporteurs spéciaux des Nations unies, plus de 100.000 personnes de différentes nationalités étaient victimes de trafic d’être humains en 2022 au Cambodge. Dix-mois d’enquête ont été nécessaires pour ce rapport d’Amnesty International intitulé « J’ai été la propriété de quelqu’un ». Être la propriété d’une bande criminelle, c’est exactement ce qui est arrivé à une jeune Thaïlandaise de 18 ans, qui cherchait sur les réseaux sociaux un travail pour ses vacances scolaires. Des recruteurs lui envoient alors de belles photos d’un hôtel avec piscine, accompagnée de la promesse d’un bon salaire pour un job administratif en Thaïlande. Une promesse qui tourne au cauchemar, car elle sera emmenée de nuit au Cambodge. Cette victime de traite des êtres humains y passera dix mois, séquestrée par des hommes armés et forcée d’escroquer des internautes dans le monde entier. « Leur patron me frappait sur la plante des pieds avec une tige métallique » Lorsqu’elle tente de s’échapper, elle est violemment battue. Voici ce que la jeune femme a déclaré aux enquêteurs d’Amnesty International : « Il y avait quatre hommes, trois d’entre eux m’ont maintenue par terre pendant que leur patron me frappait sur la plante des pieds avec une tige métallique. Ils m’ont dit que si je n’arrêtais pas de crier, ils continueraient à me frapper jusqu’à ce que j’arrête ». Cinquante des 58 victimes qu’Amnesty a pu interviewer, n’ont pas été payés pour des journées de travail de 12, voire 16 heures. À l’instar de Chao, un Chinois à qui ses geôliers disent qu’il doit travailler pendant au moins deux ans ou bien payer 30.000 dollars pour retrouver la liberté. Bao, un Chinois de 37 ans, qui ose demander de rentrer chez lui, est, lui, torturé avec des décharges électriques et restera attaché à son lit durant 20 jours. Impossible de toute façon de s’échapper : les réseaux criminels qui gèrent ces camps de travail enferment leurs victimes dans d’anciens hôtels ou casinos, derrière de hauts murs surmontés de barbelés, avec des caméras de télésurveillance. « Le dépeçage du cochon » Le travail de ces « d’arnaqueurs en ligne » consiste à contacter des personnes sur Facebook, Instagram ou TikTok pour entamer une conversation, en promettant une histoire d’amour, un bon investissement ou encore des produits, qui ne seront jamais livrés. Le but : extirper de l’argent à leur proie. Dans le jargon de ces bandes, cela s’appelle « le dépeçage de cochon ». À lire aussiLe Cambodge sur le bout de la langue avec Jean-Baptiste Phou Qui tire les ficelles dans ces centres d’escroquerie qui brassent des milliards d’euros ? Ce sont des réseaux criminels tentaculaires, selon Amnesty, qui prolifèrent au Cambodge depuis que la Chine y a massivement investi. « Des Chinois ou des intérêts chinois se trouvent derrière la quasi-totalité sinon tous ces centres que nous avons identifiés, dit Montse Ferrer, directrice régionale Asie de la recherche pour Amnesty International et l’une des auteures du rapport, la corruption et la collusion sont systémiques entre les dirigeants de ces centres et la police. Qu’est-ce que le Cambodge fait contre cela ou ne fait plutôt pas ? La réponse des autorités a été totalement inadaptée, prouvant un consentement face à ces violations des droits humains, ce qui nous fait dire qu’elles sont complices. » Amnesty estime que le Cambodge a tout à fait la capacité de mettre fin à cette industrie de l’escroquerie, mais que le gouvernement a choisi de fermer délibérément les yeux.
    Más Menos
    4 m
  • Aux Philippines, l’IA s’immisce dans la crise politique
    Jun 26 2025

    La vice-présidente Philippine Sara Duterte fait face à une procédure de destitution. Elle est accusée de corruption, de détournement de fonds et d’avoir participé à un projet d'assassinat présumé de son ancien allié, l’actuel président Ferdinand Marcos Jr. Et alors que l’affaire fait rage dans le pays, deux vidéos, des micro-trottoirs, publiées sur les réseaux sociaux, ont alimenté le débat. Deux visions opposées de l’affaire Duterte s’y affrontent. Ils s’agissaient en fait de fausses interviews réalisées par l’intelligence artificielle. Explications.

    Les vidéos ont été partagées par un compte Facebook, peu de temps après le refus du Sénat de se prononcer sur la destitution de Sara Duterte, remettant en cause la constitutionnalité de la procédure. Dans une rue bondée, un journaliste y interroge des passants sur l’affaire. Dans l’une des vidéos, des écoliers en uniforme soutiennent la vice-présidente. L’un d’eux affirme que l’affaire de destitution est motivée par des considérations politiques. L’autre que les élus en faveur de la destitution devraient balayer devant leur porte avant de s’en prendre à Sara Duterte. Il assure qu’en se concentrant seulement sur la vice-présidente, la justice est sélective. Soit mot pour mot, le discours du camp Duterte. Sur l’autre vidéo, qui reflète l’opinion du camp opposé, on voit une vieille dame vendant du poisson dans la rue. Elle reproche au Sénat de ne pas avoir procédé à la destitution de la vice-présidente.

    Des vidéos virales

    Ces vidéos ont fait des millions de vues. Celle des deux écoliers a même été partagée des dizaines de milliers de fois. C’est à s’y méprendre. Les images sont propres et si l’on ne s’attarde pas sur certains détails, tout porte à croire que ce sont de véritables interviews de rue comme on en voit souvent sur TikTok. Mais plusieurs choses clochent. D'abord, le logo VEO qui apparaît en filigrane en bas à droite de la vidéo. Et VEO, c’est le générateur de vidéos alimenté par l’intelligence artificielle de Google. D’autres détails permettent de comprendre qu’il s’agit de vidéo artificielle. Les inscriptions sur les polos des deux écoliers sont incompréhensibles, tout comme les écritures sur les devantures des magasins à l'arrière-plan.

    Un retentissement national

    La vidéo des deux écoliers a été reprise jusque dans le camp Duterte. Le sénateur Ronald Bato Dela Rosa a partagé la publication à son million de followers. Son commentaire : « Les jeunes comprennent ce qui se passe actuellement ! » Confronté à la fausseté de ces images, il ne s'est pas excusé : « Si c'est de l'IA, le créateur a raison. Si ce n'est pas de l'IA, alors les enfants qui parlent ont raison », a-t-il déclaré. La vice-présidente Sara Duterte aussi a réagi. Pour elle, il n'y a aucun problème à partager une vidéo d'intelligence artificielle pour la soutenir, “tant qu'il ne s'agit pas de se faire de l'argent avec.” La secrétaire philippine du Bureau des communications présidentielles a déploré un épisode qui allait éroder la confiance avec la population, d’autant plus quand la désinformation et les fausses nouvelles proviennent des élus eux-mêmes. Le créateur des deux vidéos, un Philippin de 34 ans, a indiqué que ses personnages créés par l'IA permettent d'exprimer des opinions sans s'exposer aux critiques d’internet.

    Une tendance inquiétante en politique

    Certaines entreprises d'IA comme OpenAI se sont déjà engagées à empêcher les utilisateurs de créer des deepfakes de personnes réelles, y compris de candidats politiques. Mais il existe une zone grise, celle de la génération de personnages anonymes comme c’est le cas dans cette affaire aux Philippines. Ce n’est pas la première fois que l’intelligence artificielle est mise au service de la désinformation politique. En 2024 aux États-Unis, un opposant à Joe Biden avait fait fuiter un faux enregistrement d’appel dans lequel l’ancien président américain décourageait ses partisans de voter aux primaires américaines.

    Más Menos
    4 m
  • Conflit frontalier Thaïlande-Cambodge : la Première ministre thaïlandaise sur un siège éjectable
    Jun 25 2025

    En Thaïlande, le gouvernement de Paetongtarn Shinawatra est mis à rude épreuve après le départ, il y a une semaine, du principal partenaire de la coalition au pouvoir. La fuite d’une conversation privée où la Première ministre s’en prend à l’armée a plongé le royaume dans une énième crise politique, sur fond de conflit frontalier avec le Cambodge qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Le parti qui a quitté la coalition au pouvoir vient d'annoncer ce matin qu'il allait déposer une motion de censure à l'encontre de la Première ministre. Éclairages

    Avec notre correspondant à Bangkok,

    Les accrochages militaires, fin mai, à la frontière entre les deux royaumes ont fragilisé Paetongtarn Shinawatra, accusée par les franges nationalistes de ne pas réagir assez fermement pour défendre le territoire thaïlandais.

    Et un scandale, la semaine passée, n’a fait qu’aggraver son cas : dans une conversation enregistrée à son insu avec Hun Sen, l’ex-Premier ministre du Cambodge toujours très influent, la jeune dirigeante de 38 ans critique la toute-puissante armée et, aux yeux de ses détracteurs, courbe un peu trop l’échine dans un contexte de différend territorial.

    D’autant que les dynasties Shinawatra, en Thaïlande, et Hun, au Cambodge, sont connues pour entretenir des relations étroites.

    Éteindre le feu

    Après avoir présenté ses excuses face caméra, la Première ministre Paetongtarn Shinawatra s’est rendue le week-end dernier près de la frontière cambodgienne où se sont déroulés les heurts, dans la province d’Ubon Ratchathani. Objectif : véhiculer une image de cohésion avec l’armée. Sur place, elle a aussi rencontré le général qu’elle avait qualifié « d’opposant » lors de l’entretien controversé qui a fuité, assurant qu’il n’y avait plus aucun problème entre eux.

    À lire aussiThaïlande: fortune et dynastie politique des Shinawatra

    Parallèlement, le gouvernement Shinawatra tente de recoller les morceaux en adoptant une position plus ferme à l’égard du Cambodge, alors que les deux pays sont à couteaux tirés et ont recommandé à leurs ressortissants d'éviter tout voyage non essentiel. L’armée thaïlandaise a drastiquement restreint les passages de l’autre côté de la frontière.

    Garde le pouvoir

    Bien que dans la tourmente, la Première ministre a fait savoir qu’elle souhaitait rester à la tête du gouvernement. Malgré les appels à la démission ou à la dissolution du Parlement des conservateurs royalistes comme des progressistes, Paetongtarn Shinawatra entend rester au pouvoir. Mais jusqu’à quand le pourra-t-elle ?

    En raison du départ de son principal partenaire de coalition après le scandale, la dirigeante ne dispose désormais que d’une courte majorité à l’Assemblée pour gouverner. Et de nombreux défis l’attendent. Samedi, une manifestation anti-gouvernementale organisée par les royalistes est prévue à Bangkok. Des sénateurs ont déjà engagé une procédure judiciaire afin de la destituer.

    Pour rappel, son prédécesseur Srettha Thavisin fut évincé l’an passé pour bien moins que cela.

    Enfin, le spectre d’un coup militaire, certes peu probable pour le moment, est néanmoins une option qu’il ne faut jamais écarter en Thaïlande, pays qui a connu plus d’une dizaine de putschs réussis depuis 1932. La jeune héritière Shinawatra ne le sait sans doute que trop bien : son père Thaksin, puis sa tante Yingluck, ont tous deux été renversés par l’armée.

    À lire aussiMort d'un soldat cambodgien à la frontière: la Thaïlande et le Cambodge conviennent d'apaiser les tensions

    Más Menos
    3 m
Todavía no hay opiniones